Canada · 17 mai 2022 · 3 min
Ottawa, Canada, le 9 mai 2022 – Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a récemment lancé un appel à l’action pour lutter contre le changement climatique, un facteur majeur qui contribue à l’aggravation de la crise des réfugiés dans le monde.
Le mois dernier, M. Grandi s’est exprimé devant des responsables gouvernementaux et des diplomates à l’occasion d’une réception organisée en son honneur à la délégation de l’imamat ismaili, à Ottawa. Le but de cette soirée était de présenter aux invités le point de vue du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) sur les problèmes urgents responsables de la migration mondiale et d’aborder les solutions possibles pour y répondre de manière collective. Le ministre du développement international, le ministre de l’immigration, des réfugiés et de la citoyenneté et le ministre du logement et de la diversité et de l’inclusion du Canada, ainsi que plus de 30 ambassadeurs et hauts responsables de la société civile étaient présents.
Au cours de son allocution, M. Grandi a félicité le gouvernement canadien pour ce qu’il a qualifié de « fleuron » parmi les programmes de réinstallation mis en œuvre dans le monde : « Ce soir, nous avons l’occasion de remercier le Canada, qui joue un rôle de premier plan exemplaire sur la scène internationale en soutenant la cause des réfugiés au niveau moral et politique, mais qui accorde également un important soutien financier en faveur de plusieurs pays représentés ici. »
Les populations vulnérables vivant dans certains des pays les plus fragiles et les plus touchés par les conflits sont souvent celles qui sont également les plus touchées par le changement climatique. M. Grandi a précisé que 90 % des réfugiés sont originaires des pays les plus exposés au changement climatique, et que les pays comptant le plus grand nombre de réfugiés figurent également parmi les plus touchés par le changement climatique, à l’image de la Syrie, du Venezuela, de l’Afghanistan, du Soudan du Sud et du Myanmar.
Il a ajouté qu’en sa qualité d’agence de protection rattachée aux Nations Unies, l’UNHCR a dû s’adapter pour mener à bien sa mission, notamment en assurant la durabilité environnementale de ses propres équipements et opérations et en renforçant la résilience climatique des personnes déplacées et de leurs communautés hôtes en améliorant leur accès aux programmes d’aide et de protection. Selon lui, nous ne pouvons attendre qu’une catastrophe se produise et devons investir de toute urgence dans des programmes de préparation afin d’éviter de nouveaux déplacements causés par le climat.
Lors de ses récents voyages au Tadjikistan et en Afghanistan, M. Grandi s’est rendu sur les sites des programmes menés par l’UNHCR en partenariat avec l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH), une entité du Réseau Aga Khan de développement (AKDN). L’UNHCR et l’AKDN collaborent depuis de nombreuses années, notamment en Asie du Sud, en Asie centrale et au Moyen-Orient et apportent leur aide aux populations déplacées et à risque. Les deux organisations travaillent actuellement ensemble dans le cadre du déploiement d’une importante aide humanitaire en Afghanistan.
Le Dr Mahmoud Eboo, représentant diplomatique de la délégation de l’imamat ismaili au Canada, a quant à lui évoqué le partenariat historique entre les institutions de l’imamat ismaili et celles des Nations Unies dans de nombreux domaines, notamment la réinstallation des réfugiés, l’insécurité alimentaire, la restauration du patrimoine culturel, l’aide humanitaire et le renforcement de l’accès à la santé. Il a rappelé aux invités que le grand-père de l’Aga Khan, Sir Sultan Mahomed Shah Aga Khan III, a été le 21e président de l’Assemblée générale de la Société des Nations, que son père, le prince Aly Khan, a été le représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies, et que son oncle, le prince Sadruddin Aga Khan, a été haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
M. Grandi a également tenu à souligner les extraordinaires qualités de gouvernance du prince Sadruddin, qui a contribué au développement de la portée et de l’échelle du travail de l’UNHCR pour en faire une agence capable de gérer les crises humanitaires à l’échelle planétaire.
Le ministre canadien du développement international, l’Honorable Harjit Singh Sajjan, a quant à lui évoqué les réalités actuelles des déplacements et de la migration et a fait part aux invités de la nécessité de changer d’état d’esprit. Il a expliqué pourquoi nous devons aujourd’hui recentrer notre attention, actuellement portée sur la crise humanitaire, sur le besoin d’aider collectivement les jeunes à exploiter tout leur potentiel. M. Sajjan a également souligné que les gouvernements, les agences des Nations Unies et les organisations internationales comme l’AKDN, qui travaillent ensemble dans le cadre du développement, jouent un rôle essentiel dans la prévention des conflits.