Tajikistan · 30 juin 2020 · 2 min
Anora, 20 ans, vit dans un petit village de la province de Khatlon, au Tadjikistan. Au début de l’année 2019, elle et d’autres membres du comité mahalla local, une forme d’organisation sociale villageoise, se sont rassemblés afin de créer un groupe d’épargne communautaire (CBSG).
À l’instar de nombreuses autres jeunes femmes de cette région, Anora peinait jusqu’alors à accéder à des services d’épargne et de crédit, une situation qui la rendait vulnérable en cas de choc financier tel qu’une urgence médicale ou une catastrophe naturelle. Grâce au groupe d’épargne qu’ils ont créé, Anora et les autres membres peuvent désormais bénéficier de services financiers gérés localement.
En 2018, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et la Fondation Aga Khan (AKF) ont lancé Thrive Tajikistan, un programme de cinq ans visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant le long de la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan. Partie intégrante du programme, la mise en place de CBSG permet aux femmes et aux hommes qui les intègrent d’acquérir des connaissances de base en finance et de renforcer leurs compétences en gestion des liquidités. En outre, les groupes d’épargne communautaires constituent une importante plateforme sociale dans le cadre de laquelle les membres peuvent aborder les problèmes locaux. Au Tadjikistan, l’AKF a contribué à la mise en place de 2 600 CBSG au cours des 20 dernières années, permettant ainsi aux jeunes d’améliorer considérablement leurs capacités à lancer leurs propres entreprises. Dans la seule province de Khatlon, l’AKF a aidé les communautés locales à mettre en place des CBSG cumulant plus de 3 000 membres, dont 80 % de femmes.
Anora (middle) gathers with members of her community-based savings group.
AKDN / Liz Montague
En 2019, le groupe d’Anora a octroyé des prêts à ses membres pour un total de 982 dollars. Une telle plateforme se veut très efficace dans une région où seulement un foyer à faible revenu sur trois dispose d’un compte en banque.
Dans le cadre de la mise en place de CBSG, l’AKF dispense également des formations lors desquelles les participants apprennent à adopter de meilleures pratiques de gestion comptable et financière, à souscrire des prêts et à gérer un fonds social, une petite réserve de liquidités destinée aux familles les plus pauvres du village en cas de besoin.
Les CBSG renforcent la confiance entre les membres grâce à leur mécanisme intégré de responsabilisation : trois membres détiennent chacun une clé qui sont toutes les trois nécessaires pour ouvrir un coffre contenant les contributions de l’ensemble d’un groupe. Avec les groupes d’épargne communautaires, les membres et leurs communautés bénéficient d’un filet de sécurité et sont en mesure d’améliorer leur bien-être financier et de se protéger, ainsi que leurs familles, en cas de difficulté financière.
Grâce au soutien de son groupe d’épargne, Anora suit désormais des études à temps partiel pour devenir enseignante d’anglais. Elle a contracté un prêt afin de poursuivre des études à l’Université de Bokhtar et prévoit d’obtenir son diplôme dans deux ans.
« J’ai de grands projets », déclare-t-elle. « J’aimerais un jour devenir interprète. »
Avec l’aide de son CBSG, Anora peut faire de son rêve une réalité. Son exemple montre à d’autres jeunes femmes qu’elles aussi peuvent prendre en main leur avenir financier et améliorer leur qualité de vie.
Ce texte est une adaptation d’une histoire publiée sur le site internet de la Fondation Aga Khan États-Unis.