Mali · 22 septembre 2010 · 5 min
Le Président du Mali et l’Aga Khan inaugurent le Parc National du Mali à l’occasion des cérémonies du cinquantenaire de l’indépendance du pays
Bamako, le 22 septembre 2010 - Le Président Amadou Toumani Touré et son Altesse l’Aga Khan ont inauguré aujourd’hui à Bamako le nouveau Parc National du Mali. Ce Parc de 103 hectares est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement du Mali et le Trust Aga Khan pour la Culture (AKTC). L'Aga Khan est au Mali, aux côtés de nombreux autres chefs d'État d’Afrique, pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance du pays.
Le Parc constitue une infrastructure paysagère permanente dans une des villes d’Afrique qui connaît une des expansions les plus rapides. Selon les termes de ce contrat de partenariat public-privé, le gouvernement malien a demandé à l’AKTC de centrer son action sur les 103 hectares en demi-cercle de la vaste gorge boisée située au flanc du plateau de Koulouba, entre le Musée National et le complexe du Palais présidentiel. Le Parc fait partie, en effet, d’une immense réserve forestière protégée de 2 100 hectares.
Considérant que l’entretien et le développement d’un tel parc risquaient à terme de devenir un poids pour la ville, l’AKTC a signé avec le ministre de la Culture et le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement du Mali un accord de 25 ans pour la construction, la gestion, l’entretien et le développement du Parc par l’AKTC. Dans la même perspective, tous les contrats relatifs aux parcs réalisés par l’AKTC, notamment à Delhi, au Caire et à Zanzibar, contiennent des dispositions concernant la gestion durable à long terme des Parcs.
Le Parc propose ainsi, aux visiteurs maliens et étrangers, dont les groupes scolaires, un vaste espace de loisirs et d’éducation associant culture et nature. Englobant le Musée National, le jardin botanique et le zoo qui existaient déjà, le Parc est parcouru par un vaste réseau piétonnier et des allées pavées. On y trouve également des itinéraires très variés de mise en forme, de jogging, de cyclisme et d’escalade ainsi que divers sentiers de découverte de la nature avec, entre autres, l’observation d’oiseaux. Les espaces paysagers permettent d’admirer la végétation et la flore locale dans des cadres variés – pelouses, massifs de fleurs, espaces boisés, jardin de plantes médicinales. La signalétique pédagogique et la formation des guides devraient contribuer davantage encore à la qualité de la visite.
La Phase 1 du projet comprend la réhabilitation de 17 hectares d’espaces verts et de huit installations existantes intégrées au Parc. C’est l’architecte Diébédo Francis Kéré, lauréat du Prix Aga Khan d’architecture en 2004, qui s’est vu confier la conception de la première et de la seconde porte d’entrée, d’un pavillon d’accueil, d’une maison des jeunes et des sports, d’un restaurant, de toilettes publiques et de plusieurs kiosques.
La création du Parc fait partie d’un large programme de régénération urbaine mis en œuvre par l’AKTC sur plusieurs sites du pays inscrits sur la liste du Patrimoine mondial. Ainsi, l’AKTC participe à d’importants projets culturels et socio-économiques à Mopti, Tombouctou et Djenné dans le cadre de son Programme d’architecture en terre.
Ce programme a débuté en 2006 avec la restauration de la Grande Mosquée de Mopti, menacée d’effondrement. L’AKTC a mis en œuvre, par la suite, un programme de régénération urbaine visant à améliorer les conditions de vie des habitants du quartier de Komoguel, grâce à l’installation de points d’eau facilitant l’accès à l’eau potable, au raccordement des logements individuels à un système souterrain d’assainissement, à une unité de traitement des eaux usées, au pavage de 4 500 mètres carrés de rues avec des pavés de fabrication locale (réalisés à partir de sacs en polyéthylène recyclés et de sable) et à un système de collecte des déchets. Ont également été construits un barrage pour la protection contre les crues périodiques, un centre d’accueil abritant le Centre pour l’Architecture en Terre, un centre communautaire et des toilettes publiques. Ce faisant, 345 personnes ont été formées aux métiers du bâtiment – plomberie, maçonnerie, fabrication de briques, charpenterie et ferronnerie.
Après les travaux de Mopti, l’AKTC s’est lancée, à la fin de l’année 2006, dans un vaste programme de restauration de la Mosquée de Djingarey ber à Tombouctou. Cette mosquée datant du XIVe siècle est la plus ancienne construction en terre d’Afrique subsaharienne. Officiellement inscrite sur la liste du patrimoine culturel du Mali, elle est classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988.
L’action de l’AKTC à Djenné a débuté en 2006, à la suite d’une étude révélant que, malgré les travaux d’entretien annuels bien connus, la Grande Mosquée de Djenné risquait l’effondrement. Les travaux de conservation-restauration de la mosquée menés par l’AKTC ont démarré à la fin de l’année 2008. Ils comportaient la réfection complète du toit, la restauration des murs porteurs en terre et le remplacement de l’ensemble des systèmes intérieurs d’éclairage, de ventilation et de sonorisation. Comme à Mopti, la Phase 2 des travaux inclura l’amélioration des espaces publics, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, ainsi que d’autres mesures destinées à améliorer la qualité de vie de la population.
Pour tout complément d’information, merci de contacter :
Réseau Aga Khan de développement (Mali)
Immeuble Niangado, sis quartier du fleuve
B.P.E 2998, Bamako-Mali
Tél: +223.20.22.08.63/20.22.06.95
Fax: +223.20.22.34.66
E-mail: info.mali@akdn.org
NOTES
Le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC) est l’agence culturelle du Réseau Aga Khan de développement. A travers ses programmes, l’AKTC promeut le débat sur les zones bâties, propose des exemples et des solutions aux problèmes de design contemporain, s’engage dans la revitalisation physique et sociale de communautés afin d’en améliorer la qualité de vie. Grâce à des initiatives éducatives et culturelles dans le domaine de la musique et des arts, l’AKTC cherche à faire reconnaître la valeur des cultures du monde musulman, élément essentiel de notre patrimoine culturel mondial. Depuis 2004, le Trust a réalisé des projets à Bamako, Djenné, Tombouctou et Mopti.
À travers l’ensemble de ses programmes, le Réseau vise à réduire la pauvreté et à améliorer la qualité de vie des Maliens. Outre le Trust, plusieurs autres agences du Réseau sont actuellement engagées au Mali, notamment la Fondation Aga Khan, le Fonds Aga Khan pour le développement économique et l’Agence Aga Khan pour la microfinance. Leurs activités recouvrent aujourd’hui : la régénération culturelle ; le développement économique (de l’emballage de produits agricoles aux investissements dans les secteurs de l’eau, de l’électricité et de l’aviation); des projets de développement en étroite collaboration avec les institutions et intervenants locaux dans des domaines comme la santé, l’éducation, la microfinance, et le renforcement de la société civile dans la région de Mopti ; et la création d’un grand Parc national dans la capitale du pays.