Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim (Au nom de Dieu clément et miséricordieux)
Monsieur le chancelier, Son Altesse le prince Rahim Aga Khan,

Madame l’invitée d’honneur et la pro-chancelière de l’AKU, la princesse Zahra Aga Khan,

Monsieur Zakir Mahmood, président du conseil d’administration, et les membres du conseil d’administration de l’AKU,

Chers membres de l’administration, du corps enseignant et du personnel, étudiants, anciens élèves et amis de l’AKU,

Chers membres des familles de nos diplômés,

Et, surtout, vous, les étoiles de cette journée, chers membres de la promotion 2024 :

As-salaam-o-alaikum (Que la paix soit sur vous), bonsoir et bienvenue, khush-amdid, à la cérémonie d’aujourd’hui. Je suis très heureux de vous voir tous présents pour célébrer, avec nous, nos diplômés de cette année. Merci.

Aujourd’hui, nous sommes réunis à l’occasion d’une étape charnière dans la vie de l’Université Aga Khan (AKU). Le 4 février 2025, nous avons perdu notre fondateur et chancelier, Son Altesse le prince Karim Aga Khan IV, dont la lumière nous guidait depuis plus de 40 ans. Avec sa disparition, l’AKU a perdu son guide visionnaire, son plus grand défenseur et une source d’inspiration infinie. Le monde, lui aussi, a perdu l’un de ses plus grands humanistes. Homme de paix, notre chancelier fondateur a travaillé sans relâche pour alléger les souffrances des plus démunis, renforcer les capacités des professionnels et stimuler le développement, en particulier en Asie et en Afrique.

Alors que nous intégrons encore cette immense perte, nous sommes très reconnaissants des hommages rendus à Son Altesse par des dirigeants, partenaires et amis du monde entier. Nous souhaitons notamment exprimer nos très sincères remerciements au gouvernement du Pakistan, pour ses condoléances et ses paroles et actions reconnaissant l’héritage qu’a laissé Son Altesse dans le pays. Comme nous le savons, le gouvernement a décrété une journée de deuil national le 8 février, une initiative grandement appréciée, non seulement par le Réseau Aga Khan de développement (AKDN), mais également par des collègues, amis et pays du monde entier.

Les relations qui unissent la famille Aga Khan et le Pakistan sont solides et historiques. L’attachement de notre chancelier fondateur à la mise en place d’institutions au Pakistan s’appuyait sur le travail important qu’avait effectué son grand-père, Sir Sultan Mahomed Shah Aga Khan III, dans le cadre de la création du pays. L’Aga Khan III avait été le premier président de la Ligue musulmane et avait mené la campagne pour la création de l’Université musulmane d’Aligarh, une institution dont nous savons qu’elle a joué un rôle de premier plan dans le mouvement pakistanais.

Mesdames et Messieurs, nous évoquons là une importante part du passé, mais cela ne nous empêche pas de nous tourner vers l’avenir pour autant. Aujourd’hui, nous accueillons avec le plus grand optimisme, le plus grand enthousiasme et le plus grand espoir Son Altesse le prince Rahim Aga Khan en tant que 50^e imam des musulmans chiites ismailis et chancelier de l’AKU. Nous nous engageons à soutenir pleinement Son Altesse dans son mandat de direction du Réseau Aga Khan de développement. Nous lui souhaitons tout le succès possible et nous réjouissons de pouvoir compter sur ses conseils précieux.

Princesse Zahra, je suis ravi, en notre nom à tous, de vous accueillir en tant que pro-chancelière de l’AKU. Notre institution a eu la chance de bénéficier de votre sagesse et de votre capacité d’action pendant de nombreuses années, mais également de votre profond désir de la voir développer son excellence, son influence et sa portée. Ce sera donc un grand privilège, personnel et professionnel, pour nous tous, et un honneur pour mon équipe et moi-même, de travailler avec vous dans le cadre de vos nouvelles fonctions.

Nous sommes également ravis de souhaiter la bienvenue à Sara et Iliyan, les enfants de la princesse Zahra, qui sont assis juste devant moi. C’est pour eux la première fois qu’ils visitent Karachi. Ils ont voyagé à nos côtés en Afrique de l’Est et ont participé à nos cérémonies à Kampala, à Nairobi, puis à Dar es Salaam, et maintenant à Karachi. Ils ont pris le temps de visiter avec nous les campus de l’AKU, mais aussi les agences et programmes de l’AKDN. Nous leur souhaitons une bonne continuation et nous réjouissons de les accueillir à nouveau bientôt.

Notre chancelier fondateur a un jour dit que la base de sa vision était la notion de perspective - la perspective de construire une vie meilleure pour soi-même et pour sa famille. Au Pakistan, Son Altesse a ouvert les perspectives de millions de personnes au travers du travail du Réseau Aga Khan de développement. Plus particulièrement, il l’a fait par l’intermédiaire de nombreuses agences. Je pense aux Écoles Aga Khan des Services d’éducation Aga Khan (AKES). Aux hôpitaux et établissements de santé des agences de l’AKDN, qui œuvrent dans le secteur de la santé. Au Programme Aga Khan de soutien rural (AKRSP), qui stimule le développement socio-économique. À la HBL et à Jubilee, qui proposent des services financiers adaptés. Au groupe Serena Hotels et au Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), qui stimulent le tourisme.

Et, bien sûr, à notre Université. Nous n’oublierons jamais les efforts colossaux et les innombrables ressources que notre fondateur a consacrés à la création de notre institution. Deux décennies se sont écoulées de l’annonce de sa création en 1964 à l’achèvement de la construction de son campus et de son hôpital en 1985. Vous le savez, ces années ont été marquées par la guerre, la stagnation économique, l’inflation, les obstacles à l’obtention de terrains et d’autorisations, l’évolution des conceptions concernant les soins de santé, la découverte que Karachi est une zone sismique et le remaniement complet du campus en conséquence. Malgré tout, Son Altesse n’a jamais oublié son engagement initial de construire une université « aux frontières des connaissances scientifiques et humanistes ».

Notre fondateur a un jour dit que l’AKU changerait avec le temps, que c’était inexorable. Mais une chose, a-t-il dit, ne changerait jamais : « Sa mission de préparer ses diplômés, femmes comme hommes, à jouer un rôle constructif, utile et responsable au sein de la société. »

Lorsque je regarde les membres de la promotion 2024 aujourd’hui, je vois, et nous voyons tous, à quel point il avait raison. Devant moi se trouvent des femmes et des hommes qui sont, sans l’ombre d’un doute, prêts à jouer leur rôle dans la création d’un monde aux perspectives positives florissantes.

Lors de nos cérémonies de remise des diplômes organisées au Pakistan aujourd’hui et au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda ces derniers jours, ce ne sont pas moins de 850 étoiles talentueuses et brillantes qui se sont réunies pour entamer un nouveau chapitre de leur vie. Après avoir passé plus de 40 ans à préparer des étudiants à devenir des acteurs majeurs de leur société, nous n’avons pas besoin de deviner ce que vous ferez, car nous avons déjà vu ce que les 19 000 diplômés précédents de l’AKU ont accompli.

Nous savons donc que vous vous apprêtez à fournir des soins de santé d’une qualité exceptionnelle et avec compassion. Que vous assurerez la direction de cliniques, d’hôpitaux, d’écoles et d’organisations de la société civile. Que vous repousserez les limites de la société du savoir internationale et élaborerez des solutions adaptées pour résoudre des problèmes endémiques. Que vous étudierez, travaillerez, enseignerez et rechercherez au sein de certaines des meilleures institutions du pays et du monde.

Mesdames et Messieurs, même si nos diplômés sont à l’honneur aujourd’hui, ils ne constituent pas la seule et unique source d’optimisme que je vois.

L’excellence de l’AKU n’avait jamais atteint de tels niveaux, comme en témoignent les récompenses remportées par ses professeurs et les distinctions internationales obtenues par ses établissements de santé et ses programmes académiques. Nos capacités de recherche n’ont jamais été aussi importantes, et nous produisons à ce jour trois fois plus de résultats qu’il y a 10 ans ! Je précise que ces efforts visent exclusivement à résoudre des enjeux majeurs. Ici, au Pakistan, nos chercheurs travaillent ainsi en vue de protéger la population contre la fièvre typhoïde et la tuberculose, de faire progresser la compréhension de la malnutrition et d’assurer la sécurité des personnes les plus démunies pendant les vagues de chaleur. Nous mettons à profit l’intelligence artificielle pour identifier les nouveau-nés à risque au sein des communautés à faible revenu. Nous étudions les possibles thérapies géniques pour trouver un remède aux maladies du sang. Enfin, nous produisons des données susceptibles d’accroître les capacités d’apprentissage dans les écoles pakistanaises.

Le rayon d’action de l’AKU continue de s’étendre, alors que nous avons lancé neuf nouveaux programmes diplômants au cours des trois dernières années, notamment une licence en arts et sciences et une licence en éducation, ici, à Karachi. Propulsée par la vision de notre fondateur, l’AKU est aujourd’hui reconnue par des normes internationales et a été classée parmi les 150 meilleures universités du monde dans plusieurs domaines. Nous sommes extrêmement reconnaissants du soutien sans faille que nous témoignent notre corps enseignant, notre personnel, nos généreux donateurs, nos bénévoles, nos partenaires et nos anciens élèves, sans lesquels ces réalisations n’auraient jamais été possibles.

Tout cela, parmi bien d’autres choses, est très prometteur. L’avenir de nos diplômés s’annonce brillant, tout comme l’avenir de notre université.

Chers diplômés, alors que j’évoque votre brillant avenir, il me vient en tête les mots que notre fondateur a adressés à la promotion 2022, au terme de ce qui allait être sa dernière allocution lors d’une cérémonie de remise des diplômes. Je m’en ferai l’écho aujourd’hui.

Je vous souhaite de connaître la joie que cela fait d’instiller l’espoir dans la vie des personnes. La satisfaction de bâtir des passerelles de compréhension entre des personnes aux horizons différents. Et l’excitation de s’aventurer dans des territoires inconnus où de nouvelles connaissances sont encore à découvrir.

L’espoir que vous instillerez, les passerelles que vous bâtirez et les connaissances que vous découvrirez viendront s’ajouter au remarquable héritage que notre chancelier fondateur a laissé ici, au Pakistan.

Chers diplômés, je vous adresse encore une fois toutes mes félicitations, Mubarak. Je vous souhaite la bienvenue dans les rangs des anciens élèves de l’Université Aga Khan.

Merci.