Pakistan · 6 février 2020 · 2 min
Alors qu’elle n’avait que 13 ou 14 ans, Zainab Samad accompagna un jour sa mère consulter un médecin au Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Karachi. Ce médecin était une femme, plus précisément une chirurgienne cardiaque. « J’étais fascinée par son savoir-faire », déclare aujourd’hui Zainab, qui s’inscrivit plus tard dans plusieurs écoles de médecine, dont l’Université Aga Khan (AKU).
« Je suis l’aînée d’une fratrie de cinq enfants. Deux de mes frères et sœurs sont également allés à l’AKU et ont connu plus de succès que moi. Ils sont aujourd’hui des cardiologues de renom », déclare-t-elle humblement. « Mon premier modèle reste avant tout ma mère. Elle a mis en pause sa carrière pour élever cinq enfants avant de reprendre son travail par la suite. »
Sa mère étant elle-même gynécologue, Zainab se voyait déjà travailler dans le domaine médical à un jeune âge. Elle n’imaginait toutefois pas un seul instant occuper un jour un poste à responsabilités à l’Université.
Pourtant, en 2018, la Dre Zainab Samad est revenue à Karachi pour diriger le département de médecine de l’AKU après avoir passé 16 ans à l’Université Duke. C’est la plus jeune personne et la première femme à exercer cette fonction.
En grandissant, elle ne pensait pas que des personnes comme elle pouvaient assumer de tels rôles. « À mes yeux, les directeurs de départements étaient forcément dans l’administration. Maintenant que je suis moi-même dans cette position, j’ai l’occasion de pouvoir apporter des changements qui sont en lien avec une vision plus moderne. Il est nécessaire d’établir un consensus autour d’une mission et d’une perspective communes », déclare-t-elle. « Un bon dirigeant se doit de fédérer les parties prenantes de son domaine et de donner aux autres les moyens d’agir et de s’élever. »
Le parcours de Zainab vers le sommet a été long, mais elle espère que cela inspirera d’autres femmes à suivre son exemple.
« J’espère pouvoir changer l’idée que le public se fait d’un dirigeant, montrer que tout le monde peut l’être et qu’il s’agit d’une personne qui avant tout assure les arrières des autres », déclare-t-elle lorsqu’on l’interroge sur son nouveau rôle. À l’AKU, d’autres femmes sont également directrices des départements d’obstétrique-gynécologie et d’anesthésie. « J’espère que davantage de femmes occuperont de tels postes à l’avenir. »
Par son excellence en enseignement et en recherche, l’Université Aga Khan est devenue la principale institution de santé au Pakistan. Elle influence désormais les pratiques et les politiques sanitaires mises en place à travers tout le pays. Dans le cadre de sa stratégie d’expansion, le Centre hospitalier universitaire Aga Khan a pour objectif de renforcer le développement des compétences de professionnels de la santé comme Zainab pour leur permettre d’offrir des soins d’envergure internationale à leurs patients.
Les anciens élèves de l’AKU occupent des postes à responsabilités dans des écoles, des hôpitaux, des cliniques et bien d’autres institutions. « Il est important que des femmes occupent des postes dirigeants. Un changement commence à s’opérer. Dans notre département de médecine, nous mettons en place de nombreuses initiatives pour encadrer les femmes. »
Une initiative visant à encadrer les femmes tout au long de leur carrière et à leur transmettre des compétences de leadership et de communication a notamment été mise en place. « Nous commençons à une petite échelle afin de pouvoir développer le projet correctement », déclare la Dre Samad.
Cet article est à l’origine paru sur le site internet de la Fondation Aga Khan États-Unis.