Située dans le sud de l’Albanie, Gjirokastër est l’un des rares exemples préservés subsistants des villes ottomanes des Balkans. Elle se distingue par son architecture résidentielle, mais aussi par ce qui en est absent. Fait assez inhabituel pour une ville ottomane, elle ne possède qu'un minaret, le reste ayant été détruit pendant l’ère communiste. Déclarée ville-musée en 1960, son patrimoine architectural a été préservé et entretenu par son Institut des monuments pendant plusieurs dizaines d’années. Toutefois, après la chute du régime et de l’économie en 1992, la structure institutionnelle de Gjirokastër s’est effondrée, et les travailleurs et autres artisans qualifiés ont émigré en Grèce et ailleurs.

L’Organisation pour la conservation et le développement de Gjirokastër a, pendant la majeure partie de la dernière décennie, tenté d'inverser le cours de cette détérioration du patrimoine architectural de la ville par l'intermédiaire d'un programme communautaire axé sur le potentiel de développement de la conservation. Les projets de préservation sont axés sur la réutilisation adaptative et durable, la formation intégrée, le développement commercial et la sensibilisation communautaire. À ce jour, l’Organisation a entrepris de nombreux projets, dont la restauration et la réutilisation du château de Gjirokastër, la réhabilitation du bazar, la restauration de rues pavées, la création de chemins piétonniers dans la vieille ville et la préservation de plusieurs édifices majeurs.