Tanzania · 13 août 2014 · 2 min
L’Institut pour le développement de l’éducation, Afrique de l’Est, de l’Université Aga Khan (AKU) basé à Dar es Salaam, en Tanzanie, a été le premier à utiliser des tablettes numériques à bas prix pour relever l’un des plus grands défis de l’enseignement en Afrique, à savoir améliorer rapidement et à moindre coût la qualité de l’enseignement.
Depuis sa création, l’Institut pour le développement de l’éducation (IED) aide les enseignants en exercice à améliorer leur enseignement et l’apprentissage des étudiants via son diplôme de master et ses certificats. Sa stratégie repose sur une idée simple, mais puissante : la qualité de l’enseignement joue un rôle crucial dans l’acquisition de connaissances des étudiants à l’école. Dernièrement, l’IED a commencé à explorer l’impact des nouvelles technologies dans l’apprentissage pour permettre aux enseignants qui habitent dans des zones rurales et qui n’ont pas la possibilité de poursuivre leurs études d’accéder à un développement professionnel de haute qualité. L’équipe de recherche et développement des techniques d’information et de communication est à la tête de cette initiative. Elle est dirigée par le Dr Brown Onguko et soutenue par des collègues qui ont participé au Programme de formation combiné de l’AKU.
L’une des premières initiatives de l’IED a été d’utiliser les SMS pour communiquer avec les professeurs principaux à Kisumu, au Kenya. Plus récemment, les enseignants et les anciens élèves de l’IED ont travaillé avec des collègues de l’Université de Calgary afin de mettre au point un cours multimédia pour tablette numérique simple qui comprend des vidéos, du son et du texte. Les leçons ont été spécialement conçues pour aider les enseignants d’un village isolé de l’ouest du Kenya à gérer des classes qui comptent plus de 50 élèves et encourager les étudiants à réfléchir par eux-mêmes et à poser des questions au lieu d’apprendre par cœur.
Les enseignants ont utilisé les tablettes à énergie solaire pour revoir les leçons pendant leur temps libre, puis se sont réunis toutes les semaines pour discuter de leurs expériences avec l’application des techniques apprises. Les résultats ont été impressionnants : ils ont rapidement adopté les nouvelles méthodes, ce qui a entraîné une augmentation de la participation des étudiants, et ont continué à les utiliser une fois le programme terminé, comme l’a constaté le Dr Onguko lors d’une visite l’année suivante. « Je voulais savoir s’il était possible d’aider les enseignants des zones rurales à se développer professionnellement grâce à la technologie », a expliqué le Dr Onguko. « Car actuellement, ils n’ont pas accès à la formation une fois qu’ils enseignent, et ce sont les étudiants qui en pâtissent. » Depuis, les anciens élèves de l’institut qui ont aidé à développer le contenu des cours ont mis leur expérience en pratique à Korogocho, un quartier informel de Nairobi, où ils ont utilisé des tablettes pour dispenser un cours qui aide les enseignants à mieux évaluer l’apprentissage des étudiants et leurs propres performances.
Prochaine étape pour l’IED : tester cette approche à plus grande échelle et étudier la possibilité de créer un Centre d’apprentissage innovant pour développer et évaluer de nouvelles méthodes visant à tirer parti de la technologie pour améliorer les performances des enseignants comme des étudiants. Avec la bonne combinaison de contenu adapté aux réalités locales, de contact direct et de diffusion numérique, l’IED pourrait contribuer à révolutionner l’accès au développement professionnel des enseignants en Afrique de l’Est et améliorer l’apprentissage de milliers d’enfants par la même occasion.