Pakistan · 1 février 2015 · 4 min
Islamabad, Pakistan, le 28 janvier 2015 – Dans les régions du Gilgit-Baltistan et de Chitral (GBC), où la moitié de la population n'avait pas accès à l'eau potable et à des installations sanitaires adéquates, plus de 200 000 personnes dans 12 000 foyers ont bénéficié d’un projet sur quatre ans dont le but était d’améliorer les installations d’assainissement et d’approvisionnement en eau.
Ce projet découle d'un partenariat public-privé entre le gouvernement allemand, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN), le gouvernement du Gilgit-Baltistan (GoGB), le gouvernement du Khyber Pakhtunkhwa et les communautés locales.
L'aide de 9,4 millions d’euros (1,25 milliard de roupies pakistanaises) octroyée par le gouvernement allemand (via la KfW), annoncée en 2010, a permis de financer des installations d’approvisionnement en eau potable et d'assainissement et des égouts dans le nord du Pakistan par l’intermédiaire du Programme d'approvisionnement en eau et d'assainissement (WASEP), un des programmes phares plusieurs fois récompensés des Services Aga Khan pour l'aménagement et la construction (AKPBS). Le projet comprenait l'approvisionnement en eau potable de plus de 12 000 foyers, l'installation de 10 000 toilettes et de plus de 12 000 robinets dans les maisons et de 500 fontaines communales. Trois vastes projets intégrés de modernisation ont été mis en œuvre à Aliabad, dans la vallée de la Hunza, et des formations ont été dispensées à plus de 500 membres des comités de gestion de l’eau et de l'assainissement, qui gèrent l'exploitation et la maintenance des dispositifs WASEP.
M. Wolfgang Moellers, directeur régional de la KfW, a souligné le rôle du WASEP dans l’amélioration de la paix et de l'harmonie entre les communautés en faisant office de médiateur dans le partage des ressources en eau. « La vie dans les contrées reculées est difficile. Nous apprécions les efforts conjoints des administrations gouvernementales du Khyber Pakhtunkhwa et du Gilgit-Baltistan ainsi que de l'AKDN dans le traitement des enjeux de développement local, avec la participation active des populations. Cette approche synergique est la raison pour laquelle l'Allemagne soutient le travail de l'AKDN depuis les 20 dernières années », a-t-il déclaré.
M. Akhtar Iqbal, PDG de la Fondation Aga Khan Pakistan, a affirmé que « le WASEP apporte non seulement son aide pour les besoins de base en eau et en assainissement, mais aide également les communautés à mettre en place des structures pour un développement à long terme dans leurs régions respectives. L'approche de l'AKDN de ‘travailler avec les communautés’ a permis de renforcer les compétences locales et d’autonomiser les femmes. Nous sommes reconnaissants envers nos partenaires allemands pour ce formidable soutien et cette collaboration sans faille. »
« Avec la mise en œuvre de dispositifs techniques durables et résilients, nous avons été à même d'améliorer la qualité de vie des populations, notamment celle des femmes et des jeunes filles qui devaient passer une grande partie de leur journée à aller chercher de l'eau dans des sources polluées situées loin de leurs villages », a déclaré M. Hafiz Sherali, président de l'AKPBS, Pakistan. Il a ajouté que les indicateurs de santé de la population du GBC montraient une amélioration significative grâce aux systèmes WASEP qui garantissent des normes de qualité de l'eau potable telles que définies par l'Organisation mondiale de la santé.
Auparavant, les villageois ne bénéficiaient d’aucun approvisionnement fiable en eau potable dans la région. Près de la moitié de la population du GBC n'a pas accès à une eau potable et à des installations sanitaires adéquates. Beaucoup de ménages n'ont pas d'autre choix que d'utiliser l'eau collectée dans des canaux ouverts et pollués et contractent ainsi des maladies hydriques. Pendant les hivers rigoureux, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables car ce sont principalement eux qui vont chercher l'eau et qui la transportent, parcourant de longues distances pour récupérer de quoi boire et faire la lessive et le ménage. D'après les indicateurs régionaux antérieurs à la mise en place du dispositif, 30 à 40 % des décès étaient attribués aux maladies hydriques, les femmes et les jeunes filles passaient en moyenne trois à quatre heures par jour à parcourir de longues distances pour récupérer de l'eau polluée et une moyenne de 30 % (3 700 roupies pakistanaises) du revenu d'un ménage était dépensée dans les soins médicaux en raison de maladies hydriques.
« Mes filles souffraient de terribles diarrhées lorsqu’elles buvaient de l'eau insalubre provenant d'un puits non cimenté », a déclaré Tasleem Bano, une habitante de Khanabad, dans la Hunza inférieure. Elle a ajouté qu'au moins 500 roupies du salaire mensuel de 6 000 roupies de son mari devaient être dépensées pour soigner ses enfants. « Nous avons été sauvés de la malédiction des maladies diarrhéiques, et je ne passe plus mon temps et mon énergie à remonter de l'eau du puits. Ce gain de temps, je le mets à profit pour aider mes enfants dans leurs devoirs ou pour leur coudre de jolis habits, un luxe que je ne pouvais pas me permettre avant d'avoir la chance de bénéficier du WASEP. Nous pouvons même épargner pour construire une maison ! » a-t-elle ajouté.
D'autres interventions ont été menées à la suite de la mise en œuvre du dispositif, dont l'amélioration des pratiques en matière d'hygiène telles que le lavage des mains et l'utilisation de toilettes dans les maisons, la mise en place d’un dialogue entre les villages afin de réduire les litiges liés à l'eau et la création d’un programme de sensibilisation à portée éducative sur l'eau et l'assainissement au travers de plus de 1 500 programmes scolaires sur l'amélioration de la santé (SHIP) et 1 300 programmes communautaires sur l'amélioration de la santé (CHIP).
Le Programme d'approvisionnement en eau et d'assainissement des Services Aga Khan pour l'aménagement et la construction a bénéficié à plus de 350 000 personnes dans les régions du Gilgit-Baltistan et de Chitral en leur offrant un accès à l'eau potable et à des installations sanitaires. Les projets mis en œuvre ont eu une incidence positive sur la santé, l'éducation (amélioration de la fréquentation scolaire), le développement économique (réduction du temps passé par les femmes pour aller chercher de l'eau au lieu de se consacrer à des activités ludiques ou génératrices de revenus) et l'autonomisation des femmes (les femmes jouent un rôle central dans tous les projets afin d'accroître la sensibilisation sur les pratiques en matière d'hygiène et de santé). En outre, ces interventions encouragent un changement de comportement, réduisent les dépenses de santé qui pèsent sur les revenus et réduisent la charge de travail des femmes et des enfants qui doivent parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau.
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Coordinatrice des communications
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