Pakistan · 9 mai 2019 · 3 min
Tai Bano est née et a grandi à Thingdass, dans la vallée de Puniyal, dans le district de Ghizer, dans le Gilgit-Baltistan. Ancienne élève du Lycée pour filles Diamond Jubilee de Singal, Tai a déménagé à Karachi afin de poursuivre des études supérieures. Après avoir terminé le programme de maïeutique de l’Hôpital Aga Khan pour femmes de Karimabad en 2005, puis le programme de soins infirmiers généraux à l’hôpital Indus en 2010, elle est retournée au Gilgit-Baltistan pour travailler comme infirmière communautaire.
Tai travaillait à l’origine dans une unité de soins primaires des Services de santé Aga Khan (AKHS) à Chiporsun, une vallée reculée du district de la Hunza, avant d’accepter un autre poste dans sa ville natale dans le Centre médical de Singal des AKHS.
« En juillet 2012, on m’a proposé un poste d'infirmière communautaire au Centre médical de Singal. C’était une excellente occasion pour moi de venir en aide à la population de ma ville natale, j’ai donc accepté l’offre. Dans le cadre de mes tâches quotidiennes, je travaillais dans la salle d’accouchement, le service pédiatrique, la salle d’urgence et le service généraliste, en assurant différentes gardes de jour et de nuit. »
En 2016, Tai a eu l’occasion de poursuivre ses études et d'obtenir d’autres diplômes à l’École d'infirmières et de sages-femmes de l’Université Aga Khan (AKU-SONAM) de Karachi.
«Ce qui m'a principalement motivé à intégrer ce programme, ce sont les taux alarmants de la mortalité néonatale et maternelle au Pakistan. Mon objectif était de fournir des services néonatals et maternels essentiels aux communautés non desservies dans les régions reculées du Gilgit-Baltistan. En outre, j’étais également très intéressée d’en apprendre davantage sur les directives cliniques internationales récentes ou mises à jour, et sur les meilleures pratiques de l’OMS, du National Institute for Health and Care Excellence (NICE), de Cochrane, du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG) et d’autres, et de former les sages-femmes conformément à ces directives et bonnes pratiques. »
À cette époque, Tai avait sa propre famille, dont une fille de deux ans et demi. L’idée de devoir déménager à Karachi paraissait donc plus compliquée.
« À l’origine, je pensais qu’il ne serait pas possible de partir avec toute ma famille... Où irions-nous vivre ? Comment nous en sortirions-nous ? Comment partager mon temps entre ma famille et ma formation ? »
« Malgré toutes ces questions en tête, j’ai sauté le pas. La décision n’a pas été facile, mais avec le soutien de ma famille, j’ai obtenu mon diplôme avec grande distinction. Avec le recul, tous ces défis ont renforcé ma confiance en moi et se sont révélés être une leçon inestimable pour gérer une routine difficile et des échéances opposées. En somme, cette expérience était ce qu’il me fallait. »
Tai a obtenu un diplôme de licence en maïeutique à l’AKU en novembre 2018. Aujourd'hui, elle travaille en tant qu'infirmière communautaire au Centre médical Aga Khan de Gilgit. Elle explique comment son expérience à l’AKU l’aide à son poste actuel.
« À l’origine, lorsque j’ai décidé de m’inscrire pour la licence en maïeutique, je pensais que ce serait assez simple, mais lorsque j’ai commencé les cours, je me suis rendu compte que le programme adoptait une approche holistique du métier de sage-femme et qu’il comprenait aussi du contenu en lien avec d’autres domaines. L’environnement et le programme d’études de ce programme étaient très équilibrés, et j’ai beaucoup appris en termes de recherche, de sciences et de pratiques basées sur des données probantes. J’ai également pu me confronter à différentes pratiques cliniques, que je mets désormais en œuvre dans mon travail quotidien. »
En tant que sage-femme qualifiée, Tai est désormais impatiente de faire évoluer son poste, mais également de devenir une agente du changement, en particulier pour améliorer les indicateurs de santé néonatale et maternelle au Pakistan.