United Kingdom · 18 avril 2013 · 4 min
Londres, Royaume-Uni, le 22 octobre 2012 - Son Altesse l'Aga Khan a reçu le Prix David Rockefeller Bridging Leadership au cours d'une cérémonie organisée à Londres, dans le cadre de la série « University for a Night » de l’Institut Synergos.
Dans une lettre adressée à l’Aga Khan et lue à l’audience, David Rockefeller explique les raisons de cette récompense : « par l’intermédiaire du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), vous avez tiré parti de la conscience sociale de l’islam d'une manière qui profite aux personnes de toutes confessions en vous portant défenseur de la tolérance, du pluralisme et d’un développement global. »
En recevant sa récompense, Son Altesse a évoqué l’importance de la société civile dans le processus de développement. « Au fur et à mesure que je travaillais au cours des dernières décennies, je suis arrivé à la conclusion que l’une des forces les plus importantes du développement est la société civile », a-t-il expliqué. « Si l’on regarde les pays du monde entier qui ont souffert à cause de gouvernements fragiles, mais qui ont somme toute progressé, ils sont très nombreux à l’avoir fait grâce à une société civile forte. »
Les agences de l’AKDN, qui est actif dans 30 pays à travers le monde, sont des organisations de développement privées, internationales et non confessionnelles. Le Réseau emploie environ 80 000 personnes, dont la majorité se situe dans les pays en développement. Chaque année, l'AKDN consacre environ 600 millions de dollars aux activités de développement à but non lucratif. Les recettes des sociétés projets du Fonds Aga Khan pour le développement économique (AKFED) atteignent environ deux milliards de dollars par an, dont tous les excédents sont réinvestis dans les activités de développement. Toutes les agences œuvrent afin d'améliorer le bien-être et les perspectives des populations des pays en développement sans distinction d’origine, de sexe ou de confession, et notamment en Asie et en Afrique. Leurs projets prennent en compte de nombreux facteurs déterminants dans la qualité de vie, dont l'environnement naturel et l'environnement construit dans les zones urbaines et rurales, la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, la société civile, l'accès aux services financiers et aux débouchés économiques, ainsi que les domaines culturels de la musique traditionnelle, de l'architecture et de l'art. Certains programmes, comme les programmes spécifiques de recherche, d'enseignement et de culture, s'étendent au monde en développement et au monde développé.
L’Aga Khan a poursuivi en félicitant l'organisation Synergos pour son travail : « la société civile nécessite la mobilisation d’un maximum de forces en faveur du développement humain. Et vous réunissez ces forces de la manière la plus remarquable qui soit, c’est pourquoi je suis si heureux et honoré de recevoir ce prix. »
L'objectif de Synergos est de lutter contre la pauvreté et l'injustice sociale à travers le monde en soutenant et en mettant en relation divers leaders afin qu’ils travaillent ensemble à faire évoluer les systèmes qui favorisent cette pauvreté. La série « University for a Night » rassemble des dirigeants d’entreprises, de la société civile et du gouvernement et organise des discussions autour d’approches novatrices afin d’aborder certains des enjeux mondiaux les plus pressants. L’ancien Président américain Bill Clinton, l’ancien Président sud-africain Nelson Mandela, Bill Gates, Sa Majesté la Reine Rania de Jordanie, Sir Richard Branson et bien d’autres personnes ayant joué un rôle de premier plan en faveur du développement global ont également reçu le Prix David Rockefeller Bridging Leadership.
Dans le cadre de cet événement, la présidente de Synergos, Peggy Dulany, a également animé une conversation sur scène avec l’Aga Khan, lors de laquelle elle lui a posé diverses questions sur son travail en faveur du développement. En répondant à une question à propos de la relation entre philanthropie et développement, l’Aga Khan a évoqué l'importance des investissements à impact social. « Il se trouve que je crois que l’investissement à impact social est, à ma connaissance, l’un des concepts les plus importants des 50 dernières années. La raison derrière cela est qu’il s’agit d'un concept qui met l’éthique sociale au service de l’économie. Le fait de mettre l’éthique sociale au service de l’économie permet de faire des choses qu’il serait autrement impossible de faire, car cela engendre des bénéfices des deux côtés. On obtient des bénéfices raisonnables du côté investissement et des bénéfices raisonnables du côté développement social. Ces deux éléments peuvent être mesurés et, par conséquent, ceux qui réalisent des investissements à impact social savent quelle est l'incidence réelle de leurs investissements. »