Kenya · 21 octobre 2019 · 2 min
AKDN
Imaginez une maison sans plafond, avec quelques feuilles de tôle en guise de toit. Au sol, pas de carrelage, juste du sable. Des murs nus composés de briques collées les unes sur les autres. Une salle de bain sans douche ni carrelage, juste un trou dans l’angle pour laisser l’eau s’écouler. Cet endroit, c’était ma maison.
Nous n’avions ni l’eau courante, ni l’électricité, mais c’était tout ce que me mère pouvait se permettre. Je suis née à Mombasa, au Kenya. C’est seule que ma mère nous a élevées, mes sœurs et moi. Elle a également dû s’occuper de ses frères et sœurs quand mes grands-parents sont morts. D’un point de vue financier, nous dépendions tous de ma mère.
À l’école primaire, nous nous faisions sans cesse renvoyer, car nous n’avions pas de quoi payer les frais de scolarité et que nous n’avions pas assez de manuels scolaires. À la maison, nous mangions souvent deux repas par jour. Nous n’avions que deux uniformes et nous faisions nos devoirs à la lueur d’une bougie ou d’une lampe à pétrole.
L’école de mon quartier n’accordait de l’importance qu’aux matières académiques. La musique me passionnait, mais l’école ne soutenait pas cette discipline. Malgré cela, j’étais une très bonne élève.
Un jour, ma mère a reçu un e-mail de l’Académie Aga Khan qui l’informait qu’elle était à la recherche d’étudiants. J’ai donc posé ma candidature. Trois mois plus tard, je faisais partie des 20 premiers étudiants du campus de l’Académie Aga Khan de Mombasa en 2009. J’étais folle de joie !
Je me suis tout à coup retrouvée plongée dans un environnement nouveau où je n’avais pas de problème pour accéder à l’eau courante ou à l’électricité. Cela m’a permis de me concentrer sur mes études et même d’étudier ma passion : la musique. J’ai organisé des concerts et exploré les arts de la scène, quelque chose que je n’aurais jamais pu faire auparavant.
Avec la chorale de l’école, nous sommes devenus les Voices for Change de l’Académie Aga Khan. Nous avons organisé des concerts pour lever des fonds et aider des familles à faire face à la sécheresse sur la côte nord du Kenya et des jeunes toxicomanes sans abris. À l’Académie Aga Khan, j’ai pu faire de nouvelles expériences et nouer des amitiés durables qui ont réveillé la battante qui sommeillait en moi.
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