Ce projet avait pour but d’améliorer la qualité de vie des habitants de la zone et d’ouvrir la voie à un tourisme plus durable, mais également de créer un important nouvel espace vert.
1 million
Plus d'un million de kilos de béton, qui avaient été appliqués sur le toit au cours du 20e siècle, ont été retirés de la tombe de Humayun
Les travaux de conservation que nous avons entrepris sur le mausolée de l'empereur moghol et les bâtiments adjacents se sont appuyés sur des recherches archivistiques complètes et les plus hauts standards de documentation. Ils ont été réalisés par des maîtres-artisans utilisant des outils, des techniques artisanales et des matériaux de construction traditionnels.
Plusieurs opérations importantes ont été menées sur la structure, notamment le déblaiement minutieux de plus d’un million de kilos de béton datant du 20e siècle du toit et des réparations majeures sur la coupole. La restauration du dallage en pierre du socle inférieur a nécessité le soulèvement manuel de 12 000 m² de blocs de pierre, la plupart pesant plus de 1 000 kilos. Dans le cadre de ce projet, nous avons régulièrement organisé des programmes de formation et des ateliers pour les professionnels et les artisans œuvrant dans le domaine de la conservation et originaires de toute l’Inde.
Pépinière de Sunder, New Delhi, Inde.
AKDN
La pépinière de Sunder, un site de 36 hectares, se trouve sur la Grand Trunk Road, qui date de l'ère moghole. Elle abrite plusieurs monuments importants aux yeux de la nation. Tout comme cela a été le cas lors du projet de conservation de la tombe de Humayun, l'élaboration d'un plan de conservation détaillé a précédé les travaux.
Parmi les principaux travaux entrepris, on retrouve la conservation en cours de l'unique Sundarwala Mahal datant du 16e siècle afin de reconstruire ses parties récemment effondrées, et la restauration du pavillon non protégé datant du 18e siècle de l'ère moghole. D'autres travaux de conservation ont été menés à bien sur les monuments Sundarwala Burj, Lakkarwala Burj et Azimganj Serai.
Chausath Khamba, basti de Nizamuddin, New Delhi, Inde.
AKDN / Christian Richters
Dans le basti, la conservation de monuments et la réhabilitation d'espaces ouverts ont pour but de rendre au lieu sa signification culturelle, historique et spirituelle intrinsèque. Les travaux de conservation ont débuté après l'effondrement partiel du bâoli (puits à degrés) datant du 14e siècle.
Pour mener à bien ces travaux, les experts ont utilisé des dispositifs technologiques de pointe : relevés de radar à pénétration de sol, balayages laser 3D haute définition et évaluations géotechniques. Nous avons reconstruit les parties effondrées selon les techniques de construction originales. Avant d’entamer ces travaux, nous avons démantelé un logement situé au-dessus de la partie effondrée et construit un nouveau lieu d’habitation pour la famille concernée.
Comme demandé par la communauté locale, nous avons retiré manuellement l’équivalent de sept siècles d'accumulation de débris du bâoli. À l'extrémité est du basti se trouvent deux tombes importantes, à savoir l'impressionnante et incomparable tombe moghole connue sous le nom de Chausath Khamba et la tombe de Mirza Ghalib, l’un des poètes les plus célèbres d'Asie du Sud. À elles deux, elles forment l'un des plus grands espaces ouverts du basti. Au niveau de la tombe de Ghalib, les travaux paysagers ont mis en valeur le caractère historique et ont rendu sa dignité à la dernière demeure du poète. Séparée de la rue par des écrans de pierre sculptée (transennes), la cour sereine et tranquille est désormais un lieu idéal pour les mushairas.
Complexe funéraire de Humayun, vue sur le jardin et les chemins depuis la terrasse de la tombe, New Delhi, Inde.
AKTC India
Delhi abrite certains des sites et monuments les plus importants de la période moghole, parmi lesquels on retrouve la tombe et les jardins de Humayun, qui font maintenant partie d'un quartier résidentiel densément construit de la capitale indienne.
À l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC) avait décidé de financer la restauration des jardins de la tombe de Humayun, un jardin paradisiaque en quatre parties (aussi appelé chahâr-bâgh) délimitées par des chaussées surélevées. Chaque partie est, à son tour, divisée en huit parcelles, chacune contenant des allées piétonnes. À l'intersection de ces allées, on retrouve des piscines octogonales ou rectangulaires.
Ces jardins suivent le tracé original du premier jardin de la tombe moghole et constituent un important espace public ouvert. Cette première restauration d'un site du patrimoine mondial en Inde financée par des fonds privés a été achevée en mars 2003 grâce aux efforts conjoints de l'AKTC et de l'Archeological Survey of India (ASI), sous la supervision du Fonds national pour la culture.
Notre objectif était de restaurer les jardins, les chemins, les fontaines et les canaux d'eau entourant la tombe de Humayun, en suivant les tracés originaux des premiers jardins. La préservation d'éléments historiques a nécessité des recherches archivistiques et archéologiques préliminaires. Nous avons également dû accorder une attention particulière aux éléments paysagers vivants et pluriannuels.
Sur le site, les travaux regroupaient plusieurs disciplines, dont des fouilles archéologiques, ou l'application de sciences de la conservation et d'ingénierie hydraulique.
Restauration Le projet comprenait:
Pour la mise en œuvre de ces activités, nous avons mené des recherches en vue de définir le processus de conservation et de restauration à appliquer. Ces recherches contribuent au développement de ressources pédagogiques destinées aux écoles d'architecture, de conservation et de gestion du patrimoine, ainsi qu'aux visiteurs de la Tombe.
Pour assurer un bon entretien sur le long terme, et dans le cadre du processus de mise en œuvre, un plan de gestion a été mis en place.
La restauration des jardins de la tombe de Humayun rend à la ville et à la communauté environnante une quantité non négligeable d'espaces verts améliorés, avec des parties constituantes revenues à leur aspect original.
Grâce à ce projet, les visites de la tombe, des jardins et des équipements adjacents pour les visiteurs (dont le parking), qui forment un grand complexe jouxtant une grande autoroute urbaine à Delhi, devraient augmenter. En offrant des espaces verts communautaires d'une part aux résidents locaux du district de Nizamuddin, et d'autre part à la population du grand Delhi et aux touristes, la tombe et les jardins de Humayun ont ravivé l'intérêt pour la riche histoire du règne moghol.
Le mausolée de Rahim illuminé, vu depuis Mathura Road. Les bâtisseurs du monument se sont inspirés du style architectural de la tombe de Humayun. Il a plus tard lui-même inspiré la création du Taj Mahal.
AKTC
L'AKTC a également mené à bien les travaux de conservation sur le mausolée d’Abdur Rahim Khan-i-Khanan, à Delhi, en Inde, en 2020. Figure respectée de la cour de l’Empereur Akbar, Rahim n’était pas seulement le commandant en chef de l’armée moghole, mais également un homme d’État, un courtisan, un linguiste, un humanitaire, un mécène et un poète.
Toutefois, son plus grand héritage reste le mausolée qu'il a fait construire pour sa femme Mah Banu en 1598, un édifice inspiré du style architectural de la tombe de Humayun et qui, à son tour, a servi de modèle pour la construction du Taj Mahal. À sa mort, Rahim a lui aussi été inhumé dans ce mausolée.