Indisponible · 9 février 2020 · 2 min
UCA
Alors qu’il s’apprête à entamer sa journée de travail, Alijon Davlatmirov est assis au milieu de chaises et de tables cassées, près d’une voiture attendant d’être réparée. Non seulement son entreprise de réparation permet aux membres de sa communauté d’économiser de l’argent, mais elle contribue également à la protection de l’environnement en réduisant l’accumulation de déchets dans les décharges de la région.
Alijon, 31 ans, a quitté son village natal de Buni, dans le district de Shugnan, au Tadjikistan, en 2005 pour aller travailler à Moscou, où il resta jusqu’en 2016. Rêvant de monter sa propre affaire, il revint à Khorog dans le but de créer une entreprise de soudage et de services automobiles. Ce rêve devint réalité lorsque le programme d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) de l’École de formation professionnelle et continue (SPCE) de l’Université d’Asie centrale (UCA) lui proposa de l’aider à lancer sa nouvelle entreprise.
Enthousiasmé à l’idée d’élargir ses compétences, Alijon s’inscrivit à la formation en plomberie dispensée dans le cadre du programme d’EFTP en 2017 et développa ses connaissances théoriques et pratiques sur le sujet. Aujourd’hui, il se considère comme un pionnier à de nombreux égards dans ce domaine. « En matière de plomberie, nous avons introduit de nouvelles méthodes qui n’avaient jamais été mises en pratique à Khorog auparavant. Par exemple, avant, si un chauffe-eau Thermex montrait des signes de dysfonctionnement, on l’aurait jeté et remplacé pour environ 800 somonis (80 dollars). Aujourd’hui, nous pouvons le réparer pour 100 somonis (10 dollars), ce qui permet aux habitants de Khorog d’économiser de l’argent et de réduire leur impact environnemental. »
Alijon a également suivi une formation en traitement de la ferraille et en ferronnerie et reçoit aujourd’hui de nombreuses commandes de portes, grilles et portails en métal. Il y voit une occasion de développer et d’agrandir son entreprise, mais aussi de contribuer au renforcement de l’économie locale. « À l’avenir, j’aimerais que notre communauté réussisse à produire ses propres matériaux pour que nous arrêtions d’en importer », a déclaré Alijon. « Pour le moment, nous faisons venir des matériaux de Chine ou de Douchanbé pour fabriquer des chaises et des tables, mais leur qualité n’est pas optimale. Nous voudrions les produire nous-mêmes pour que les habitants de la région n’aient plus à payer d’intermédiaire pour obtenir des produits de qualité, mais aussi pour qu’ils puissent accéder à des services de réparation adaptés et proches de chez eux. »
En dehors de son entreprise, Alijon s’engage également beaucoup en faveur de sa communauté. Il a notamment coopéré avec l’organisation publique Umedvor pour construire des bancs publics, des étagères, des jardinières ainsi qu’une bibliothèque itinérante. « L’aide que m’a apportée l’École de formation professionnelle et continue de l’UCA lorsque j’ai voulu lancer mon entreprise et développer mes compétences a changé ma vie. Je veux désormais donner en retour et souhaite continuer d’aider ma communauté. »