Indisponible · 15 septembre 2015 · 4 min
AKDN / Gary Otte
Athènes, Grèce, le 15 septembre 2015 – Son Altesse l’Aga Khan a déclaré aujourd’hui que l’amélioration de la qualité de vie était l’élément le plus important d’une démocratie accomplie.
« Je pense que le progrès de la démocratie dans notre monde est fondamentalement lié à l’amélioration de la qualité de vie humaine », a-t-il déclaré. Il a cité la capacité à comprendre les systèmes constitutionnels, les médias indépendants et pluralistes, une société civile forte et un engagement envers un dialogue diversifié et social comme étant des éléments clés pour atteindre l'objectif d'une meilleure qualité de vie.
« La démocratie ne peut survivre que si elle démontre, à travers les années et la planète, qu’il s’agit de la meilleure façon d’atteindre cet objectif », a-t-il ajouté.
L'imam des musulmans chiites ismailis et président fondateur du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) s'est ainsi exprimé lors d'un discours liminaire au Forum d'Athènes sur la démocratie, un rassemblement international de diplomates, de chefs d'entreprise et de leaders d'opinion organisé par l'International New York Times et le Fonds des Nations Unies pour la démocratie.
L'Aga Khan a déclaré que les concepts politiques et les systèmes constitutionnels étaient souvent mal compris, au détriment de la démocratie.
« Un des problèmes qui se posent à cela est une mauvaise compréhension des systèmes gouvernementaux comparés. Ce sujet n’apparaît pas dans la plupart des programmes d’études, et dans les pays que je connais le mieux, les médias expliquent rarement la logique ou les options du changement constitutionnel », a-t-il poursuivi.
L'Aga Khan a également fait valoir qu'en un temps où beaucoup de citoyens n'ont plus foi en toute forme de gouvernement, trouver un terrain d’entente autour de l'aspiration mondiale à une meilleure qualité de vie est essentiel afin de donner un réel espoir pour le futur.
Mettant l'accent sur la nécessité d'une presse pluraliste et indépendante, il a souligné que les progrès réalisés en termes quantitatifs dans les technologies de la communication n'ont pas forcément conduit à un progrès sur le plan qualitatif en matière de compréhension mutuelle.
« Certes, chaque amélioration des technologies de la communication a entraîné de nouvelles vagues d’optimisme politique », a-t-il déclaré. « Malheureusement, si l’information peut être partagée plus facilement grâce aux progrès technologiques, c’est aussi le cas des fausses informations et de la désinformation. Si la vérité peut être partagée plus rapidement et plus largement, c’est aussi le cas des erreurs et des mensonges. À travers l’histoire, les mêmes outils - la presse à imprimer, le télégraphe, le microphone, la caméra, le téléphone portable, Internet – qui promettaient de nous rassembler, ont également été utilisés pour nous diviser », a-t-il poursuivi.
L'Aga Khan a appelé à mettre à nouveau l’accent sur les institutions de la société civile, secteur qu'il juge comme étant profondément sous-évalué, mais pourtant essentiel à la démocratie. Il a ajouté que des éléments clés de la société civile tels que l'éducation, la santé et l'environnement ne peuvent s'épanouir à moins que les gouvernements eux-mêmes ne soutiennent un environnement sain et propice.
S'exprimant en un temps où la société est témoin d'une polarisation accrue, l'Aga Khan a souligné l'importance d'encourager une éthique démocratique, au cœur de laquelle doit se trouver l'engagement en faveur d’un véritable dialogue sur les moyens d'atteindre une meilleure qualité de vie.
« Cela implique une disposition à donner et à prendre, à écouter et à combler les fossés empathiques et de l'ignorance, qui ont si souvent entravé le progrès humain », a-t-il affirmé. « Cela implique une disponibilité pluraliste à accueillir la diversité et à considérer nos différences non comme des problèmes, mais comme des bénédictions potentielles ».
Pour tout complément d'information, veuillez contacter :
Semin Abdulla
Responsable des communications
Réseau Aga Khan de développement (AKDN)
semin.abdulla@akdn.org
NOTES
Son Altesse l'Aga Khan, président fondateur de l'AKDN, est le 49e imam (chef spirituel) héréditaire des musulmans chiites ismailis. Dans la tradition éthique de l'islam, les chefs religieux interprètent la foi, mais ont aussi la responsabilité d'aider à améliorer la qualité de vie des membres de leur communauté et des sociétés au sein desquelles ils vivent. Pour Son Altesse l'Aga Khan, cela se traduit en un engagement profond en faveur du développement depuis plus de 50 ans par l'intermédiaire des agences de l'AKDN.
Les agences du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) sont des institutions de développement privées, internationales et non confessionnelles. Elles œuvrent à l’amélioration des conditions de vie et des perspectives d'avenir des populations du monde en développement, particulièrement en Asie et en Afrique. Certains programmes, tels que les programmes de recherche spécifique et les programmes éducatifs et culturels s’étendent à la fois aux pays développés et en développement. Dans tous les domaines, l'AKDN agit pour l'amélioration de la qualité de vie en mettant en place les composantes des sociétés civiles, telles que, entre autres, des écoles, des cliniques et des hôpitaux, des centrales électriques, des entreprises proposant des biens et des services essentiels, des hôtels qui établissent des normes pour la gouvernance environnementale, des programmes de la petite enfance qui assurent aux enfants démunis un bon départ dans la vie, des programmes de plantation d'arbres qui ont déjà permis la plantation de millions d'arbres, des associations d’agriculteurs, un Prix d'architecture qui influence le discours architectural depuis près de 40 ans, des universités et des écoles d'infirmières qui engendrent des ressources humaines essentielles aux pays en développement et des groupes d'épargne qui aident les plus pauvres à faire face aux difficultés financières dues aux mauvaises conditions climatiques et à construire un avenir meilleur.