Egypte · 15 novembre 2022 · 3 min
Charm el-Cheikh, Égypte, le 10 novembre 2022 - L’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH), l’Agence d’État pour l’hydrométéorologie (Hydromet) et le Comité pour la protection environnementale (CoEP) du Tadjikistan ont organisé une table ronde sur les « Approches pour bâtir des communautés adaptatives et résilientes dans les zones urbaines et rurales des régions de haute montagne du Tadjikistan » dans le pavillon du Tadjikistan à l’occasion de la COP27, à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Foyer de plus de 60 % des glaciers d’Asie centrale, les montagnes du Tadjikistan représentent la principale source d’eau douce pour la région. La hausse des températures entraîne une fonte rapide des glaciers et, chaque année, les populations du pays subissent des crues éclair, des avalanches et des coulées de boue toujours plus rapprochées et violentes, mais sont également confrontées à l’augmentation de l’érosion des berges.
Le gouvernement de la République du Tadjikistan, le gouvernement suisse et l’Agence Aga Khan pour l’habitat ont conclu un partenariat à long terme pour faire face à l’accroissement des risques liés au changement climatique dans le pays.
Les intervenants à la table ronde ont discuté des approches de renforcement de la résilience environnementale face au changement climatique dans les régions de montagne du Tadjikistan et ont notamment évoqué les initiatives lancées par le gouvernement national pour maintenir ses taux d’émissions parmi les plus faibles d’Asie centrale. Le pays assure en effet plus de 95 % de ses besoins énergétiques grâce à l’hydroélectricité et prévoit d’exporter de l’énergie propre vers les pays voisins pour les aider à réduire leurs émissions.
La table ronde a fait intervenir Abdullo Qurbonzoda, directeur de l’Agence d’État pour l’hydrométéorologie, Onno Ruhl, directeur général de l’AKAH, Shoimzoda Jamshed Shodi, vice-ministre de l’énergie et des ressources en eau, et Nawab Ali Khan, directeur de l’AKAH pour l’Asie centrale.
Selon Abdullo Qurbonzoda, il est crucial de pouvoir accéder à des données fiables pour lancer les processus de planification et de prise de décisions, et la collaboration avec l’AKAH a permis de combler les manquements à cet égard grâce au soutien technique qu’elle apporte dans l’étude de la vulnérabilité aux risques, la surveillance des glaciers, l’évaluation bathymétrique des lacs glaciaires et la création de centres de données ad hoc. Shoimzoda Jamshed Shodi a souligné la nécessité d’établir des partenariats à tous les niveaux pour faire face aux enjeux du changement climatique. Onno Ruhl a quant à lui expliqué comment l’AKAH travaille dans les zones géographiques difficiles pour aider les communautés, la société civile et les gouvernements à créer des habitats plus sûrs. Il a insisté sur l’importance de renforcer les capacités des organes gouvernementaux compétents à répondre efficacement aux enjeux liés au changement climatique. De son côté, Nawab Ali Khan a déclaré que « les principaux défis du Tadjikistan concernent l’adaptation au changement climatique, et l’AKAH travaille en étroite collaboration avec l’Agence d’État pour l’hydrométéorologie, le Comité pour la protection environnementale et le Comité des situations d’urgence et de la défense civile pour aider le pays à s’adapter au changement climatique ». Il a ajouté que pour faire face à la problématique de l’adaptation au changement climatique, les pays les moins développés doivent pouvoir accéder à des ressources adaptées, notamment à des sources de financement sûres, à des connaissances pertinentes et à des technologies de pointe. Il a également évoqué l’importance de renforcer les capacités des communautés et des institutions à l’échelle locale.
La table ronde a été suivie d’une réunion bilatérale entre Bahodur Sheralizoda, le président du Comité pour la protection environnementale, et Nawab Ali Khan. Les deux hommes ont reconnu la nécessité de renforcer le partenariat de leurs deux entités et ont discuté du cadre de travail qui sera mis en place pour orienter les collaborations et actions conjointes futures sur les enjeux de la protection de l’environnement et du changement climatique. Le président du Comité pour la protection environnementale a en outre découvert plus en détail la teneur du Programme de développement de la résilience urbaine de Khorog mis en place en collaboration avec le Secrétariat d’État à l’économie de Suisse (SECO). Cette initiative vise à aider les villes secondaires à s’adapter au changement climatique au travers d’une planification résiliente. Elle est actuellement mise en œuvre comme projet pilote à Khorog, au Tadjikistan.