India · 24 septembre 2013 · 6 min
Delhi, Inde, le 18 septembre 2013 – La fin de la restauration de la tombe du 16e siècle de l'Empereur moghol Humayun, un bijou de l'architecture moghole antérieur au Taj Mahal, a été inaugurée le 18 septembre par le Premier ministre indien, le Dr Mahmohan Singh, la ministre de la Culture, Mme Chandresh Kumari Katoch, le président du Trust Sir Dorabji Tata, M. Ratan Tata, et Son Altesse l'Aga Khan.
La structure jadis délabrée, marquée par une maçonnerie fissurée, des pierres cassées et des jardins non entretenus, dévoile à nouveau sa parure moghole dans toute sa splendeur. La restauration a nécessité six ans de travaux de conservation et engendré 200 000 jours de travail par des maîtres artisans.
La fin des travaux de restauration s'appuie sur la promesse faite par l'Aga Khan en 1997, à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, de restaurer les jardins de la tombe. Depuis 2007, l'Initiative de rénovation urbaine, mise en place par le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC) en partenariat avec l'Archaeological Survey of India, plusieurs agences du gouvernement et des partenaires financiers, a permis la réhabilitation de plus de 30 monuments, la création d'un parc urbain de 69 hectares dans le complexe de la pépinière de Sunder-Batashewala au travers d'un vaste programme d'aménagements paysagers et d’importantes améliorations dans la qualité de vie des résidents du basti de Hazrat Nizamuddin, un quartier qui recèle sept siècles de culture vivante.
« Je pense que nous avons trouvé un bon modèle de partenariat public-privé qui a permis de rendre sa splendeur d’antan à ce superbe édifice », a déclaré le Premier ministre Manmohan Singh. « La clé du succès de cette initiative de conservation de la tombe de Humayun a été le partenariat entre des agences publiques et privées animées d'un même esprit, mues par la préoccupation de la protection de l'héritage national et capables de travailler de manière transparente en incluant les communautés locales. J'espère que la réussite de ce partenariat, telle que démontrée ici, encouragera le gouvernement et les institutions de la société civile à forger des alliances similaires pour tous nos sites classés au patrimoine mondial ». Le Premier ministre a aussi félicité le Trust Aga Khan pour la culture, l'Archaeological Survey of India et le Trust Sir Dorabji Tata pour la réussite de cette initiative.
Son Altesse l'Aga Khan a également évoqué l'importance de partenariats comme celui-ci : « Ce que nous honorons par-dessus tout, c'est l'esprit de partenariat dans lequel ce travail s'est déroulé. À mes yeux, l'éthique d'un partenariat doit être l'axe central d'un projet réussi. » Il a conclu en déclarant que les 30 sites classés au patrimoine mondial « représentent un patrimoine qui ne peut être préservé uniquement par le secteur public. La collaboration public-privé sera nécessaire. »
La restauration de la tombe de Humayun ainsi que de ses portails, pavillons et murs d’enceinte par le Trust Aga Khan pour la culture a été cofinancée par le Trust Sir Dorabji Tata et réalisée en partenariat avec l'Archaelogical Survey of India.
Afin de restaurer les créations d'origine des constructeurs moghols de la tombe de Humayun, dont plusieurs avaient été endommagées par des travaux entrepris au 20e siècle, les artisans ont dû retirer un million de kilos de béton du toit et des milliers de mètres carrés de ciment des murs, plafonds et sols de toutes les structures situées dans l'enceinte du jardin.
Entre autres travaux, les artisans ont également dû remettre en état les joints entre les pierres du dôme avec de la chaux pour le rendre étanche, reconstruire l'arcade effondrée du mur d'enceinte du jardin, restaurer les tuiles des auvents, faisant ainsi revivre les compétences de la fabrication des tuiles, plâtrer à la chaux 21 000 m², principalement sur la surface intérieure du dôme à double coupole et des 68 petits mausolées au niveau du sol, recouvrir 54 000 m² de terrasse avec du grès selon les dessins et la pente d'origine, et relever le socle en pierre de 3 700 m² qui avait été enseveli sous le ciment au 20e siècle.
Outre l'accent mis à respecter les critères de l'artisanat moghol, le projet a adopté une approche de conservation artisanale qui offre un modèle pour ranimer ces compétences en voie de disparition tout en créant simultanément des emplois.
Parallèlement aux travaux de restauration de la tombe de Humayun, d'autres monuments attenants ont été réhabilités. C’est notamment le cas de Nila Gumbad, de la tombe d'Isa Khan, de la tombe de Bu Halima, des portes d’Arab Serai, Sundarawala Mahal et Burj, de l'ensemble de monuments de Batashewala, Chausath Khambha et du bâoli de Hazrat Nizamuddin.
Tous les travaux de conservation sont précédés d'un programme de recherche approfondie dans les archives et une documentation exhaustive, incluant le balayage par un laser-scanner 3D dernier cri et des contrôles par des experts indépendants. Une équipe pluridisciplinaire composée, entre autres, d'architectes en conservation, d'ingénieurs archéologues, et d'historiens, a supervisé le processus.
Dans le respect de la mission de l'AKTC, qui est d'utiliser la culture comme levier pour stimuler le développement socio-économique, les travaux de conservation ont été accompagnés de projets visant à améliorer la vie des habitants du basti de Hazrat Nizamuddin voisin. Outre les initiatives pour la santé, l'éducation et la formation professionnelle, les parcs environnants ont été aménagés, les maisons ont été rénovées avec l’aide des propriétaires, et la municipalité a reçu des fonds pour un programme majeur de réfection des rues. Un autre programme de revitalisation culturelle a mis l’accent sur l'héritage musical de Hazrat Amir Khusrau, le poète soufi du 14e siècle, qui a vécu et est enterré dans ce quartier.
L'Initiative de rénovation urbaine offre un modèle pour la restauration d'autres sites du patrimoine mondial en Inde et ailleurs, qui pourraient bénéficier de partenariats réunissant la société civile, le secteur privé et des agences publiques. Elle démontre également qu'un programme de restauration mis en œuvre dans les milieux urbains historiques ne peut avoir d'impact significatif que si les efforts de conservation sont accompagnés de programmes de développement au bénéfice de la population locale.
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NOTES
Le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), agence culturelle du Réseau Aga Khan de développement, se consacre à un large panel d'activités visant à la préservation et la valorisation du patrimoine matériel et spirituel des sociétés musulmanes. Ses programmes incluent le Prix Aga Khan d'Architecture, qui attribue tous les trois ans des prix pour l'excellence architecturale, et le Programme Aga Khan en faveur des villes historiques, qui œuvre à la revitalisation de sites historiques du monde musulman, tant sur le plan culturel que socio-économique. En dix ans, le Trust a rénové des quartiers historiques du Caire, de Kaboul, de Hérat, d'Alep, de Delhi, de Zanzibar, de Mostar, de Nairobi et plusieurs sites au Pakistan, au Tadjikistan et au Mali. Le Trust soutient également le Programme Aga Khan d'architecture islamique de l'Université Harvard et du Massachusetts Institute of Technology ainsi que www.Archnet.org, un important centre de documentation en ligne sur l'architecture islamique. Ses activités comprennent également la préservation et la valorisation de la musique traditionnelle, à travers l'Initiative Aga Khan pour la musique, et la création de musées et d'expositions dédiés à l'art islamique.
Les agences du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) sont des institutions de développement privées, internationales et non confessionnelles. Elles s’attachent à donner aux populations le pouvoir d’améliorer leurs conditions de vie et leurs perspectives d’avenir, principalement en Asie et en Afrique. Bien que chaque agence ait une mission spécifique, elles rassemblent ensemble leurs compétences dans le cadre général du Réseau pour une interaction et un renforcement en commun. L'AKDN est présent dans 30 pays et emploie près de 80 000 personnes. Le budget annuel de l'AKDN pour ses activités de développement à but non lucratif est de 600 millions de dollars. Les projets du Fonds Aga Khan pour le développement économique (AKFED) génèrent des revenus annuels d'environ 2,3 milliards de dollars. Tout bénéfice généré par l'AKFED est réinvesti dans d'autres activités de développement.