Mali · 12 juin 2008 · 4 min
Tombouctou, Mali, 10 octobre 2003 - Son Altesse l'Aga Khan, Imam (chef spirituel) des musulmans ismailis chiites, a marché aujourd'hui sur les pas des savants et des marchands dont les voyages dans le Sahara permirent jadis d'établir un grand carrefour culturel et commercial dans cette ville médiévale.
En parcourant à pied les allées balayées par le sable de cet antique haut lieu du savoir pour se rendre à la mosquée Djingereiber datant du 14e siècle, l'Aga Khan, qui était accompagné du premier Ministre malien Ahmed Mohamed Ag Hamani, a parlé de la nécessité de lier la revitalisation culturelle à des investissements ciblés dans le secteur social et du besoin d'un développement économique réfléchi.
En visite officielle au Mali à l'invitation du gouvernement, l'Aga Khan s'est depuis deux jours longuement entretenu avec le Président Amadou Toumani Touré et avec les membres de son gouvernement à Bamako sur les possibilités d'étendre la présence du Réseau Aga Khan de développement dans le pays. Durant son séjour, l'Aga Khan devrait également se rendre dans la légendaire ville de Djenne, inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO, ainsi qu'à Mopti, centre commercial et administratif situé sur les rives du Niger, dans une région où plus des trois quarts de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et où les indices d'alphabétisation et de santé sont parmi les plus faibles du monde.
L'Aga Khan a fait remarquer que le patrimoine culturel et intellectuel considérable du Mali présentait des opportunités pour un développement à long terme qui pouvait également commencer par répondre aux besoins les plus pressants du pays. Il a déclaré qu'il serait nécessaire d'investir de manière attentive et réfléchie, en étroite collaboration avec tous ceux qui sont les gardiens de ce patrimoine, afin d'accroître le potentiel socioéconomique que représente cet héritage pour le pays.
" L'ingéniosité et l'imagination des peuples du monde en développement restent malheureusement une ressource mal exploitée ", a déclaré l'Aga Khan en admirant la remarquable architecture en brique crue des mosquées, dont l'évolution des formes " témoigne de la force de la foi et de la détermination à s'adapter au changement dans le respect de la tradition. " Il a ajouté qu'il était urgent que le monde reconnaisse et " redécouvre " ces ressources.
" Notre expérience, d'Alep à Zanzibar, nous a appris que lorsqu'elle est bien appliquée et encouragée, l'initiative privée peut permettre de revitaliser des villes historiques du monde islamique, même dans des environnements pauvres en ressources ", a poursuivi l'Aga Khan. " Grâce à de multiples interventions - microfinancements, développement des compétences, services de santé et d'assainissement, investissements dans le tourisme haut-de-gamme et le développement urbain - nous avons réussi à dynamiser un processus de changement que les populations locales auront la capacité de poursuivre elles-mêmes. "
Examinant des manuscrits remontant au 13e siècle au Centre Ahmed Baba, l'Aga Khan a rappelé que des universitaires venus de Tombouctou avaient autrefois donné des cours à Al Azhar en Egypte, l'université fondée par son ancêtre le Calife-Imam al-Muizz, université parmi les plus illustres de l'époque. Il a déclaré qu'il considérait que l'environnement physique et les traditions de tolérance, d'échange et d'hospitalité qui firent de Tombouctou un lieu de rencontre et d'enrichissement mutuel des civilisations étaient de véritables trésors qu'il ne fallait pas laisser perdre.
L'Aga Khan, accompagné du ministre malien de l'Economie et des Finances, M. Bassari Touré et du ministre de l'Industrie et du Commerce, M. Choguel Kokala Maiga, a visité hier l'usine de conditionnement Embalmali et son nouveau centre médical. Cette usine, qui compte parmi les nombreuses entreprises créées par le Fonds Aga Khan de développement économique, est un des premiers producteurs maliens de sacs en polypropylène tissé et d'autres emballages synthétiques. Elle joue un rôle primordial dans le soutien du secteur agricole. La visite de l'Aga Khan comprenait un bilan détaillé du rôle que peuvent jouer les entreprises en améliorant l'accès des communautés défavorisées aux soins primaires dans les zones rurales et urbaines. Le centre médical d'Embalmali, à l'instar d'autres centres médicaux créés par l'AKFED dans ses sites industriels de Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et du Sénégal, est considéré comme un modèle de services d'action sociale.
Depuis quarante ans, les agences du Réseau Aga Khan de développement contribuent à améliorer la qualité de vie dans des secteurs d'activité spécifiques en Afrique occidentale. Parallèlement aux investissements novateurs effectués dans des entreprises industrielles des secteurs du conditionnement, de l'agro-alimentaire, des infrastructures et de l'aviation, les agences du Réseau s'intéressent également au patrimoine architectural, et elles fournissent des services de soutien exemplaires aux populations urbaines et rurales. En Afrique occidentale, le Réseau est notamment présent au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali, et au Sénégal.
L'Aga Khan poursuit sa visite au Mali.
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Notes: L'AKDN est un groupe d'agences et d'institutions de développement privées non confessionnelles qui ont pour mission de permettre aux populations et aux individus, souvent les plus défavorisés, d'améliorer leurs conditions de vie et leurs perspectives d'avenir dans certaines régions d'Afrique et d'Asie. Présent dans plus de vingt pays, le Réseau fonde son action sur une éthique de compassion envers les plus vulnérables de la société, tandis que ses agences et institutions œuvrent au bien commun de l'ensemble des citoyens, sans distinction d'origine, de sexe ou de confession.