Canada · 5 décembre 2013 · 3 min
AKDN / Farhez Rayani
Ottawa, Canada, le 27 novembre 2013 – L'Institut royal d'architecture du Canada (IRAC) a remis ce soir sa Médaille d'or 2013 – la plus haute distinction de l'Institut – à Son Altesse l'Aga Khan. C’est la première fois en plus de 30 ans qu'une personnalité qui n'est pas architecte est choisie pour recevoir cette distinction.
« En rendant hommage à Son Altesse, nous soulignons ses réalisations remarquables dans divers aspects du domaine de l’architecture dans le cadre de son action élargie de développement social et économique, et plus particulièrement le programme culturel mis en œuvre par l’entremise du Trust Aga Khan pour la culture », a déclaré M. George Baird, lauréat de la Médaille d'or 2010 qui a recommandé Son Altesse pour l'attribution de cette distinction cette année. « Ce programme culturel comprend le Programme Aga Khan en faveur des villes historiques, grâce auquel de nombreux sites patrimoniaux ont été restaurés dans le monde musulman, de même que le programme du Prix Aga Khan d’Architecture.
Il a expliqué que le choix de l’IRAC reconnaît les « réalisations extraordinaires de l’Aga Khan qui utilise l’architecture comme instrument de développement communautaire pacifique et durable partout dans le monde. »
Son Altesse a chaleureusement remercié l’IRAC en recevant la Médaille d'or, évoquant les différentes manières dont l'institution « façonne des forces qui influencent l'essence de la vie humaine ».
La « définition de l'architecture va au-delà d'une préoccupation pour des édifices conçus par des architectes », a expliqué l'Aga Khan, ajoutant que « l'architecture doit être envisagée comme intégrant presque tous les aspects de notre environnement construit dans sa globalité ». Il associe son intérêt pour l'environnement construit à la manière dont celui-ci influe fondamentalement sur la qualité de vie, une préoccupation qui émane de son rôle d'imam des musulmans chiites ismailis.
« Dans l'islam, le rôle d'un imam n'est pas limité au domaine de la foi », a déclaré l'Aga Khan. « Il comprend également un engagement profond vis-à-vis du monde, dans des questions aussi complexes que variées qui affectent notre qualité de vie. Parmi ces questions, peu ont plus d'impact que l'architecture. »
Son Altesse a illustré ses propos en partageant l'expérience de la communauté ismailie, dont de nombreux membres originaires d’Afrique de l'Est ont émigré au Canada ou au Royaume‑Uni dans les années 1970. Afin de démontrer la détermination de la communauté à reconstruire, des Centres ismailis ont été implantés à Vancouver et à Londres. L'Aga Khan a expliqué que ces édifices « devaient refléter nos aspirations pour l'avenir, plutôt que la tragédie de notre récent passé. Nous les considérions comme des structures où nous pourrions accueillir d'autres communautés et institutions avec dignité et où nous pourrions démystifier notre foi, qui était parfois mal interprétée. Ils seraient le symbole d'un nouvel espoir, et non d'une douleur passée. »
Le pluralisme accueillant du Canada a fourni un environnement particulièrement fertile permettant à la communauté ismailie d'exprimer son patrimoine mondial, dont les racines s'étendent jusque « dans de nombreuses régions du monde islamique ».
Son Altesse a poursuivi en évoquant les projets en cours au Canada, et notamment le Centre ismaili de Toronto, conçu par Charles Correa, le Musée Aga Khan, qui est le fruit d'un partenariat entre Fumihiko Maki et le cabinet canadien Moriyama & Teshima, ainsi que des projets de parcs et de jardins, à un stade plus ou moins avancé, à Toronto, Edmonton et Burnaby.
« Je crois que la foi islamique a joué un rôle particulier dans la mise en avant des expressions architecturales islamiques. En effet, notre foi nous rappelle en permanence d'observer et d'être reconnaissants envers la beauté du monde et de l'univers qui nous entourent. Et notre responsabilité et obligation, en tant que bons intendants de la création de Dieu, est de laisser le monde dans un état meilleur que celui dans lequel nous l'avons trouvé », a-t-il déclaré.
« Permettez-moi de conclure en soulignant la capacité de l'architecture à communiquer à travers les frontières qui, autrement, pourraient nous diviser », a ajouté l'Aga Khan. « L'architecture nous fournit les moyens d'exprimer cela, ce qui est unique dans nos propres expériences, même si cela répond à ce qui est universellement humain. »
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