India · 12 février 2019 · 3 min
Manju Kumari, 15 ans, est une championne de l’éducation engagée et un modèle pour ses frères et sœurs, qu’elle encourage à poursuivre leurs études. Manju avait arrêté l’école, mais grâce au soutien du Projet Lehar, elle a pu reprendre ses études et réintégrer le système scolaire. Elle est aujourd’hui fière d’être en quatrième dans une école publique.
Dès le début de sa scolarité, Manju avait des difficultés et, par conséquent, prenait toujours du retard dans ses devoirs, car elle n’arrivait pas à répondre aux questions. Incapable de suivre ses amis, elle a abandonné l’école à l’âge de 12 ans et pensait qu’elle n’y retournerait jamais.
Après avoir été déscolarisée pendant trois ans, une amie lui a parlé du Centre Chilbili, mis en place dans le cadre du Projet Lehar, qui se trouvait près de chez elle et qui proposait une formation scolaire ainsi qu’un accompagnement en compétences essentielles. Au départ, ses parents ne voulaient pas qu’elle s’inscrive au Centre, car ils pensaient que cela serait une perte de temps pour elle, comme cela avait été le cas auparavant à l’école. Toutefois, après avoir appris que Manju travaillerait en vue d’atteindre les examens de seconde, ils ont été rassurés et ont soutenu leur fille, qui s’est ainsi inscrite au Centre afin de suivre la formation scolaire proposée.
Manju explique que lorsqu’elle a commencé à suivre les cours du Centre, elle a ressenti une grande différence entre ses capacités d’apprentissage actuelles et lorsqu’elle était à l’école plus jeune : « Avant, je n’apprenais rien et je n’arrivais pas à comprendre quoi que ce soit, mais lorsque je suis arrivée au Centre, les enseignants ont été très compétents et nous ont encouragés à poser des questions lorsque nous ne comprenions pas quelque chose ». Sa mère a également remarqué que « avant, elle était incapable d’apprendre à l’école, mais lorsqu’elle était au Centre, elle revenait à la maison ravie et nous racontait ce qu’elle avait appris avant d’aller terminer ses devoirs ».
Après six mois passés au Centre, Manju est devenue plus confiante en ses nouvelles compétences et en ses connaissances. Reconnaissant qu’elle avait maintenant les compétences pour réussir tout au long de son cursus scolaire, les enseignants l’ont aidée à réintégrer une école publique, où elle s’est inscrite en quatrième. Elle aime apprendre de nouveaux concepts et déclare que « maintenant, lorsque je suis confrontée à un problème ou à une question, je sais que je peux trouver une solution. Je sais que grâce à une bonne éducation, je serai capable de comprendre beaucoup de choses et d’accéder à de meilleurs emplois à l’avenir. »
Après s’être rendu compte des bénéfices de l’éducation sur le long terme, Manju a pris la responsabilité de donner des cours particuliers à ses deux sœurs cadettes afin qu’elles ne prennent pas de retard à l’école. Elle les encourage également à être studieuses afin qu’elles puissent mener de meilleures vies : « Nos parents n’ont pas eu d’éducation, alors nous nous devons de nous instruire et de réaliser des projets pour eux ». L’expérience de Manju au Centre lui a permis de retourner à l’école et d’apprécier l’apprentissage. De fait, désormais elle travaille dur afin de bien s’éduquer, et d’éduquer aussi ses sœurs, afin qu’elles puissent bâtir un avenir meilleur pour leur famille.
NOTE
Le Projet Lehar œuvre pour autonomiser les adolescentes déscolarisées et améliorer leur qualité de vie. Lancé par la Fondation Aga Khan Inde en 2015 avec le soutien du Fonds des Nations unies pour la population et le Fonds canadien d’initiatives locales, le Projet Lehar est mis en œuvre dans des zones urbaines de Patna, la capitale du Bihar.