Réseau Aga Khan de développement
Indisponible · 9 juillet 2025 · 4 min
Quand il avait deux ans, les parents de Danyal l’ont emmené à l’hôpital Aga Khan de Dar es Salaam afin de déterminer la raison de son mutisme. « Nous avons découvert qu’il souffrait d’une perte auditive sévère et qu’il avait besoin d’un implant cochléaire », explique Mehran, son père. L’hôpital a effectué sa première implantation cochléaire, grâce à laquelle Danyal a retrouvé l’audition. « Voir la façon dont il réagit aux différents sons qui l’entourent est tout simplement magique. Le fait qu’il commence à parler et que nous puissions enfin communiquer avec notre fils, c’est tout ce que je pouvais espérer », poursuit Mehran.
L’audiologiste clinicien Ali Jaffer espère que cette réussite contribuera à renforcer la confiance dans la pratique de ce genre d’intervention chirurgicale en Afrique de l’Est. « De nombreux patients se rendaient auparavant à l’étranger pour subir ce type de chirurgie. Ils doivent y rester longtemps et sont loin de chez eux et de leur famille. De plus, cela leur coûte très cher. »
Son Excellence Nabil Hajlaoui, ancien ambassadeur de France en Tanzanie
Danyal fait partie des milliers de personnes qui ont bénéficié du partenariat de plusieurs décennies entre l’AKDN et le gouvernement français, souvent représenté par l’Agence Française de Développement (AFD). Les initiatives conjointes touchent au développement social, culturel et économique dans un grand nombre de pays.
Stéphanie Mouen, directrice pays de l’AFD en Tanzanie, 2020
Au Pakistan, la restauration du fort de Lahore stimule le tourisme patrimonial et l’activité économique locale. La construction de la centrale hydroélectrique de Bujagali en Ouganda a permis de doubler la production d’électricité. De plus, il y a moins de coupures d’électricité et les prix sont plus abordables. Roshan, le principal opérateur de téléphonie mobile en Afghanistan, compte plus de cinq millions d’abonnés et a investi plus de 700 millions de dollars dans le pays.
La centrale hydroélectrique de Bujagali sur le Nil a augmenté la capacité effective de production d’électricité de l’Ouganda d’environ 50 % et a mis fin aux coupures de courant prolongées qui freinaient l’économie.
Cette collaboration a eu un impact significatif sur la santé.
Dr Gijs Walraven, directeur de la santé, AKDN
L’Institut Médical Français pour la Mère et l’Enfant (IMFE) à Kaboul, en Afghanistan, dirigé par l’université Aga Khan, a été créé dans le cadre d’un partenariat entre le gouvernement afghan, le gouvernement français, l’ONG française La Chaîne de l’Espoir et l’AKDN. Dans un pays confronté à une crise sanitaire, où les femmes sont particulièrement touchées, l’IMFE a pris en charge plus de deux millions de patients, souvent gratuitement. Il a formé plus de 4 000 professionnels de santé. Aujourd’hui, plus de 95 % de son personnel est afghan.
Nazia, formatrice en soins infirmiers et sage-femme, surveille un bébé prématuré placé en unité de soins intensifs néonatals, à l’IMFE.
AKDN / Elise Blanchard
Le gouvernement français a contribué au financement de nombreuses améliorations dans les hôpitaux Aga Khan d’Afrique de l’Est.
Dre Zeenat Sulaiman Khan, directrice régionale des Services de santé Aga Khan en Afrique de l’Est.
Les pays à revenu faible ou intermédiaire sont confrontés à un fardeau croissant de maladies non transmissibles telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires. En 2011, l’université Aga Khan, grâce à un financement de 35 millions de dollars de l’AFD, a inauguré un Centre cardiologique et oncologique à Nairobi, offrant des soins de niveau mondial ainsi qu’un programme d’enseignement et de recherche.
AKDN / Neil Thomas
L’AFD a soutenu l’extension de l’hôpital Aga Khan de Kisumu. « Ce projet témoigne du partenariat solide entre l’AFD et les services de santé Aga Khan », déclare Hélène N’Garnim-Ganga, ancienne directrice régionale de l’AFD pour l’Afrique de l’Est. « Il contribuera à améliorer la santé des Kényans. »
AKDN / Akbar Hakim
L’agrandissement de l’hôpital Aga Khan de Dar es Salaam, partiellement financé par un prêt de 53,5 millions de dollars de l’AFD, a transformé l’établissement initial de 74 lits en un centre tertiaire de soins, d’aiguillage et d’enseignement de 170 lits.
AKDN / Aly Z. Ramji
Bertrand Willocquet (à droite), ancien directeur pays de l’AFD au Kenya, et la princesse Zahra Aga Khan visitent l’hôpital rénové de Mombasa, qui propose des soins spécialisés en cardiologie, oncologie, neurologie, psychiatrie et en chirurgie avancée.
AKDN / Akbar Hakim
L’AFD et l’AKDN ont également financé la rénovation et l’équipement de la polyclinique Aga Khan à Zanzibar. L’établissement permet maintenant aux habitants de Zanzibar d’accéder aux dernières technologies en matière d’imagerie médicale, de détection de pathologies et de gestion des complications rénales, mais également à des services d’urgence, cardiopulmonaires, pharmacologiques, ophtalmologiques et dentaires.
AKDN
« Parmi les projets les plus remarquables figure le projet tanzanien de lutte contre le cancer (TCCP) », explique le Dr Zeenat Sulaiman Khan, directeur général régional des services de santé Aga Khan en Afrique de l’Est. « Nous travaillons en collaboration avec l’Institut Curie et Expertise France pour renforcer les capacités des AKHS et du personnel de santé du secteur public, afin d’offrir de meilleurs soins aux patients atteints de cancer.
Les résultats sont prometteurs : le taux de diagnostic précoce du cancer est passé de 15 % en 2020 à 31 % en 2024. Ainsi, un plus grand nombre de personnes peuvent accéder à des traitements vitaux, y compris dans les zones les moins bien desservies. Nos campagnes de sensibilisation au cancer ont touché plus de 10 millions de personnes à l’échelle nationale. Par ailleurs, la formation des agents de santé communautaires aux soins oncologiques a été un franc succès. »
Un centre de lutte contre le cancer a été créé à l’hôpital Aga Khan de Dar es Salaam dans le cadre du TCCP. Il traite 100 patients par jour et aide à couvrir leurs frais si nécessaire.
AKHS
« Les progrès réalisés nous ont profondément inspirés », déclare Zeenat. Nous collaborons désormais avec l’AFD, la Fondation Gates et les gouvernements du Kenya et de la Tanzanie sur le projet de lutte contre le cancer en Afrique de l’Est (EACCP).
Lancé en 2025, le projet EACCP bénéficiera à près de 7,4 millions de femmes en Tanzanie et au Kenya. Des actions de sensibilisation et des programmes de dépistage cibleront les cancers du sein et du col de l’utérus, qui sont les plus fréquents dans la région. Le programme prévoit également de vacciner plus de trois millions de jeunes filles contre le papillomavirus humain (HPV), un virus qui augmente le risque de cancer.« Nous sommes convaincus que ce partenariat marquera un tournant décisif pour les soins de santé dans la région », affirme Zeenat.
Son Excellence Anne Sophie Avé, ambassadrice de France en Tanzanie, lors de la signature de l’accord EACCP.