Pakistan · 9 octobre 2019 · 2 min
Au Pakistan, les problèmes de santé mentale représentent un enjeu de taille, des troubles chroniques graves aux nombreuses affections dans lesquelles les facteurs psychosociaux jouent un rôle majeur. Comme pour tout enjeu sanitaire, la prise de mesures préventives assurant une bonne santé mentale aide les populations à s’armer face à ce danger et empêche l’augmentation des dépenses globales de santé. À l’Université Aga Khan (AKU) de Karachi, l'objectif principal du Mental Health Group (Groupe pour la santé mentale) est de s’appuyer sur l’expérience de professionnels de toutes les spécialités et disciplines possibles afin de mettre en œuvre des interventions au sein des communautés et de structures adéquates à différents niveaux. La plupart des membres de ce groupe travaillent ensemble depuis plus de 10 ans sur des enjeux en rapport avec ce domaine tels que les troubles mentaux communs, les comportements suicidaires et la santé mentale chez les femmes et les adolescents. Leur objectif est de faire progresser le programme pluridisciplinaire en vue d’améliorer l’état de la santé mentale au Pakistan.
Renforcer les compétences pratiques afin d’améliorer la santé mentale maternelle au Pakistan : un essai contrôlé randomisé
L’objectif de ce projet est de renforcer l’estime de soi des parents par la formation de plusieurs couples dans le cadre d’un programme d'intervention de renforcement des compétences pratiques de huit semaines. Les couples seront sélectionnés aléatoirement à partir d’une liste de femmes bénéficiant d’aides financières du Programme Benazir d’aide aux revenus (BISP), le principal filet de sécurité au Pakistan dont le but est de réduire la pauvreté. Les bénéficiaires du BISP font partie des segments les plus défavorisés, marginalisés et vulnérables de la société.
Au départ, les participants de ce projet seront des bénéficiaires du BISP originaires du district de Thatta Sindh. L'objectif sera d’effectuer un essai contrôlé randomisé afin de mesurer l’impact de formations de renforcement des compétences pratiques sur ces couples, en regardant de plus près certains aspects comme la dépression maternelle, la violence domestique et l’autonomisation des femmes. Ce projet permettra également d’étudier comment l’implication des pères impacte la solvabilité et la résilience économiques des familles, les comportements vis-à-vis du rôle des sexes et la nutrition, la santé et le comportement des enfants.
Il est à espérer qu’au fur et à mesure qu’ils acquerront des compétences pratiques tout en bénéficiant d’aides financières, les participants du projet et leurs familles constateront une amélioration de leur santé mentale et de leur bien-être économique et, à terme, un accroissement de la participation des femmes à la société en tant que citoyennes du monde aux côtés des hommes.