Aux côtés de Bur’am, le nom de l’ensemble qu’il a créé et qu’il dirige, Zulkifli revitalise les traditions communautaires de l’écriture de la musique à Banda Aceh, la capitale de la province indonésienne d’Aceh.

Zulkifli a grandi au son des chansons sacrées acehnaises (shalawatan) et du rapai, un tambour sur cadre acehnais. Les chansons accompagnées de rapai, appelées rapai tuha, s’étaient raréfiées durant les près de 30 ans de conflit qui ont opposé Aceh et le gouvernement central après l’interdiction des rassemblements sociaux. Au retour de la paix en 2005, Zulkifli s'est donné pour mission de raviver et de refaçonner l’art du rapai tuha afin de redonner vie aux traditions achenaises et de renforcer l’esprit de communauté au lendemain du tsunami dévastateur de 2004. La façon dont il réinvente le rapai tuha dans le cadre du travail de l’ensemble Bur’am fait perdurer l’âme des pratiques islamiques achenaises tout en amenant des innovations qui reflètent le monde de ses jeunes membres, qui, contrairement aux ensembles du passé exclusivement composés d’hommes, incluent des femmes.

Groupe communautaire qui ne bénéficie d’aucun soutien d’organisations ou d’institutions officielles, Bur’am a réussi à créer une forme contemporaine d’expression artistique que les musulmans d’Aceh considèrent comme étant en accord avec leurs traditions religieuses et adaptée à l’approfondissement de leur foi.