par Son Altesse l'Aga Khan, Bamako, Mali · 22 septembre 2010 · 6 min
Bismillah-hir-Rahmanir-Rahim,
Excellence Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,
Monsieur le Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement,
Monsieur le Ministre de la Culture,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Représentants du corps diplomatique et des organisations internationales accréditées au Mali,
Monsieur le Gouverneur du district de Bamako,
Monsieur le Maire du district de Bamako,
Monsieur le Maire de la Commune III,
Mesdames et Messieurs,
Comme nous le disons,
Asalaam-o-aleikum,
Je voudrais tout d’abord remercier Son Excellence le Président de la République du Mali de l’accueil si chaleureux que le gouvernement et lui-même, personnellement, m’ont réservé au cours de cette visite particulièrement significative en ce jour anniversaire de l’indépendance de votre magnifique pays.
J’aimerais également remercier le Gouvernement de la République du Mali et tout particulièrement le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement et le Ministère de la Culture pour leur partenariat exemplaire avec le Trust Aga Khan pour la Culture et pour la confiance qu’ils nous ont témoigné.
Je voudrais vous dire combien nous sommes heureux et fiers d’être associés à la création du Parc National du Mali dont l’inauguration s’inscrit dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du pays. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour présenter mes plus chaleureuses félicitations au Gouvernement et au peuple du Mali pour ces cinquante années consacrées à la construction d’une nation démocratique, dont vous, Monsieur le Président de la République, rappelez à juste titre qu’elle doit être « forte de son histoire, sûre de son futur africain et universel ».
Bamako est actuellement la ville d’Afrique dont l’expansion démographique est la plus rapide : elle compte aujourd’hui près de 2 millions d’habitants et à ce rythme, sa population devrait doubler d’ici 15 ans. Un tel développement exige un effort considérable de la part de l’Administration pour créer les infrastructures et les équipements collectifs répondant à cette croissance. Le Parc national du Mali que nous inaugurons aujourd’hui est donc des plus opportuns car, parallèlement aux efforts de l’Administration, il apporte une contribution substantielle à l’amélioration de l’environnement urbain de Bamako.
On ne peut en effet sous-estimer l’importance des espaces verts dans les mégapoles en pleine expansion et en cela, je voudrais ici rendre hommage à la vision du Président Amadou Toumani Touré et à l’initiative remarquable du Gouvernement du Mali.
A l’image du Mali, ce Parc a pour vocation de perpétuer sa tradition de rencontres et d’échanges, tout en préservant le patrimoine naturel et les écosystèmes dont l’homme est le dépositaire, comme nous l’enjoint le Saint Coran.
C’est animé par cette vision que le Programme des Villes Historiques du Trust Aga Khan pour la Culture a créé et gère des projets de parcs urbains dans des lieux aussi divers que Le Caire, Kaboul, Dehli, Khorog ou Zanzibar et aujourd’hui, Bamako.
L’introduction d’espaces verts dans les villes représente une amélioration importante de la qualité de l’environnement et des conditions de vie de leurs habitants. Ce sont des espaces de loisirs et de rencontres pour tous les âges et toutes les catégories sociales, qui favorisent la mixité et l’intégration des différentes couches de la population. Et il s’est avéré qu’il s’agit de catalyseurs de l’activité économique et d’une source d’emplois directe et indirecte, notamment par les services mis à la disposition des visiteurs.
Le Parc National du Mali est un projet exceptionnel et, à nouveau Président, je vous remercie. L’approche suivie par l’AKTC pour son développement et sa mise en service suit deux principes dont les réalisations précédentes ont prouvé l’efficacité :
Le Parc national du Mali est également l’un des parcs citadins les plus vastes du continent africain et constitue une réalisation remarquable à plusieurs titres :
En outre, le Parc national du Mali est une institution à vocation éducative, avec pour mission de sensibiliser tous les publics, mais surtout les enfants, à l’utilisation judicieuse des ressources environnementales. Dans ce but, son office appelé la Maison de l’environnement va lancer un programme pionnier, héritier de celui mis sur pied il y a plusieurs années par « Agir », une ONG qui œuvre pour l’Environnement et la Qualité de Vie au Mali.
Enfin, le sport a toujours eu un grand succès auprès de la population malienne et reste un point fort du Parc. C’est pourquoi un vaste centre sportif a été aménagé en même temps que des parcours de santé dotés d’équipements spécialisés pour la gymnastique, la course à pied, le cyclisme et l’escalade.
Aujourd’hui, les parcs répondent à l’attente de nombreux citadins qui éprouvent le besoin de se ressourcer dans la nature. C’est ce qui explique le succès, auprès des populations locales, des parcs déjà réalisés par l’AKTC. L’expérience montre que ces parcs urbains sont un équipement public essentiel que les citoyens fréquentent par centaines de milliers. Je vous dirais que le Parc du Caire reçoit aujourd’hui plus de 2 millions de visiteurs par an.
Notre ambition a été non seulement de bâtir une grande infrastructure environnementale et un pôle d’attraction pour les Bamakois et les visiteurs, mais également d’en faire un espace culturel au service du développement économique et social de la ville.
Sa réalisation a en effet permis d’injecter des ressources dans l’économie locale. Elle a engendré des milliers de journées de travail et la création de 130 postes professionnels permanents. Par ailleurs, la majeure partie des matériaux de construction est d’origine locale ainsi que la main-d’œuvre qualifiée. Un atelier de taille de pierre et une pépinière ont été créés pour former des spécialistes. Donc, au-delà d’un investissement économique et technique, il s’agit d’un engagement dans la formation et l’emploi.
J’espère, pour toutes ces raisons, que ce Parc sera un jour considéré comme un modèle pour le reste de l’Afrique.
Aujourd’hui, grâce aux efforts conjoints du Gouvernement du Mali et du Trust Aga Khan pour la Culture je crois que nous offrons aux Maliens une nouvelle qualité de vie et je souhaite qu’avec le temps le Parc national du Mali fasse partie intégrante de leur vie quotidienne. A l’association d’un espace naturel de qualité et d’un équipement culturel performant – l’ancien Parc Botanique et le Musée National – le projet pourrait, dans une phase ultérieure, envisager d’intégrer le Jardin Zoologique et la forêt classée de Koulouba.
Comme le dit le dicton malien :
« même si l’arbre reste longtemps dans l’eau, il ne devient pas un crocodile ». Il est donc important que les arbres restent dans le parc et que les crocodiles restent au zoo mais qu’ils puissent, tout de même, être tous deux admirés !
Merci.