India · 23 novembre 2021 · 2 min
En partenariat avec l’Archaeological Survey of India et avec le soutien de Havells India Limited, le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC) a restauré le Sabz Burj dans le cadre d’une vaste initiative dont le but est de raviver le patrimoine historique de Delhi. Ce tombeau datant des débuts de l’ère moghole que des siècles de négligence, de vandalisme et de réparations inadaptées avaient conduit à l’état de ruine a aujourd’hui retrouvé sa grandeur d’antan. Probablement construits dans les années 1520, le mausolée et sa coupole prennent aujourd’hui place sur un rond-point très fréquenté à l’entrée de la zone de la tombe de Humayun, un site classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les travaux menés sur le Sabz Burj se sont inscrits dans la continuité des efforts que déploie l’AKTC depuis une dizaine d’années pour améliorer la qualité de vie des résidents de la zone du basti de Nizamuddin et développer le parc d’espaces verts et culturels d’importance de la capitale indienne.
Left: Prior to restoration, Sabz Burj had become a roadside ruin through centuries of neglect, vandalism and poor repair. Right: Sabz Burj lit up at night and returned to its former glory in the historic precinct of Delhi.
AKTC
Bien que l’on ne sache pas avec précision quand il a été construit et qui y repose, les experts s’accordent à dire que le style architectural du mausolée correspond à celui de l’empire timouride, notamment au regard des proportions géométriques harmonieuses en parfaite symétrie et des pishtaqs entourés d’arches et surmontés d’une coupole à bulbe ornée de mosaïque. La présence de structures octogonales similaires dans toute l’Asie centrale renforce cette hypothèse.
Lors des travaux, réalisés de 2018 à 2021, les maîtres artisans ont notamment découvert un plafond qui avait été peint avec de l’or pur et un pigment à base de lapis-lazuli après avoir minutieusement enlevé une couche de ciment posée au 20e siècle. Les experts pensent aujourd’hui qu’il s’agit du plus ancien plafond peint subsistant parmi les monuments d’Inde.
À l’origine, la coupole était ornée de mosaïques émaillées vertes, d’où le nom de Sabz Burj, qui signifie « tour verte ». Les maîtres artisans se sont efforcés de restaurer ces éléments, dont les propriétés physiques et chimiques correspondent à celles des émaux du 16e siècle, et ont recréé les mosaïques qui étaient autrefois situées sur le tambour de la coupole, d’où elles avaient disparu depuis. Toutes les mosaïques d’origine encore présentes ont été conservées, même si elles avaient perdu leur émail.
Caractéristique unique sur ce monument, chacune des huit façades est ornée de différents motifs sculptés directement dans le plâtre. Heureusement, des fragments des motifs ont survécu à l’épreuve du temps, ce qui a permis aux maîtres artisans de les restaurer dans leur intégralité, y compris les ornements floraux géométriques et les inscriptions sculptées dans l’enduit à la chaux.
Dans le cadre de ces travaux de conservation, les tailleurs de pierre, maçons et carreleurs n’ont eu recours qu’à des techniques et des matériaux de construction traditionnels privilégiés par les bâtisseurs indiens du 16e siècle.
« … Nous avons l’immense privilège de soutenir le Trust Aga Khan pour la culture dans son initiative de restauration du patrimoine culturel de notre pays. Préserver ce patrimoine est impératif si nous souhaitons que les générations futures conservent un lien avec leurs racines », explique Anil Rai Gupta, président et directeur général de Havells India Limited.