Pakistan · 3 juin 2020 · 3 min
L’AKAH et l’AKF encouragent la mise en œuvre de mesures de gestion des gaz à effet de serre à travers tout l’AKDN.
À Gilgit, une ville d’altitude située dans une vallée des chaînes du Karakorum, dans le nord du Pakistan, l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH) collabore actuellement avec la Première Banque de Microfinance, Pakistan (FMFB-P) dans le cadre du projet de construction d’un bâtiment écologique qui abritera le nouveau siège régional de l’institution financière. Grâce à plusieurs mesures de conception passive, le bâtiment tirera parti des conditions climatiques locales pour réduire la quantité d’énergie nécessaire au maintien d’un environnement confortable à l’intérieur.
Le projet proposé par l’AKAH s’adaptera au site en s’appuyant sur des systèmes d’isolation, des dispositifs d’ombrage et des matériaux naturels afin de réguler automatiquement la température et l’éclairage dans les locaux. Des éclairages écoénergétiques et des systèmes mécaniques viendront également s’ajouter au modèle de conception passive. Le bâtiment aura ainsi besoin de moins d’énergie pour fonctionner, ce qui lui permettra de minimiser ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en évitant le rejet de 13 tonnes de dioxyde de carbone par an, contribuant ainsi aux objectifs de lutte contre le changement climatique de l’AKAH et la FMFB-P.
De telles initiatives s’inscrivent dans les opérations à plus large spectre que l’AKAH met en œuvre afin d’aider le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) à gérer et à réduire son empreinte carbone et à développer des pratiques de gestion des GES. Les émissions de GES causées par l’activité humaine, comme la combustion de combustibles fossiles pour produire de l’électricité ou transporter des marchandises, sont la principale cause du changement climatique moderne. Réduire les émissions de GES à travers le monde est donc essentiel pour limiter les effets d’un changement climatique irréversible.
FMFB-P’s Regional Headquarters in Gilgit under construction.
AKAH Pakistan
Interrogé quant à la volonté de l’AKDN de devenir un leader en matière de gestion et de réduction des GES dans le secteur du développement, le prince Rahim Aga Khan a souligné que « l’environnement et le climat constituent une priorité stratégique pour l’AKDN. Bien que chacune de ses agences et institutions réponde à sa propre mission, toutes ont un rôle crucial à jouer en faveur de la protection de l’environnement et de l’atténuation du changement climatique. Il est primordial que toutes les agences et institutions de l’AKDN mesurent et déclarent leurs émissions de GES. Cette première étape est essentielle dans la réduction de ces émissions. »
En mesurant les émissions de GES au fil du temps, l’AKDN pourra identifier les activités les « plus polluantes », ou domaines sensibles, et ainsi déterminer les initiatives à mettre en place afin d’améliorer leur impact. Cette mesure permettra également à l’AKDN de suivre les progrès de ses agences et de moduler certains processus en cas de besoin.
L’AKAH et la Fondation Aga Khan (AKF) ont lancé une initiative inter-AKDN afin d’apprendre à l’intégralité de ses agences comment mesurer et déclarer les émissions de GES de leurs activités. Ce processus s’appuie sur le Protocole des GES, le référentiel de classification des émissions de gaz à effet de serre le plus utilisé au monde. Les émissions sont réparties selon trois catégories (ou « scopes ») :
Le secteur de la construction constitue la plus grande source d’émissions pour l’AKAH et représente 71 % de ses émissions totales en 2019. Il serait nécessaire de planter et de faire pousser 63 000 arbres pendant 10 ans pour compenser les émissions engendrées par les activités de construction de l’AKAH, dont le bilan des rejets de dioxyde de carbone a atteint les 3 800 tonnes en 2019. L’Agence a déjà planté 55 000 jeunes arbres en 2019 et a mis en place des programmes de surveillance permanente de leur croissance.
Toutefois, il est plus important de réduire les émissions dans leur ensemble plutôt que de les compenser au travers d’initiatives de plantation d’arbres. Un tel processus nécessite une refonte des méthodes de conception, de construction et de gestion des bâtiments. L’AKAH place désormais le principe de construction écologique au cœur de sa stratégie de développement et promeut des méthodes de construction écoénergétique à travers tout l’AKDN. Outre le projet de construction du siège écoénergétique de la FMFB-P à Gilgit, l’AKAH développe ses capacités en matière d’énergie renouvelable, d’utilisation de matériaux durables et de gestion de l’énergie et de l’eau. Afin d’aider les agences de l’AKDN à réduire les émissions de carbone liées aux activités de construction de nouveaux bâtiments, mais aussi de gestion et de maintenance des bâtiments déjà existants, l’AKAH élabore actuellement un référentiel qui rassemblera des directives pour des constructions plus écologiques.
Toujours dans l’objectif de réduire ses émissions de GES, l’Agence met également en œuvre des initiatives écologiques dans ses bureaux et limite les déplacements de ses membres. L’AKAH et l’AKF organisent des formations pour tous les membres de l’AKDN et préparent les différentes agences à commencer à mesurer et à déclarer leurs émissions de GES plus tard en 2020, en identifiant notamment davantage de domaines sur lesquels agir. Une fois que l’AKDN aura une meilleure vision des plus importantes sources d’émissions parmi ses différentes activités, il sera en mesure de mettre en œuvre des initiatives efficaces et durables en faveur de l’atténuation du changement climatique.