Comptant 1,1 million d’emprunteurs, le secteur de la microfinance afghan concerne moins de 3 % de la population. L’AKDN a été le premier à offrir des produits de microfinance novateurs et flexibles dans le pays. Ses premiers programmes de microcrédit ont été mis en place en 2002. Ces produits financiers jouent un rôle important dans le développement économique des zones rurales du pays.
En 2004, nous avons créé la Première Banque de Microfinance, Afghanistan (FMFB-A), la première du genre à être créée dans le cadre de la nouvelle structure réglementaire du pays à l’époque. En 2024, à la suite de nouvelles évolutions sociopolitiques, la FMFB-A a lancé des démarches pour obtenir l’appellation de banque islamique.
700 000
Nous avons octroyé près de 700 000 prêts de microfinance depuis 2006.
L’Afghanistan demeure l’un des pays les plus pauvres du monde, se classant à la 182e place sur 193 pays et territoires dans le classement des pays suivant l’indice de développement humain de 2022. En 2024, le PNUD a estimé qu’environ 85 % des Afghans vivent avec moins d’un dollar par jour. Bien que le pays dépende toujours de l'aide internationale, les ONG se sont retirées à cause de la détérioration de la sécurité, notamment dans les régions isolées.
La FMFB-A offre des services de financement, d’épargne, de transferts de fonds, de finance numérique et d’autres services bancaires commerciaux et mène des phases actives de recherche, de développement de produits et d’innovation en vue d’améliorer l’accès aux services financiers.
L’Afghanistan a été le premier pays pour lequel l’Agence Aga Khan de microfinance (AKAM) a développé des produits financiers destinés aux petites et moyennes entreprises (PME), avec l’aide d’un fonds de garantie partielle de la Deutsche Investitions - und Entwicklungsgesellschaft (DEG).
Soutenue par la Société financière internationale (IFC) et l’USAID, la FMFB-A a également développé une solution de prêt immobilier de microfinance avec des services intégrés de conseil en matière de construction. Ces services visent notamment à sensibiliser les bénéficiaires à l’importance d’une construction de meilleure qualité, qui passe par l’amélioration parasismique, l’économie d’énergie, l’assainissement et une ventilation adéquate. Cette expérimentation s’intègre dans le cadre de référence développé par l’IFC pour aider d’autres institutions de microfinance à travers la région.
La FMFB-A est le plus gros prestataire de services financiers pour les micro-entreprises, les petites entreprises et les ménages, avec plus de 15 000 clients répartis dans 14 provinces et un portefeuille de plus de 22 millions de dollars, dont environ 16 millions portent sur les services aux PME. Depuis sa création, elle a accordé plus de 738 000 prêts, pour une valeur totale de plus d’un milliard de dollars. La FMFB-A offre également des services financiers à plus de 157 000 déposants individuels.
Ces activités sont appuyées par plusieurs partenariats, notamment avec l’organisation gouvernementale MISFA (Microfinance Investment Support Facility for Afghanistan - Dispositif de soutien à l’investissement en microfinance en Afghanistan), des agences des Nations Unies, Islamic Relief Worldwide (IRW), la Fondation Aga Khan (AKF), le Fonds international de développement agricole (FIDA), le ministère de l’Agriculture afghan, la KfW, l’IFC, la Banque de développement néerlandaise (FMO) et le mécanisme Catalytic Green Finance Facility de l’ANASE (ACGF).
Actuellement, les prêts octroyés dans les zones rurales représentent environ 13,4 % de la valeur totale du portefeuille de la FMFB-A, tandis que les PME occupent une part de 27 %. Déjà un important prestataire en matière de prêts agricoles (qui représentent plus d’un tiers de son portefeuille), l’institution est actuellement en phase de lancement de nouveaux produits dans la chaîne de valeur agricole afin d’intégrer différents acteurs comme les fournisseurs d’intrants, les partenaires opérationnels ou les acheteurs publics, dans le but d’améliorer la confiance, la qualité et la stabilité de l’offre et de la demande. Avec le soutien de l’ACGF, un cabinet de consultation externe a été engagé pour développer les produits Salam et Istina, des solutions en espèces conformes aux principes de la charia pour les transactions dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière.
Au lendemain des changements politiques survenus en août 2021, la FMFB-A a soumis une demande à la banque centrale d’Afghanistan en vue d’obtenir une licence de financement islamique. Dans le cadre de cette évolution, elle a chargé AVIRO Impact, un cabinet de conseil français, de l’aider à élaborer des politiques obligatoires, des produits conformes à la charia et un plan de conversion. L’institution a reçu l’approbation de la Da Afghanistan Bank (DAB) pour le lancement de produits financiers islamiques à la fin de l’année 2022. Aujourd’hui, elle propose des services bancaires islamiques dans 14 provinces et 280 districts.
La FMFB-A s’est en outre rapprochée du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés via l’AKDN pour faciliter l’inclusion financière chez les rapatriés et les déplacés internes. Ce travail a bénéficié à 500 personnes. Elle a également collaboré avec le Programme alimentaire mondial (PAM), l’IRW et l’AKF dans le cadre de projets d’amélioration de l’accès à la finance pour les entrepreneuses gérant des micro-entreprises et des PME.
En 2021, la FMFB-A a été désignée banque la plus novatrice en matière d’autonomisation des femmes par World Business Outlook, et en 2020, elle a reçu le prix Microfinance for Housing de Global Business Outlook.
Depuis sa création, la FMFB-A s’appuie sur un réseau d’agences pour attirer ses clients et fournir ses produits et services. Dans un contexte marqué par les avancées technologiques, l’intensification de la concurrence et l’accent croissant mis sur l’efficacité opérationnelle, la banque introduit des services financiers numériques et de nouvelles solutions technologiques. Au cours des cinq prochaines années, cet investissement permettra la réduction des coûts opérationnels de l’institution en orientant les clients vers les canaux numériques plutôt que vers les agences physiques, un renforcement de la fidélisation des clients et un positionnement différencié positif face à la concurrence. Ce travail garantira un avenir plus durable pour la FMFB-A et établira de solides bases pour de nouveaux projets et initiatives.