Pakistan · 10 mai 2020 · 2 min
Samira Kabani est infirmière en chef au Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Karachi (AKUH), au Pakistan. Elle fut l’une des personnes responsables du lancement du service de prise en charge des patients atteints du coronavirus, une unité qui fonctionne 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.
Alors que l’incertitude règne, elle se démène pour coordonner le travail des plus de 50 infirmiers sur et hors campus qu’elle supervise. Les marques laissées par son masque de protection après de longues heures semblent gravées dans sa peau, mais la bienveillance dont elle fait preuve envers ses patients est intacte.
« Dès que nous avons reçu le premier patient du Pakistan atteint de la COVID-19 en février, mes collègues et moi avons mis en place des algorithmes basés sur des critères de test définis destinés à l’admission et à la gestion de cas suspects et confirmés », déclare-t-elle tout en expliquant comment ce système lui permet de suivre les patients qui sont sous sa responsabilité.
Lorsque Samira a informé les infirmiers qu’elle supervise qu’il était nécessaire de mettre en place un nouveau système et de modifier certains protocoles afin de pouvoir offrir des services en continu aux patients atteints de la COVID-19, elle craignait qu’ils ne se sentent dépassés par l’ampleur du travail. Toutefois, ils ont prouvé qu’ils étaient aptes à relever le défi et ont appris comment utiliser le nouveau système de gestion des patients, ont travaillé en étroite collaboration avec leurs collègues d’autres services et ont pris l’initiative de porter des équipements de protection individuelle supplémentaires afin de se protéger et de protéger les autres lors de la prise en charge de patients potentiellement contagieux.
« Nous savions que la tâche ne serait pas simple et que la situation continuerait de s’aggraver, mais nous ferons face et aiderons autant de patients et de familles que nous le pourrons », déclare Samira, ancienne élève de l’École d’infirmières et de sages-femmes de l’Université Aga Khan.
Au cours des 45 derniers jours, les infirmiers travaillant sous la supervision de Samira ont pris en charge de nouveaux cas de COVID-19, ont suivi des patients déjà traités et ont également soigné des personnes souffrant d’allergies, de rhume ou de grippe saisonnière qui craignaient d’être atteintes du coronavirus.
Malgré les nombreuses difficultés qu’il y a à travailler dans un environnement à haut risque, il subsiste toujours des moments de soulagement et de joie pour Samira, comme lorsqu’un patient atteint est guéri, qu’un test se révèle négatif ou qu’une personne qui était en isolement et qui a respecté tous les protocoles de confinement peut enfin retourner auprès de sa famille.
L’équipe de Samira continue de travailler en étroite collaboration avec les équipes pluridisciplinaires des services des maladies infectieuses et de médecine interne de l’AKUH. Ensemble, elles fournissent des données en temps réel sur le suivi des patients atteints du coronavirus au gouvernement du Sindh grâce à un système automatisé et contribuent ainsi à éclairer les décisions de santé publique prises dans le cadre de cette pandémie.
Cette histoire est une adaptation d’un article publié sur le site internet de l’AKU.