Afin de dynamiser la croissance économique de l'Inde sur le long terme, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) agit sur de nombreux fronts. Nous menons à cet effet de nombreuses interventions : aide à la création de groupes d'épargne communautaires (CBSG) permettant aux ménages très pauvres qui n'ont pas accès aux services financiers classiques d'épargner et d'emprunter de petites sommes afin de lisser leurs revenus irréguliers et de faire face aux situations d'urgence, développement des compétences professionnelles des jeunes originaires des régions rurales pour les aider à trouver un travail en dehors du secteur agricole, ou encore mise en place de services bancaires commerciaux et de services financiers aux entreprises.
32 500
L’AKF a mis sur pied des groupes d’entraide dont le travail améliore l’inclusion financière de leurs 32 500 membres
Development Credit Bank, Inde.
AKDN
En Inde, de vieilles traditions d'entraide ont permis de dynamiser de petites sociétés coopératives communautaires qui ont évolué, avec l'aide du Fonds Aga Khan pour le développement économique (AKFED), en petites banques coopératives. Ces structures ont par la suite fusionné afin de former la Development Co-operative Bank, devenue dans les années 1990 ce qui est, encore aujourd'hui, la DCB Bank.
Depuis ses débuts sous la forme de petites institutions répondant aux besoins des communautés mal desservies, et notamment dans le secteur coopératif, la DCB Bank est devenue dans le pays une banque commerciale à part entière proposant des services financiers avancés aux entreprises tout en continuant de répondre aux besoins des emprunteurs de la société coopérative. L'AKFED encourage également les initiatives du secteur privé et l'entrepreneuriat par l'intermédiaire de placements en actions, menés en partenariat avec des agences multilatérales, des investisseurs internationaux, des institutions de développement locales et des particuliers. Nous avons notamment joué un rôle déterminant dans le lancement de la Housing Development Finance Corporation Limited (HDFC) au milieu des années 1970, ce qui a contribué à faciliter le financement pour l'accès à la propriété.
La DCB Bank se classe généralement parmi les cinq premières banques d’Inde grâce à ses taux d’intérêt attractifs sur les comptes à terme, notamment pour les particuliers qui souhaitent épargner sur une plus longue période. Son réseau compte plus de 340 agences ultramodernes dans les États de l'Andhra Pradesh, du Bihar, du Chhattisgarh, de Delhi/RCN, de Goa, du Gujarat, de l'Haryana, du Karnataka, du Kerala, du Madhya Pradesh, du Maharashtra, de l'Odisha, du Pendjab, du Rajasthan, du Tamil Nadu, du Telangana, de l'Uttar Pradesh, de l'Uttarakhand, du Bengale-Occidental, et dans les Territoires de l'Union de Chandigarh, de Daman et Diu et de Dadra et Nagar Haveli.
Le Centre de technologie informatique et d'apprentissage (CTLC) a été créé en 2007 par l'AKRSP en partenariat avec Microsoft. Il existe au total 13 CTLC dans les districts de Baruch et de Surendranagar, Inde.
AKDN / Jean-Luc Ray
En Inde, les niveaux de migration rurale-urbaine sont élevés, et la plupart des jeunes ne veulent pas travailler dans le secteur agricole. Dans ce contexte, la Fondation Aga Khan (AKF) et le Programme Aga Khan de soutien rural (AKRSP) s’efforcent de développer les compétences des jeunes originaires des régions rurales pour les aider à trouver un travail.
L’AKRSP gère Yuva Junction, un réseau de centres de développement des compétences et de l’entrepreneuriat implantés dans les zones rurales. Ces structures agissent comme des pôles d'information sur les programmes du gouvernement, les marchés agricoles et les offres d'emploi disponibles pour les jeunes. Les formations de renforcement des compétences techniques et essentielles qui y sont dispensées sont axées sur l’informatique, les soins infirmiers et la vente au détail.
Les centres sont de plus en plus en relation avec les employeurs (dont les chaînes de détaillants, les centres d'appels et les entreprises de construction) et ont à ce jour placé des milliers de jeunes à de nouveaux postes.
L’AKF renforce l’autonomie et les responsabilités des femmes, des filles et des collectifs de femmes au travers de formations de renforcement des compétences professionnelles et essentielles. Elle soutient également des microentreprises et s’efforce d’améliorer l’accès au financement. Dans les zones urbaines de Patna (Bihar) et Hyderabad (Telangana) ainsi que dans l'Uttar Pradesh, l'AKF aide les adolescentes en décrochage scolaire à suivre une formation professionnelle dans des domaines comme la couture et la broderie.
Nous nous efforçons de favoriser l'utilisation d’énergies alternatives au sein des communautés auprès desquelles nous travaillons afin de réduire les déficits énergétiques dans les zones rurales. Les programmes mis en œuvre dans le cadre de cette initiative visent à développer l’accès à l’énergie au sein des ménages pauvres tout en réduisant la corvée de la collecte du bois et du fumier pour les femmes et les enfants, à dépolluer les environnements, à améliorer l'éclairage domestique et à réduire la dépendance à l'égard des combustibles coûteux et polluants pour l'irrigation et l'approvisionnement en eau potable. Cela a permis aux femmes et aux jeunes issus de communautés marginalisées à devenir des entrepreneurs dans le secteur de l'énergie solaire. Ils gagnent désormais leur vie en vendant, en assemblant et en réparant des systèmes à énergie solaire à faible coût au sein de leurs communautés.
En Inde, les groupes d'épargne communautaires (CBSG) sont des groupes autogérés qui permettent à leurs membres d'accéder à des services financiers de base.
AKDN / Jean-Luc Ray
Afin de renforcer l'inclusion financière des communautés les plus marginalisées d'Inde, nous avons mis sur pied plus de 5 000 groupes d'entraide (SHG) dans le Gujarat, le Madhya Pradesh et le Bihar, dont 86 % des membres sont des femmes.
Ces groupes ont épargné plus d'un million de dollars depuis 2002. Grâce à cette somme, les membres ont été en mesure de payer leurs soins de santé, de financer leurs activités de subsistance et d'en développer de nouvelles, et de rembourser leurs dettes auprès de différents prêteurs. Nous nous efforçons toujours plus de relier les SHG aux institutions financières classiques, et en particulier à la Development Credit Bank qui, depuis 2009, a ouvert trois nouvelles agences dans les zones tribales du sud du Gujarat avec le soutien de l'AKRSP. Nous veillons également à ce que les collectifs et les microentreprises, notamment ceux qui ciblent les populations vulnérables comme les femmes et les jeunes des zones tribales, puissent accéder aux programmes publics de soutien économique.
Plus de 20 fédérations de SHG proposent un soutien au renforcement des capacités et une supervision à 1 096 des groupes d'entraide. Dans le Bihar, l'AKF, l'AKRSP et leurs partenaires opérationnels locaux ont mobilisé 35 300 personnes (dont 92 % de femmes) afin de créer 1 807 groupes d'épargne communautaires. Contrairement aux SHG, les membres des CBSG épargnent des montants variables et soldent leurs fonds chaque année. Les taux d'épargne des CBSG sont donc plusieurs fois supérieurs. En s'appuyant sur le modèle de CBSG qu'elle a développé en Afrique de l'Est, en Asie centrale et en Asie du Sud, ainsi que sur le modèle de SHG existant, l'AKF a également mis au point un nouveau modèle en Inde. Celui-ci combine les composantes des CBSG et des SHG et permet à ses membres d'épargner et d'accéder bien plus facilement à des solutions de crédit auprès d'institutions financières. Ce modèle « SHG Plus » est actuellement mis en œuvre dans les zones rurales du Bihar et doit être étendu à d'autres États où l'AKF et l'AKRSP, sont actifs, ainsi que dans des zones urbaines.