Kyrgyz Republic · 4 mai 2022 · 2 min
La République kirghize dépend en grande partie du secteur tertiaire, des transferts de fonds internationaux et de ses ressources naturelles. La COVID-19 a donc eu un impact dévastateur sur l’économie nationale : près de 40 000 des 2,5 millions de personnes actives ont perdu leur emploi dans le pays. La pandémie a exacerbé les inégalités structurelles et de genre déjà présentes dans le secteur de l’emploi. Environ 52 % des familles à faible revenu ont signalé une détérioration de leur situation financière.
C’est dans ce contexte que l’Université d’Asie centrale (UCA) a créé le Centre pour l’entrepreneuriat de Naryn (NCE) en 2021. Le NCE se donne pour mission de renforcer l’emploi au sein des communautés de montagne. Il propose des programmes de formation à l’entrepreneuriat et d’incubation des entreprises axés sur des concepts avancés, notamment en matière de direction et de gestion des entreprises. Les membres peuvent en outre profiter d’un espace de travail en « coworking » et bénéficier de services de mentorat et de mise en réseau.
« Le Centre va contribuer à inculquer cette culture de l’entrepreneuriat parmi la jeunesse de la République kirghize et espère atteindre des jeunes marginalisés issus de communautés rurales. Plutôt que de laisser les jeunes s’inquiéter face à la difficulté de trouver un emploi, le NCE les aidera à développer leur propre activité professionnelle », explique Jomart Hudaibergenov, directeur du Centre pour l’entrepreneuriat de Naryn.
Zhanara Erkinbek Kyzy a fait partie des premiers inscrits de l’établissement. Originaire de Naryn, elle est titulaire d’un diplôme en langue et littérature anglaises de l’Université d’État de Naryn, obtenu en 2018. Depuis lors, elle peinait à trouver un emploi dans son domaine de spécialité et est finalement devenue guide à temps partiel dans une galerie d’art.
Désireuse de répondre aux besoins de sa famille, Zhanara n’a cependant pas abandonné ses recherches. « Si je ne pouvais pas trouver un véritable moyen de subsistance, alors je devais m’en créer un. Abandonner n’était pas envisageable. » Elle a contracté un prêt de 20 000 soms (240 dollars) pour ouvrir un centre d’apprentissage de l’anglais nommé Speak Up. Elle a loué un local pour y baser sa petite entreprise, puis a plus tard embauché deux personnes lorsque son activité a commencé à se développer.
« Même si je commençais à gagner de bons revenus, j’avais l’impression de ne pas connaître les concepts commerciaux importants. C’est pourquoi lorsque le NCE a été créé en 2021 et que les inscriptions pour la première promotion ont été ouvertes, j’ai sauté sur l’occasion. Grâce au savoir-faire de l’UCA et à la gratuité de la formation, j’ai enfin eu la chance de développer mes compétences. »
Témoin de la croissance professionnelle de sa femme, le mari de Zhanara s’est également inscrit au NCE et a intégré la deuxième promotion de l’établissement. Il travaille sur un projet de création d’une boutique de vêtements à Naryn. Le couple prévoit également d’agrandir le centre Speak Up. « Le NCE nous a transmis les connaissances nécessaires pour bâtir des arguments de vente clés afin que nos entreprises se démarquent de la concurrence. »
« N’abandonnez jamais et cherchez à réaliser vos rêves par tous les moyens », déclare Zhanara. « La vie est trop courte pour hésiter à se lancer dans de nouvelles entreprises. »
Le NCE a été créé grâce au généreux soutien de l’Agence des États-Unis pour le développement international et de la Fondation Aga Khan. Un centre similaire a ouvert ses portes à Khorog, au Tadjikistan.