Egypt · 28 octobre 2009 · 4 min
AKDN
Alexandrie, Le Caire, Damas, Alep, du 6 au 18 octobre 2009 – Qu’ont en commun 19 musiciens originaires de huit pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Asie Centrale ? C’était la question à laquelle les participants de « Remix Asia » ont tenté de répondre lors d’une tournée intensive de concerts et d’ateliers de quinze jours, qui s’est achevée à Alep, en Syrie, le 18 octobre.
Le groupe de participants se composait de 16 jeunes compositeurs-interprètes et de trois grands musiciens – le célèbre chanteur Alim Qasimov (Azerbaïdjan), le célèbre compositeur, joueur de oud et éminent professeur de musique Charbel Rouhana (Liban) et le compositeur de musique de films et musicien primé Khaled Mohammed Ali (Irak). Ces trois derniers ont dirigé le programme de répétitions et d’interprétations d’œuvres nouvelles, inspirées des formes et des styles des différentes musiques traditionnelles, de « Remix Asia ».
Projet conjoint de l’Initiative Aga Khan pour la musique (AKMI) et d’Al Mawred Al Thaqafy, une ONG novatrice basée au Caire et dont le nom arabe se traduit par « Ressource culturelle » en français, « Remix Asia » constitue la cinquième édition du forum musical initialement institué par Al Mawred sous le nom de « Plate-forme musicale pour la jeunesse arabe ». La participation de l’Initiative pour la musique a permis d’élargir le champ d’action géographique et artistique de « Remix Asia » à l’Azerbaïdjan et à l’Ouzbékistan. La logique musicale derrière cette expansion trouve ses racines dans l’histoire. Si, de nos jours, les musiques d’Ouzbékistan et d’Azerbaïdjan sont relativement différentes de la musique arabe, elles sont néanmoins ancrées dans une tradition commune de dimensions, de modes, de rythmes, de formes de compositions et d’instruments de musique qui, vers le milieu du treizième siècle, était déjà très développée.
« Remix Asia » n’est rien d’autre que ce que son nom suggère : un projet qui rassemble des éléments disparates de cet héritage musical millénaire au sein d’une nouvelle structure façonnée par la mondialisation culturelle contemporaine. Le projet s’est déroulé en deux temps : une série d’ateliers musicaux sur cinq jours et une série de quatre concerts, au cours desquels les œuvres, qui avaient été répétées et créées pendant les ateliers, ont été présentées. Les deux premiers concerts se sont déroulés au Théâtre El Genaina du Caire, situé dans le Parc Al-Azhar de trente hectares créé par le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC). Le collectif de « Remix » s’est ensuite rendu en Syrie, où les deux autres concerts y étaient organisés conjointement par l’Institut supérieur de musique de Damas et par les antennes du Réseau Aga Khan de Développement (AKDN) de Damas et d’Alep, au Centre Dar al-Assad pour la culture et les arts ainsi qu’à la Rajab Pasha House.
Chaque concert présentait un mélange de nouvelles œuvres composées par les jeunes musiciens et leurs trois mentors. La plupart des morceaux étaient constitués de la même manière : un petit nombre d’instruments jouant à l’unisson introduit un thème mélodique qui, petit à petit, devient un terrain d’improvisation faisant la part belle à des solos virtuoses sur un accompagnement continu de basses, de percussions et d’improvisations des instruments à cordes restants. Il n’est pas surprenant que la musique arabe se mêle si bien au jazz, comme l’a remarquablement prouvé le saxophoniste syrien Basel Rajoub avec ses arabesques mélodiques sinueuses lors de « Remix Asia ». Des harmonies ponctuelles aux accents de jazz, des échanges discrets de timbres et de rythmes des percussions et un fil conducteur de fioritures au ney, au oud, au violon et au kanoun ont fait apparaître sous un nouveau jour la palette de sonorités qui présente de nombreux points communs avec le travail des compositeurs de jazz.
« ‘Remix Asia’ constitue le cadre parfait pour un musicien talentueux et motivé », a déclaré le compositeur Charbel Rouhana. « Plus important encore, cela crée l’atmosphère idéale pour une expérience musicale collective. Si la créativité est un processus individuel et personnel, il est indispensable que les musiciens puissent échanger des idées et découvrir une autre façon de travailler. »
Fairouz Nishanova, directrice de l’Initiative Aga Khan pour la musique, s’est fait l’écho de l’enthousiasme de Charbel Rouhana : « ‘Remix Asia’ a été une expérience formidable pour l’Initiative pour la musique, qui a pour mission de développer les traditions artistiques autochtones d’une manière qui reconnaisse à la fois les identités et le patrimoine culturel à l’échelle locale, tout en façonnant également une modernité artistique reconnue internationalement dans les régions où elle a ses activités. En collaboration avec Al Mawred Al Thaqafy et nos autres partenaires, nous avons rassemblé un groupe de musiciens dont le talent exceptionnel n’a d’égal que leur ouverture d’esprit et leur soif d’apprendre des autres ».
Néanmoins, c’est bien l’un des jeunes musiciens qui, grâce à sa participation à « Remix Asia », a le mieux défendu la cause d’une origine musicale commune. Le « Bashraf and Qasida Fi Rahat al-Arwah » de Mustafa Said a entremêlé les chants de Tunisie et d’Azerbaïdjan, les percussions d’Asie centrale et du Moyen-Orient et les instruments arabes et persans-azerbaïdjanais dans un exercice de composition improvisée plein d’entrain.
Le chanteur azerbaïdjanais Alim Qasimov en a ainsi résumé le résultat : « Nous avons semé une graine. Maintenant, nous allons la faire pousser. »
Pour tout complément d’information, veuillez contacter:
Initiative Aga Khan pour la musique en Asie centrale (AKMICA) :
Fairouz R. Nishanova
Directrice, AKMICA
Trust Aga Khan pour la culture
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Égypte
Basma Al-Hussaini
Mawred Al Thaqafy (Ressource culturelle)
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Le Caire – Égypte
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