Kenya · 18 mai 2020 · 4 min
Depuis plusieurs années, La Fondation Aga Khan (AKF) travaille auprès de groupes de jeunes dans le nord du Kenya afin de créer des perspectives d’avenir pour leurs membres. Nous avons échangé avec Walid Ahmed, directeur de l’Alliance des jeunes de Lamu, qui nous a expliqué comment son organisation contribue à protéger la population de Lamu durant la pandémie.
Quand avez-vous appris l’existence de la COVID-19 ? Qu’avez-vous pensé ou ressenti à ce moment ?
J’ai appris l’existence de la COVID-19 début janvier 2020. J’ai tout de suite eu peur, car les médias évoquaient une maladie très contagieuse et mortelle. À mes yeux, il était alors urgent que le gouvernement kenyan mette en place des mesures drastiques : fermer les frontières pour freiner la propagation du virus et établir des mesures de protection pour la population.
Quel a été l’impact de la COVID-19 sur vous et votre communauté ?
À ce jour, nous n’avons détecté aucun cas de COVID-19 au sein de ma communauté, mais ce n’est pas pour autant que le virus n’a pas eu d’impact négatif sur nos activités socio-économiques et nos moyens de subsistance. Les mesures prises par le gouvernement, notamment les couvre-feux et les restrictions de déplacement, ont entraîné la perte de leur emploi pour de nombreuses personnes, qui éprouvent désormais de grandes difficultés à acheter de la nourriture ou d’autres articles essentiels.
Comment prenez-vous part à la lutte contre cette pandémie ? Quelles sont vos motivations ?
Je contribue à la lutte contre la pandémie par le biais de l’organisation communautaire que j’ai fondée il y a quelques années, l’Alliance des jeunes de Lamu (LYA). Au travers de la LYA, j’ai installé plusieurs points de lavage des mains à Lamu et ai sensibilisé ma communauté aux mesures de protection recommandées par le Ministère de la santé afin d’endiguer la propagation du virus. Actuellement, nous récoltons des fonds pour permettre à plusieurs familles vulnérables d’acheter de la nourriture et d’autres articles essentiels.
Maintenant que le port du masque est obligatoire, la LYA a lancé une initiative de production de masques, qui seront distribués aux habitants de l’île afin de ralentir le taux d’infection. J’ai également mis en place une cabine de désinfection près de nos locaux pour les membres de la communauté.
Toutes ces initiatives ont pour but de contribuer à l’aplanissement de la courbe de progression de la COVID-19 dans notre pays et de protéger les plus vulnérables durant cette période difficile sur le plan économique.
Disposez-vous d’un objet que vous utilisez quotidiennement et qui vous aide dans votre lutte contre la COVID-19 ? Pourquoi ou comment cet objet vous est utile ?
Je n’utilise pas d’objet en particulier, seulement mon désir de voir ma communauté s’épanouir. Cela me motive jour après jour à mettre en place de nouvelles initiatives qui aideront les habitants de ce comté à se protéger.
Speakers are used to spread vital safety information.
AKDN
Auriez-vous un message à faire passer au reste du monde à propos de cet enjeu global auquel nous sommes tous confrontés ?
Étant donné que nous faisons face à une pandémie, tous les pays sont touchés. C’est pourquoi j’encourage tous les citoyens de ce monde à prendre les mesures de protection au sérieux, à s’entraider et à se soutenir au cours de cette période difficile. Ensemble, nous vaincrons le virus.
Merci, Walid, pour le précieux travail que vous accomplissez.
L’Alliance des jeunes de Lamu est l’une des nombreuses organisations de la société civile auprès desquelles la Fondation Aga Khan travaille dans le nord du Kenya depuis les trois dernières années dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne. Ce programme vise à créer des perspectives d’avenir pour les jeunes de la région en les aidant à accéder à des formations professionnelles et à jouer un rôle actif au sein de leurs communautés.