Conçue en 1962 par le célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer, mais abandonnée alors qu’elle était sur le point d’être mise en service lorsque la guerre civile a éclaté en 1975, la Foire internationale Rachid Karameh a récemment été ajoutée aux listes indicatives du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’un de ses 15 pavillons, la « Guest House », a été choisi pour être transformé en une plateforme de conception et en un centre de production promouvant l’industrie historique, pionnière, mais en déclin, du bois de Tripoli. Les architectes se sont inspirés de projets similaires achevés par Niemeyer pour mettre en œuvre des interventions toutes réversibles : ajout de cloisons transparentes et flexibles en acier et en verre qui rappellent la grille structurelle rythmique du plafond ; dissimulation d’éléments structurels derrière des panneaux de contreplaqué produits localement ; ou encore introduction d’éléments électromécaniques, dont un éclairage réalisé sur mesure et qui rappelle, lui aussi, le plafond de l’édifice. L’organisation fluide et cyclique des espaces permet aux visiteurs de passer en douceur de l’espace d’accueil à la matériauthèque, l’espace de travail et l’atelier. Ce projet a redonné vie à l’industrie du bois de Tripoli à l’échelle nationale et internationale et a encouragé l’élaboration d’un plan de conservation pour l’ensemble du site.