Kenya · 4 juin 2020 · 2 min
AKDN / Lucas Cuervo Moura
Lorsque la pandémie de COVID-19 a atteint le Kenya, les messages de prévention n’ont pas tardé à inonder les médias et les réseaux sociaux. Bien que ces initiatives soient importantes, de nombreux Kenyans n’ont pas ou peu accès aux médias et aux réseaux sociaux, en particulier dans les quartiers informels. Le faible niveau d’alphabétisation de ces zones exacerbant un peu plus ce problème, les résidents y sont ainsi particulièrement vulnérables face à une épidémie de masse.
Members of Hope Raisers finishing one of their Covid-19 murals in the Ngomongo informal settlement, in Nairobi, Kenya.
AKDN / Hope Raisers CBO
Hope Raisers, une organisation communautaire soutenue par Yetu, projet de partenariat entre l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et la Fondation Aga Khan (AKF), a ainsi élaboré plusieurs interventions afin de sensibiliser les habitants de Korogocho, l’un des plus grands bidonvilles de Nairobi, au sujet de la pandémie de COVID-19. Quatrième plus grand quartier informel du Kenya, Korogocho compte plus de 150 000 personnes entassées dans des baraques en tôle et en terre, vivant au milieu d’égouts à ciel ouvert et circulant dans de minuscules ruelles.
« Nous avions commencé par distribuer des brochures de prévention dans Korogocho, mais nous nous sommes vite rendu compte qu’une majorité des résidents ne pouvaient pas les lire. La plupart de ces documents étaient donc utilisés à d’autres fins, comme articles de toilette, pour emballer des denrées, ou encore pour allumer des jikos (petits poêles) », explique Daniel Onyango, fondateur et directeur de Hope Raisers.
Dessiner dans les rues pour sensibiliser la communauté
Organisation communautaire utilisant les arts visuels et les arts de la scène pour militer en faveur des droits de l’homme, d’une bonne gouvernance et de la cohésion politique, Hope Raisers a décidé d’utiliser les peintures murales – œuvres peintes sur les murs - pour sensibiliser la population du bidonville et diffuser des messages de prévention liés au coronavirus.
Aujourd’hui, des peintures murales à caractère informatif ornent les murs longeant les rues piétonnes les plus fréquentées de Korogocho. Daniel Onyango estime que deux résidents sur cinq auraient déjà vu les fresques. L’organisation mobilise actuellement des ressources à l’échelle locale afin de constituer des colis contenant des articles essentiels à destination des foyers les plus vulnérables du bidonville.
Ce texte est une adaptation d’un article publié sur le site internet de la Fondation Aga Khan États-Unis.