Fondation Aga Khan
Pakistan · 27 mars 2023 · 2 min
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C’est dans le nord du Pakistan que les majestueuses chaînes de montagnes de l’Himalaya, du Karakorum et de l’Hindou Kouch se rencontrent. Cependant, les magnifiques paysages de la région recèlent une tout autre réalité. Pour les 1,9 million de personnes qui y vivent, l’eau est une ressource d’une rareté extrême. Cette région est même considérée par beaucoup comme le « désert vertical » du Pakistan.
Les communautés de la région du Gilgit-Baltistan et de Chitral (GBC) sont confrontées à plusieurs enjeux directement liés à ce manque d’eau. Les difficultés d’accès à l’eau potable entraînent des problèmes de santé, tandis que l’impossibilité d’irriguer les cultures vient aggraver l’insécurité alimentaire. En raison du manque de perspectives économiques qui découle de l’impossibilité de faire pousser des cultures commerciales ou des arbres pour des besoins de construction, certaines communautés, notamment les plus reculées, se voient piégées dans un éternel cycle de pauvreté. Malheureusement, le changement climatique vient se greffer à ces problèmes et empirer la situation.
Région extrêmement aride, le nord du Pakistan est souvent considéré comme le « désert vertical » du pays.
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Le Programme Aga Khan de soutien rural (AKRSP) travaille auprès de milliers de communautés du GBC pour résoudre ce problème. Au cours des 40 dernières années, il a aidé les communautés locales à construire plus de 1 500 canaux d’irrigation qui ont permis d’irriguer près de 85 000 hectares de terre, soit presque 113 000 terrains de football. Plus de 120 000 foyers ont bénéficié de ce travail et ont depuis accès à l’eau potable et à des terres arables.
À ce jour, les canaux d’irrigation sont toujours construits à la main dans les zones difficiles d’accès.
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Fait remarquable, la plupart de ces canaux ont été creusés et construits à la main par des ouvriers qui n’avaient alors que des pelles et des pioches. Aujourd’hui, des bulldozers et des excavatrices sont utilisés dans la mesure du possible, mais dans les zones les plus difficiles d’accès, les canaux sont toujours construits à la main. Ce sont les communautés elles-mêmes qui s’en chargent, avec l’aide technique et matérielle des ingénieurs de l’AKRSP.
L’AKRSP a travaillé auprès de milliers de communautés de la région pour les aider à identifier leurs priorités et y répondre.
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Ce travail a entraîné l’amélioration de la sécurité alimentaire, mais également, grâce à la plantation d’arbres qui en a résulté, la réduction de l’érosion des sols et le développement de nouvelles perspectives économiques. Ces initiatives de développement durable ont également renforcé l’implication des communautés, qui sont aujourd’hui devenues maîtresses de leur avenir.
Le canal d’irrigation le plus élevé est clairement visible de part et d’autre de la vallée de la Hunza. Il arrose les arbres et les cultures situés en aval.
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Malheureusement, le spectre du changement climatique se profile à l’horizon et menace les progrès réalisés par les habitants. La hausse des températures et l’imprévisibilité des conditions météorologiques viennent davantage compliquer l’accès à l’eau. Face à cette situation, l’AKRSP met à l’essai des approches novatrices de gestion de l’eau, telles que des systèmes solaires/électriques d’irrigation par pompage pour les plantations en blocs, qui permettent de maximiser l’utilisation des ressources en eau disponibles et de minimiser les pertes.
La construction de canaux d’irrigation plus grands et plus modernes a ouvert un accès à l’eau à davantage de personnes.
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À ce jour, l’AKRSP a planté 132 000 arbres grâce à des systèmes solaires d’irrigation par pompage dans la région. Il prévoit de mettre en place 78 systèmes similaires pour l’irrigation de plantations en blocs. Par une innovation continue et le renforcement de l’engagement des communautés, l’AKRSP continuera à moduler son approche de l’amélioration de l’accès à l’eau et de la gestion des ressources en eau tout en veillant à ce que les communautés concernées puissent avoir un accès sûr et durable à cette ressource vitale.