Kenya · 30 juin 2020 · 2 min
Sixième enfant d’une famille de 11 personnes, Batula Fayo Rasa est une jeune femme qui vit dans le nord du Kenya. Ses parents, tous deux petits exploitants agricoles, ont toujours fait face à des difficultés financières, une situation qui ne lui a jamais permis d’entrevoir un long parcours scolaire se profiler devant elle. En outre, sa communauté ne considère pas l’éducation des filles comme une priorité. Dans un tel contexte, parvenir à terminer son année de sixième lui sembla tenir du miracle.
Malheureusement, à ses 16 ans, elle se retrouva dans une impasse : il était temps pour elle de quitter l’école et de se marier. Dans sa communauté, comme dans de nombreuses autres du nord du Kenya, les jeunes filles quittent généralement l’école lorsqu’elles entrent dans la puberté et beaucoup d’entre elles sont alors mariées très jeunes.
Mais la situation de Batula prit une autre tournure : grâce à ses excellentes notes, le Merti Integrated Development Program (MIDP), une ONG locale, lui octroya une bourse pour qu’elle puisse suivre des études secondaires.
« J’étais aux anges ! », explique Batula. « Pour la première fois, j’avais l’espoir de pouvoir rester à l’école pour toute une année et ne pas avoir à rentrer chez moi en raison de nos difficultés à payer les frais scolaires. » Comme les nombreuses autres jeunes filles bénéficiant d’une bourse du MIDP, elle redoubla d’efforts avec l’objectif de se forger un avenir meilleur. À ce jour, le MIDP a octroyé des bourses à plus de 350 jeunes filles vivant dans des communautés vulnérables du nord du Kenya.
Pendant des années, l’organisation a soutenu l’éducation de ces jeunes filles du secondaire à l’université. Mais en 2017, elle fit malheureusement face à une crise financière lorsque des donateurs internationaux majeurs mirent fin à leur collaboration. Le MIDP risquait alors la fermeture, menaçant de briser l’espoir d’un avenir meilleur pour des centaines de jeunes filles.
Dans une ultime tentative de sauver leur organisation, les responsables du MIDP suivirent une formation de renforcement de leurs compétences pratiques dans le but de lever des fonds à l’échelle locale. Proposée par Yetu, une initiative mise en œuvre par la Fondation Aga Khan en collaboration avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et dont le but est de renforcer les capacités des organisations à but non lucratif kenyanes à organiser des collectes de fonds pour répondre aux besoins à l'échelle locale, cette formation joua un rôle déterminant pour l’avenir du MIDP.
« Cette formation était très enrichissante. Nous sommes désormais capables de mobiliser des ressources au sein des communautés pour subvenir aux besoins de notre projet », explique Jedidah, responsable de programme pour le MIDP. Aujourd’hui, l’organisation peut de nouveau soutenir l’éducation des jeunes kenyanes, et ce pour de nombreuses années à venir.
Batula est désormais enseignante dans une école primaire locale. « Recevoir cette éducation m’a transformée et me permet d’accomplir ce que je croyais impossible. »
Avec l’aide de Yetu, qui a permis à ses partenaires locaux de lever près de deux millions de dollars au Kenya en cinq ans, le MIDP a étendu son réseau à l’échelle locale et permet à de jeunes filles comme Batula de guider leurs communautés vers un avenir plus radieux.
Batula, a primary school teacher, grew up in a community that did not prioritise girls' education, but at age 16 a scholarship from a local NGO changed her life.
AKDN / Yetu Initiative
Ce texte est une adaptation d’une histoire publiée sur le site internet de la Fondation Aga Khan États-Unis.