Egypt · 3 mars 2016 · 4 min
Charm el-Cheikh, Égypte, le 21 février 2016 - Son Altesse l'Aga Khan a aujourd'hui salué la résilience de l'Afrique, son progrès économique et sa nouvelle volonté d'accepter la diversité.
« Ce que je vois émerger aujourd'hui, c'est une assurance équilibrée et dynamique en l'Afrique, un état esprit porté par des progrès passés tout en cherchant de nouvelles réponses à de nouveaux défis », a-t-il déclaré.
C'est à Charm el-Cheikh, en Égypte, lors de la conférence « Africa 2016: Business for Africa, Egypt and the World » présidée par le Président égyptien Son Excellence Abdel Fattah al-Sissi, que l'imam (chef spirituel) des musulmans chiites ismailis a prononcé ces mots lors de son allocution liminaire.
L'Aga Khan a par ailleurs souligné le sentiment incontestablement optimiste quant à l'avenir économique de l'Afrique qui ressortait des discours des dirigeants africains présents à la conférence. « Aujourd'hui, je suis particulièrement optimiste en entendant le message qui résonne au cœur de ce rassemblement. Et ce message, c'est tout simplement que le moment est venu pour l'Afrique de briller », a-t-il déclaré.
Tout en n'omettant pas de préciser que l'Afrique devait toujours faire face à d'immenses défis, dont d'importants taux de chômage chez les jeunes, il a déclaré que le continent avait fait d'admirables progrès dans plusieurs domaines clés.
« Les progrès et l'évolution du potentiel de l'Afrique à travers l'histoire sont impressionnants, qu'il s'agisse de la croissance du PIB et des investissements étrangers directs, de la diversification économique et de la résilience nationale, ou de l'essor d'une classe moyenne essentielle et donc de l'accroissement des dépenses de consommation, qui franchissent désormais la barre du billion de dollars » a-t-il déclaré.
Il a également rappelé le fait que l'expérience du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), qui travaille dans 13 pays africains dans divers domaines allant de la santé à l'éducation et de la culture au développement économique, participait à cette image positive.
En outre, Son Altesse a également souligné que la fragmentation représentait depuis longtemps l'une des faiblesses principales du continent. « Le problème de la fragmentation est très répandu en Afrique, divisant les tribus, les pays, les secteurs privé et public, et ceux qui détiennent le pouvoir politique de ceux qui sont dans l'opposition », a-t-il ajouté.
Toutefois, l'Aga Khan a mis en évidence que l'Afrique faisait preuve d'une nouvelle volonté d'accepter la diversité et a souligné l'importance de la société civile dans la création d'un environnement favorable au progrès.
« En somme, il me paraît évident que le progrès social exigera une participation active de la part des trois secteurs, le public, le privé et la société civile. Le progrès durable reposera sur trois piliers », a-t-il déclaré, affirmant que « coopérer au-delà des lignes de division traditionnelles ne signifie pas pour autant effacer nos identités fières et indépendantes. Cela signifie qu'il faut trouver de nouvelles identités enrichissantes pouvant être considérées comme des membres des communautés élargies, et, en fin de compte, comme des personnes partageant une humanité commune. Cela signifie que nous devons nous engager envers une éthique du pluralisme. »
S'appuyant sur cette idée, l'Aga Khan a souligné la nécessité d'établir des institutions solides au sein de la société civile dans la quête de développement pour l'Afrique, notant que la société civile a jusqu'ici souvent été sous-estimée, marginalisée, voire rejetée.
« J'insiste sur cette notion de société civile, car je pense que son potentiel est souvent mésestimé à mesure que nous nous enfonçons dans les débats sur les programmes les plus efficaces des gouvernements et autres, ou sur les stratégies commerciales les plus efficaces. Toutefois, c'est souvent la qualité de ce troisième secteur, la société civile, qui 'fait bouger les choses', car il complète non seulement le travail des secteurs privé et public, mais peut aussi, et souvent, contribuer à mener à bien ce travail », a-t-il ensuite déclaré.
Il a également tenu à souligner le rôle positif que la société civile a joué dans les événements clés de l'histoire contemporaine de l'Afrique. « L'influence de la société civile a également pu être observée lors d'événements cruciaux dans l'histoire contemporaine du continent, par exemple lors de la préparation des Accords d'Arusha, qui ont récemment mis fin à 12 ans de guerre civile au Burundi, dans la résolution pacifique des affrontements violents au Kenya après les élections de 2007, dans l'élaboration d'une nouvelle constitution prometteuse en Tunisie et dans la gestion de la crise après l'émergence du virus Ebola », a-t-il conclu.
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NOTES
Son Altesse l'Aga Khan, fondateur et président du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), est le 49e imam (chef spirituel) héréditaire des musulmans chiites ismailis. Dans la tradition éthique de l'islam, les chefs religieux interprètent la foi, mais ont aussi la responsabilité d'aider à améliorer la qualité de vie de leur communauté et des sociétés au sein desquelles ils vivent. Pour Son Altesse l'Aga Khan, cela se traduit en un engagement profond envers le développement depuis près de 60 ans par l'intermédiaire des agences de l'AKDN.
Fondé par Son Altesse l'Aga Khan, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) est un groupement d'agences privées, internationales et non confessionnelles qui œuvrent afin d'améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des populations vivant dans certaines régions du monde en développement. Les missions respectives des organisations du Réseau vont de la santé (par l'intermédiaire de plus de 200 établissements de santé, dont 13 hôpitaux) et de l'éducation (avec plus de 200 écoles), à l'architecture, au développement rural, à l'environnement construit et à la mise en valeur des entreprises privées. Ensemble, elles travaillent avec un objectif commun, celui de mettre en place des institutions et des programmes capables de relever les défis du changement social, économique et culturel de manière continue. Le Réseau œuvre dans 30 pays à travers le monde et emploie environ 80 000 personnes, dont la majorité se situe dans les pays en développement. Chaque année, l'AKDN consacre environ 625 millions de dollars aux activités de développement à but non lucratif. Les agences de l'AKDN mettent en place leurs programmes sans distinction d’origine, de sexe ou de confession.
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