Canada · 21 juin 2021 · 4 min
Du Centre médical Aga Khan de Khorog, au Tadjikistan, au bâtiment de la Délégation de l’imamat ismaili à Ottawa, au Canada, Ashak Nathwani met son expérience en conception et ingénierie durables au service du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) afin de l’aider à atteindre son objectif de neutralité carbone. Désireux d’ouvrir la voie à un monde plus durable, il n’hésite pas à partager ses connaissances.
Ashak a immigré en Australie en 1972, lorsque le président ougandais de l’époque, Idi Amin, ordonna l’expulsion des Asiatiques d’Ouganda. Depuis, il a fait carrière dans l’ingénierie de la construction et a travaillé dans de nombreux bâtiments emblématiques. Il a notamment reçu un prix Paul Harris Fellow pour services rendus à l’humanité en 2010 et a été nommé membre de l’Ordre d’Australie pour services rendus à la communauté ismailie en Australie en 2017.
Ashak Nathwani is helping the Network reduce greenhouse gas emissions in institutional buildings to reach net-zero emissions.
AKDN
Le bénévolat a toujours fait partie de l’éducation d’Ashak. En effet, son père, aujourd’hui décédé, et les membres de sa famille se sont toujours portés bénévoles au sein de leur communauté. « Le bénévolat est une notion qui nous a été inculquée », explique-t-il. Ashak a largement consacré son expérience et son temps au service de l’AKDN et a fourni des services de consultation pour de nombreux projets internationaux. Il a notamment contribué à la formation du personnel de nombreux établissements locaux et à la sensibilisation de communautés à l’importance de la durabilité.
Pour Ashak, devenir bénévole au sein du Réseau était inattendu. « C’est ce qu’on appelle parfois être au bon endroit au bon moment, ou au mauvais endroit au mauvais moment », explique-t-il, amusé.
Il venait de quitter son emploi dans l’industrie pour prendre un poste à temps partiel à l’Université de Sydney, où il a pu mettre à profit ses années d’expérience et ses connaissances dans des domaines spécialisés de la construction durable. Parmi ces domaines, il travaillait notamment dans l’analyse du confort, à savoir l’étude de la consommation d’énergie et du confort intérieur. « On peut économiser beaucoup d’énergie si l’on ôte les lumières de sa chambre... Mais on perd en confort », explique-t-il. « De ce fait, beaucoup de personnes n’associent pas le confort à la durabilité, parce qu’elles ne voient que l’aspect énergétique, ou des notions similaires. »
Ashak a commencé son parcours au sein de l’AKDN en réalisant des analyses du confort pour tous les Centres ismailis et le bâtiment de la Délégation, avant de progressivement travailler sur tous les aspects de la durabilité au sein des différents bâtiments du Réseau. Aujourd’hui, il aide l’AKDN à réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par ses bâtiments institutionnels et à atteindre son objectif de neutralité carbone pour 2030.
« La première phase pour atteindre la neutralité carbone est de minimiser l’empreinte du bâtiment... En d’autres termes, essayer de réduire le plus possible la consommation d’énergie du bâtiment, tout en gardant à l’esprit qu’il est impossible d’atteindre une consommation d’énergie nulle, car il est nécessaire de rafraîchir, de chauffer ou encore d’éclairer les pièces », poursuit-il. Il explique ensuite que la deuxième phase est d’examiner l’énergie nécessaire au fonctionnement du bâtiment et de ses infrastructures, et d’envisager des solutions comme l’installation de panneaux solaires ou l’achat d’énergie verte.
En sa qualité d’expert, Ashak partage également ses connaissances en ingénierie durable avec les membres des bureaux locaux de l’AKDN. Il travaille actuellement avec l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH) à la réalisation d’une formation vidéo destinée aux gestionnaires de site, portant sur l’amélioration du fonctionnement et de la gestion des bâtiments. « Les gestionnaires de site peuvent mettre en place des mesures pour économiser l’énergie, l’eau et divers matériaux et minimiser les émissions de gaz à effet de serre. En somme, ils peuvent jouer un rôle important dans tout ce qui se rapporte à la durabilité », déclare Ashak. De telles ressources permettent de combler les lacunes dans les connaissances et d’améliorer les compétences de nombreuses personnes qui présentent souvent des retards en la matière en raison de leur isolement et d’un phénomène d’inégalité entre les genres.
En plus de soutenir et de former le personnel de ces bureaux, Ashak sensibilise les membres de sa propre communauté aux notions de durabilité et de changement climatique par le biais de son émission de radio diffusée en Australie « Voice of India ». « Les auditeurs sont essentiellement des mères, des pères et des personnes qui restent chez elles. Toutefois, nous ciblons également les jeunes, car nous transmettons beaucoup de nouvelles connaissances qui leur serviront dans leur futur », explique-t-il. Tous les dimanches, dans le cadre de son émission, Ashak organise des activités ludiques et instructives, comme des jeux-questionnaires et des séances de questions-réponses. Il y aborde des concepts tels que la neutralité carbone, l’énergie solaire et l’alimentation durable.
Bien qu’il touche le monde entier, le changement climatique a un impact particulièrement dévastateur sur les personnes les plus vulnérables de la société. Les femmes sont généralement les plus touchées, car elles sont souvent responsables de tâches comme la collecte et la production de nourriture, la collecte d’eau et l’approvisionnement en combustible pour le chauffage et la cuisine. En réduisant notre empreinte carbone, nous contribuons non seulement à améliorer l’état de notre planète, mais également à en faire un monde plus équitable.
Bien que la neutralité carbone soit un objectif encore lointain pour la plupart des foyers, Ashak encourage chacun à adopter deux actions simples pour œuvrer en faveur de la durabilité : « Si nous éteignions la lumière pendant la journée ou le chauffage (et la climatisation) lorsqu’il n’y en a pas besoin... Cela permettrait d’économiser beaucoup d’énergie. Et, en parallèle, si chacun recyclait ses déchets, l’environnement ne s’en porterait que mieux. »
Ce texte est une adaptation d’un article publié sur le site internet de la Fondation Aga Khan Canada.