Royaume-Uni · 19 septembre 2024 · 3 min
Londres, Royaume-Uni, le 19 septembre 2024 – Une exposition de magnifiques peintures miniatures, œuvres de la célèbre artiste Farkhondeh Ahmadzadeh, a récemment ouvert ses portes au Centre Aga Khan (AKC) de Londres, sous le commissariat d’Esen Kaya. Seven Pavilions of Love (Sept pavillons d’amour) s’inspire de l’épopée romantique médiévale Les Sept Beautés, écrite par le poète persan Nizami Gandjavi en 1197. Les miniatures de cette série illustrent la transformation du roi Bahram, passé d’un souverain mondain dominé par les désirs terrestres à un monarque empreint de sagesse.
Dans Les Sept Beautés, le roi Bahram s’éprend de sept princesses qu’il finit par épouser. Il ordonne à son architecte d’ériger sept pavillons couronnés d’un dôme, un pour chacune de ses nouvelles épouses [qui représentent les sept climats des sept régions du monde]. L’architecte l’informe que chacun des sept climats est placé sous le signe de l’une des sept planètes et lui conseille alors, pour s’assurer la bonne fortune, d’orner chaque dôme de la couleur associée à chaque climat et planète correspondants. Les sept princesses s’installent alors dans leur splendide pavillon respectif, le roi leur rendant visite successivement au fil des jours de la semaine.
Au cours de ses rencontres avec les sept princesses, le roi Bahram acquiert une compréhension plus profonde de l’amour et de son pouvoir de force directrice de la justice et de l’éveil spirituel.
Les peintures exposées ont été réalisées entre 2014 et 2016 et représentent les princesses dans leurs pavillons à dôme, qui illustrent chacun un jour spécifique de la semaine et l’une des couleurs des sept planètes.
L’une des caractéristiques majeures des miniatures de Farkhondeh Ahmadzadeh réside dans sa façon d’associer calligraphie, géométrie et motifs (biomorphiques) islamiques, qu’elle considère comme les « piliers de l’enluminure persane ».
Farkhondeh Ahmadzadeh a suivi des leçons de calligraphie dès l’âge de 18 ans et a appris l’art de l’enluminure auprès de plusieurs maîtres en Iran, son pays natal. Après son installation à Londres en 2007, son exploration de la peinture miniature s’est largement développée au travers de l’étude minutieuse d’anciens manuscrits illustrés conservés à la British Library et au Victoria and Albert Museum. C’est notamment au travers de son examen attentif de ces œuvres et de l’étude des grands poètes persans qu’elle a découvert le chef-d’œuvre de Nizami Gandjavi.
Les Sept Beautés dépeint un cheminement vers l’éveil. Pour Farkhondeh Ahmadzadeh, cette odyssée spirituelle s’est traduite par le processus de création de ces peintures. Plongée dans un état de concentration et de réflexion intense durant de nombreux mois, elle a cheminé métaphoriquement de l’ombre à la lumière, une progression symbolisée dans ses œuvres par le passage du dôme noir du samedi au dôme blanc du vendredi.
Aux côtés de la calligraphie, de l’enluminure et de la création de bordures ornées, la peinture miniature fait partie des « arts du livre » essentiels. Bien qu’elle ne soit pas un art sacré central de l’islam, à l’image de la récitation coranique et de la calligraphie, elle possède une grâce et un charme intime. La beauté éthérée qui la représente peut évoquer la contemplation d’un monde mystérieux caché au-delà de ce que perçoit l’œil. Dans ses plus belles formes, la peinture miniature transporte la personne qui la regarde dans un monde onirique offrant un aperçu du paradis.
L’exposition Seven Pavilions of Love est ouverte dans la galerie du Centre Aga Khan de Londres du jeudi 5 septembre au dimanche 1er décembre 2024.
À propos de l’artiste
Farkhondeh Ahmadzadeh est une artiste iranienne basée à Londres. Son œuvre explore les disciplines artistiques liées aux manuscrits de poésie persane, à la géométrie sacrée et aux miniatures persanes. Elle a enseigné en université et présenté son travail en tant qu’artiste en Iran, aux États-Unis et en Europe. Au cours des 20 dernières années, elle a régulièrement séjourné en Iran, où elle a vécu et étudié auprès de maîtres calligraphes. Elle a reçu le prix Jerwood pour l’art traditionnel islamique en 2011 et continue aujourd’hui d’enseigner l’art des manuscrits islamiques et des miniatures persanes à la King’s Foundation School of Traditional Art. Son travail sur Les Sept Beautés de Nizami Gandjavi a déjà été exposé à Londres et en Écosse, et sa peinture du « jeune homme assis » de Reza Abbasi est exposée au British Museum.