Afghanistan · 23 janvier 2019 · 2 min
FMIC
Kaboul, Afghanistan, le 7 juillet 2016 - L'Institut médical français pour la Mère et l’Enfant (IMFE), le principal hôpital pour enfants d'Afghanistan, est géré par l'Université Aga Khan. Il a été créé dans le cadre d'un partenariat quadripartite entre les gouvernements afghan et français, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) et l'ONG française La Chaîne de L'Espoir.
En juin, le programme de télésanté de l'hôpital, qui permet d'apporter une expertise internationale dans les régions les plus reculées d'Afghanistan, a franchi l'important cap des 20 000 consultations.
Les arguments en faveur d'un programme de télésanté abordable et accessible pour le pays ont toujours été clairs. Avec seulement deux médecins pour 10 000 personnes, les 32 millions d'habitants du pays peinent à accéder à des soins de santé de qualité en temps voulu.
Bien que la télésanté soit désormais une technologie commune dans les pays développés, sa mise en œuvre en Afghanistan représente un pas de géant pour le pays. Il y a 10 ans, il n'y avait pas d'infrastructure téléphonique, alors qu'aujourd'hui, la téléphonie mobile couvre tout le pays grâce, en grande partie, à Roshan, l'opérateur de téléphonie mobile mis en place par l'AKDN. L'entreprise fournit le réseau qui rend les téléconsultations possibles.
Depuis que le programme de télésanté a été lancé il y a près de 10 ans, en 2007, des spécialistes à Paris et à Karachi ont aidé les médecins locaux à traiter de nombreux cas complexes et permis de rendre possible un accès aux soins spécialisés, aidant ainsi les patients à faire face aux coûts, aux inconvénients et aux retards liés aux déplacements nécessaires pour consulter un médecin dans le pays.
La télésanté est à l'origine de nombreuses histoires extraordinaires, dont celle d'Aysha et de Sidiqa, des jumelles siamoises. Nées reliées par l'abdomen, elles ont eu la chance que des spécialistes prennent leur cas en charge alors qu'elles n'avaient que huit jours. Après une téléconsultation en direct avec des médecins de l'Hôpital provincial de Faizabad dans le Badakhchan et le Dr Jalil Wardak, chef de la chirurgie pédiatrique à l'IMFE, le père des filles a été convaincu d'amener ses jumelles à l'hôpital. Haider Mohammad a ainsi fait 300 km jusqu'à Kaboul pour faire opérer ses filles, ce qui a permis de les séparer avec succès et de les sauver.
« Je craignais que tout cela ne soit qu'un rêve. Mais lorsque j'ai vu mes filles dormir chacune dans leur lit, je me suis rendu compte que mon rêve était devenu réalité », a déclaré la mère des jumelles, maintenant âgées de 10 mois et en pleine santé.
L'IMFE travaille actuellement en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire Aga Khan à Karachi et l'Hôpital Necker-Enfants malades à Paris, en France. À son tour, l'Institut fournit des services aux hôpitaux provinciaux de Bâmiyân, de Faizabad et de Kandahar.
Le réseau de télésanté d'Afghanistan est entretenu et financé fans le cadre d'un partenariat public-privé. L'IMFE et le Centre hospitalier universitaire Aga Khan à Karachi fournissent l'expertise clinique, le Service de santé Aga Khan, Afghanistan (AKES, A) gère les hôpitaux des provinces de Bâmiyân et du Badakhchan pour le Ministère afghan de la santé publique, et le secteur privé, par l'intermédiaire de Roshan, assure les services de télécommunications. Le centre de ressources en télésanté de l'AKDN fournit l'expertise technique qui soutient l'initiative.