par M. Lila Mkila, Dar es Salaam, Tanzanie · 8 février 2017 · 4 min
Monsieur le président Rasul,
Chers membres du conseil d'administration,
Chers membres du gouvernement,
Chers membres du corps diplomatique,
Chers doyens, membres du corps enseignant et du personnel,
Chers parents, sympathisants et invités d'honneur,
Mesdames et Messieurs, et surtout nos étudiants, qui reçoivent leur diplôme aujourd'hui,
C'est avec honneur et plaisir que je partage aujourd'hui avec vous cet événement important.
Tout d'abord, j'aimerais féliciter chacun de nos diplômés. Il s'agit pour vous d'un moment déterminant dans vos vies. C'est une journée de fête. Un jour où vous contemplez le travail que vous avez accompli et les nombreux défis que vous avez surmontés, et où vous vous réjouissez de ceux qui vous attendent, en sachant que vous avez les compétences et les connaissances nécessaires pour les relever. C'est une journée que vous n'oublierez jamais.
Je me rappelle assez bien ma propre cérémonie de remise des diplômes, et je peux vous assurer que je n'aurais jamais deviné que j'allais occuper mon poste actuel de Vice-gouverneur de la Banque de Tanzanie à cette époque. Il ne fait aucun doute qu'à un moment donné dans votre propre carrière, vous repenserez à cette journée et vous serez étonnés du chemin que vous aurez parcouru et de ce que vous aurez accompli. Cela reflète assez bien le pouvoir d'une éducation de qualité : en vous transformant en apprenants à vie, elle vous permet de vous adapter, de grandir et de faire ce que vous auriez cru impossible auparavant.
Je sais que vous avez fait de nombreux sacrifices afin d'obtenir vos diplômes. Mais je crois qu'à cette occasion, il est important d'honorer non seulement vos propres efforts, mais aussi ceux des personnes qui vous ont soutenus dans vos parcours. Je pense notamment aux membres de vos familles. La possibilité de suivre des études supérieures s'accompagne presque toujours d'un coût pour la famille de l'étudiant, qu'il s'agisse d'un coût financier, d'un sacrifice de temps ou de l'accumulation de responsabilités pour permettre à l'étudiant de se concentrer sur ses études.
De même, j'aimerais souligner qu'aucun d'entre nous ne serait ici aujourd'hui sans la présence des membres du corps enseignant et du personnel de l'Université. Aujourd’hui, vous aussi pouvez être fiers.
Mesdames et Messieurs, l'importance de l'enseignement supérieur pour l'avenir de la Tanzanie et du reste de l'Afrique de l'Est peut difficilement être exagérée. En 2007, peu de temps avant qu'il ne devienne Gouverneur de la Banque de Tanzanie, le Dr Benno Ndulu a rédigé avec plusieurs collègues de la Banque Mondiale un rapport intitulé « The Challenges of African Growth » (Les défis de la croissance africaine). [https://tinyurl.com/hha52em]
Le rapport mettait en avant quatre domaines dans lesquels il était primordial d'investir afin d'accélérer la croissance économique et d'améliorer le bien-être des populations. L'un de ces domaines était l'innovation, et au sein de l'innovation, l'enseignement supérieur était identifié comme particulièrement important. En substance, l'argument était simple : plus une personne est instruite et qualifiée, plus elle a tendance à être productive et innovante, et donc plus elle contribue à la croissance économique.
La somme de connaissances et de technologies sur laquelle nous pouvons nous appuyer aujourd'hui pour relever les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés est impressionnante. Les smartphones que nous avons toujours dans nos poches sont des appareils plus puissants que les superordinateurs que l'on utilisait lorsque j'ai passé ma maîtrise.
Pourtant, nous sommes toujours face à un dilemme, car si nous n'avons pas assez de ressources humaines pour agir sur la base de ces connaissances ou pour utiliser cette technologie, très peu de choses changeront. Comme dit le Dr Ndulu dans son rapport : « Tel un grand livre s'ouvrant dans le ciel, la connaissance et les inventions technologiques sont un bien public mondial. Mais on ne peut les utiliser que si l'on peut atteindre le livre, tourner ses pages et le lire. »
C'est la raison pour laquelle le rapport évoquait la nécessité d'augmenter le nombre d’inscriptions à l'université (et, fait intéressant, il citait un ancien membre du conseil d'administration de l'AKU, Calestous Juma !). Et il insistait sur la poursuite de l’augmentation du nombre des universités privées.
Chers diplômés, vous êtes les personnes que le rapport du Dr Ndulu visait : celles qui ont la capacité non seulement de tourner les pages de ce grand livre dans le ciel, mais aussi d'y écrire un chapitre qui vous est propre, et dont d'autres pourraient tirer des leçons et mettre à profit.
De la même façon, l'Université Aga Khan est le genre d'institution dont nous avons le plus besoin : une institution internationalement connectée, axée sur la qualité et s'efforçant de faire une différence dans la vie des personnes. Lorsque je pense à ce que l'AKU a accompli et investi en Tanzanie, et au fait qu'elle prévoit d'investir encore plus, je me dis que nous sommes chanceux. Cet engagement reflète la foi que l'institution a en notre pays et en son avenir.
Et par-dessus tout, chers diplômés, nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de chacun d'entre vous, de toute votre énergie, votre passion et votre talent. En tant qu'infirmières, médecins et enseignants, vous faites partie des professionnels les plus précieux que nous ayons.
À ceux d'entre vous qui sont éducateurs : l'avenir est littéralement entre vos mains. Nous compterons sur vous pour développer les futurs scientifiques, ingénieurs, économistes, avocats, écrivains, artistes, entrepreneurs, décideurs politiques et politiciens dont nous avons besoin. C'est une lourde responsabilité qui vous incombe. Mais je n'ai aucun doute quant au fait que vous êtes à la hauteur de la tâche qui vous attend. Vous ne seriez pas assis à m'écouter aujourd'hui si ce n'était pas le cas.
À ceux d'entre vous qui sont médecins et infirmières : nous avons besoin de vous non seulement pour soigner les personnes malades qui viennent vous demander de l'aide, mais aussi, et comme vous l'avez appris durant votre cursus à l'AKU, pour avant tout sensibiliser la population afin d'éviter au maximum les maladies. Si vous pouvez faire cela, votre contribution sera colossale.
Comme le disait Nelson Mandela, « l'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde ». C'est désormais à vous de le prouver.
Encore une fois, je vous adresse toutes mes félicitations. Que Dieu vous bénisse !