par Professor Santa Ono, Vancouver, Canada · 19 octobre 2018 · 4 min
Votre Altesse,
Votre Honneur,
Monsieur le Premier ministre,
Madame la chancelière,
Chers membres du conseil d'administration et du sénat de l'UBC et de la SFU,
Chers amis de nos deux universités,
Et chers membres de la communauté ismailie,
Aujourd’hui, en compagnie de mon très cher collègue, le président de l'Université Simon Fraser (SFU), Andrew Petter, j’ai le grand honneur d’accueillir et de remettre un doctorat honorifique à Son Altesse l'Aga Khan IV, imam des musulmans chiites ismailis du monde entier. Nous sommes réunis pour rendre hommage à Son Altesse. Plus précisément, et pour la première fois dans l'histoire de nos deux institutions, nous sommes ici pour lui remettre deux doctorats honorifiques.
Le doctorat honorifique est la plus haute distinction qu'une université peut remettre à une personne exceptionnelle en reconnaissance de ses réalisations et de ses contributions. En honorant une personne douée d'éminence et d’excellence, nous montrons également au public nos propres valeurs et ambitions. Nous le faisons pour inspirer nos diplômés et notre communauté. Pour ce faire, je ne vois aucune autre personne que Son Altesse l'Aga Khan méritant une telle reconnaissance conjointe et sans précédent.
Permettez-moi de vous citer l’objectif de mon institution, l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) :
« Poursuivre l'excellence dans la recherche, l'apprentissage et l'engagement afin de favoriser la citoyenneté globale et de faire progresser une société durable et juste en Colombie-Britannique, au Canada et dans le monde. » Et dans le cadre de cette quête, notre vision est la suivante : « Inspirer les personnes, les idées et les actions dans le but de bâtir un monde meilleur. »
Qui, à cet égard, pourrait être un meilleur exemple que Son Altesse l'Aga Khan ? Le Réseau Aga Khan de développement, ou l'AKDN, travaille dans plus de 30 pays. Il gère près de 1 000 programmes et institutions, emploie plus de 80 000 personnes et investit plus d'un milliard de dollars chaque année dans des initiatives de développement à but non lucratif.
Voilà un parfait exemple de citoyenneté globale, qui est inclusive à l'égard de toutes les origines ou toutes les idéologies. L'AKDN est guidé par les principes éthiques de l'islam, et notamment l'échange, la solidarité avec les plus démunis, l'autonomisation et la dignité humaine. Mais le leadership de l'Aga Khan ne se cantonne pas à une communauté, un pays ou une région en particulier. Non, l'AKDN concentre ses efforts sur toutes les personnes démunies et vulnérables, même si, comme de nombreux étudiants et diplômés de l'UBC peuvent en témoigner, il soutient également des programmes en Europe et ici, en Amérique du Nord. Le Réseau travaille auprès de toutes les religions, toutes les origines, toutes les ethnies et tous les sexes, et le pluralisme est un pilier central de son cadre éthique. Je le répète, c'est une inspiration pour nous tous.
Son Altesse le Prince Karim Aga Khan est le 49e imam des musulmans ismailis. Dans ce rôle, il est le chef spirituel des 15 millions d'ismailis qui forment une communauté multiethnique répartie dans plus de 25 pays, en Asie du Sud et en Asie centrale, en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Rien qu'au Canada, il y a plus de 100 000 ismailis.
Reconnu pour les bonnes œuvres de l'AKDN, l'Aga Khan objecte poliment lorsque l'on dit de lui qu'il est un philanthrope. Il préfère dire que sa mission nécessite qu'il mette à profit l'office de l'imamat ismaili dont il a hérité afin d'améliorer la qualité de vie des personnes les plus vulnérables du monde. Il présente son travail non pas comme un acte de générosité, mais comme l'exercice de sa responsabilité. Si nous adoptions tous la même attitude dans nos propres vies, nous vivrions dans un monde meilleur.
Né le 13 décembre 1936 à Genève, en Suisse, le Prince Karim Aga Khan est le fils aîné du prince Aly Khan et de sa première épouse, la princesse Tajuddawlah. L'Aga Khan serait un descendant direct du prophète Mahomet, par l'intermédiaire de sa fille Fatima az-Zahra et du gendre et cousin du Prophète, Ali, qui fut le premier imam de l'islam chiite.
L'Aga Khan a passé ses premières années à Nairobi, au Kenya, où il a commencé ses études sous tutelle privée avant de retourner en Suisse et d'entrer à l'internat de l'Institut le Rosey. Il a ensuite étudié l'histoire de l'islam à l'Université Harvard, où il obtient en 1959 une Licence ès arts et l’écusson H grâce à ses aptitudes en football. En tant qu'athlète accompli, il a également représenté l'Iran en ski alpin aux Jeux Olympiques de 1964.
Le 11 juillet 1957, à tout juste 20 ans, le jeune prince est devenu imam. Le grand-père du prince, Sir Sultan Mahomed Shah Aga Khan III, qui avait été imam au cours des 72 années passées, a déclaré qu'il désignait son petit-fils pour le remplacer, car, et je cite l'imam lui-même :
« Je suis convaincu qu'il est dans l'intérêt de la communauté musulmane chiite ismailie que je sois remplacé par un jeune homme qui a été élevé et qui a grandi au cours des dernières années et au milieu du nouvel âge et qui apporte une nouvelle vision de la vie dans son office d'imam. »
En plus de 60 ans, Son Altesse l'Aga Khan a prouvé que son grand-père avait pris une très sage décision.
J'aimerais désormais inviter mon collègue, le président de la SFU Andrew Petter, à poursuivre le discours de remise de diplôme.