Tajikistan · 17 août 2020 · 3 min
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH) met en œuvre plusieurs opérations humanitaires majeures et organise notamment des distributions de denrées alimentaires. Cette initiative joue un rôle déterminant dans la lutte contre les effets de la crise économique actuelle, car de nombreux foyers n’ont plus de revenus et ne reçoivent plus de transferts d’argent de la part de proches travaillant à l’étranger en raison des mesures de confinement prises au Tadjikistan et dans le monde entier.
Bakhtibegim Shoikova a 58 ans. Il y a encore peu de temps, cette habitante du village de Rijist, dans le district de Roshtqala, dans la région autonome du Haut-Badakhchan (GBAO), peinait à nourrir les huit membres de sa famille. En effet, toute la famille ne reposait que sur l’unique salaire, par ailleurs insuffisant, de son fils. « Nous étions dans une situation désespérée déjà avant l’arrivée du COVID-19, et la pandémie n’a fait qu’empirer les choses », explique-t-elle devant le panier de denrées alimentaires que l’AKAH a fourni à sa famille. « Sans cette initiative, nous n’aurions pas pu survivre, car nous n’avions plus aucun autre moyen de trouver de l’aide. » Pour Bakhtibegim, les distributions de denrées essentielles comme la farine, le riz et l’huile doivent se poursuivre, car de nombreuses familles continuent à lutter pour leur survie, alors que l’horizon ne semble pas s’éclaircir. À ce jour, l’AKAH a distribué plus de 151 000 colis alimentaires à 3 446 foyers à travers 30 villes et villages du GBAO, totalisant 17 175 personnes.
En plus de la distribution de denrées alimentaires, l’Agence Aga Khan pour l’habitat a mis en place d’importantes opérations humanitaires pour répondre à la pandémie : distribution de médicaments et d’articles et équipements médicaux essentiels à ses partenaires institutionnels et communautaires, accompagnement logistique pour transporter ces articles dans les régions difficiles d’accès du pays, mise en place de centres de quarantaine et de postes de santé et intégration de professionnels à ces structures, et installation de points de lavage des mains.
Tâche logistique déjà complexe auparavant, l’acheminement de l’aide humanitaire dans les régions reculées est devenu encore plus difficile en raison des risques entraînés par la pandémie. Afin de protéger son personnel et les communautés vulnérables, l’AKAH met en œuvre des mesures de protection supplémentaires et fournit notamment des équipements de protection individuelle (EPI) à ses employés et bénévoles sur le terrain ou encore instaure des protocoles stricts pour minimiser les contacts physiques lors des distributions.
L’AKAH met en œuvre ses opérations humanitaires en collaboration avec des agences du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) compétentes dans ce secteur et avec le soutien d’agences donatrices telles que la Direction du développement et de la coopération de Suisse (DDC), l’Union européenne, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et le Centre polonais d’aide internationale.
Food distribution has always been a critical aspect of the Aga Khan Agency for Habitat’s COVID-19 relief efforts, but it has been particularly important for many households who lost income and vital remittances due to lockdowns in Tajikistan and abroad.
AKAH
Le gouvernement du Tadjikistan a salué ces efforts menés aux niveaux régional et national. En juillet, Yodgor Faizov, gouverneur du GBAO, s’est exprimé à l’occasion de la réception d’une importante donation d’articles d’urgence et médicaux de la part de l’AKAH : « Nous sommes reconnaissants envers l’Agence Aga Khan pour l’habitat pour son soutien indéfectible. L’assistance, le soutien et les équipements de protection individuelle qu’elle fournit aux autorités tadjikes depuis l’arrivée de la pandémie dans notre pays permettent de sauver des vies et d’aider les professionnels de la santé à prendre en charge les patients en toute sécurité et sans limitations. »
Pour Layli Fayzullobekova, 63 ans, une autre habitante de Rijist dont la famille dépend désormais des distributions d’aides alimentaires, son mari ayant contracté le virus et ne pouvant plus travailler, l’aide humanitaire déployée par l’AKAH a probablement sauvé leur vie à plusieurs égards. « L’AKAH est présente en continu dans notre village depuis l’arrivée de cette pandémie », explique-t-elle. « Des bénévoles nous ont appris à prévenir et à gérer la maladie tandis que d’autres nous ont fourni des masques et du gel hydroalcoolique. Nous sommes reconnaissants de pouvoir compter sur eux en cette période difficile. »