Pakistan · 10 février 2014 · 1 min
Alors que le monde entier est à la recherche d’innovations pratiques pour atténuer les effets du changement climatique, les méthodes traditionnelles de gestion de l’environnement peuvent être source d’inspiration. Dans le nord du Pakistan, les populations locales « fabriquent » ou « greffent » des glaciers depuis au moins 100 ans. Selon la légende, les premiers glaciers artificiels ont été fabriqués dans les cols de montagne au 12e siècle pour freiner l’avancée de Gengis Khan et des Mongols.
Le but de ce procédé est de faire croître une certaine quantité de glace en haute altitude pendant les mois d’hiver afin que l’eau soit plus abondante lors de la fonte des glaces l’été pour irriguer les cultures. Généralement, une douzaine d'hommes de la région grimpent jusqu’aux zones ombrées situées au-dessus de l’étage nival en septembre et en octobre avec des sacs de glace glaciaire (300 kg), des pots remplis d’eau de la rivière Indus (120 kg) et d’autres éléments tels que de la sciure de bois, des cosses de blés, du charbon de bois et du sel. Tous ces éléments sont ensuite placés dans une cavité, ou dépression, et recouverts de terre.
Depuis 2005, le Programme Aga Khan de soutien rural (AKRSP) mène des recherches sur la viabilité de ce procédé sur 18 sites du Gilgit-Baltistan, au Pakistan. La glace de glacier se développant lentement et pouvant être influencée par plusieurs variables, il est encore trop tôt pour présenter des preuves scientifiques de la réussite de ces « greffes ». Cependant, les autochtones, en plus d’attester de l’efficacité de cette méthode, affirment qu’il s’agit de la seule solution aux pénuries d’eau que connaissent leurs villages à la fin de l’été.