Afghanistan · 8 juin 2020 · 2 min
AKDN / Christopher Wilton-Steer
Dans les régions montagneuses, les terres arables sont rares, la topographie accidentée et les dénivelés importants. Dans ce contexte, la préservation de l’agrobiodiversité et la valorisation des connaissances traditionnelles des systèmes alimentaires sont les éléments essentiels d’un avenir durable. L’Institut de recherche sur les communautés des régions de montagne (MSRI) de l’Université d’Asie centrale (UCA) a ainsi lancé un projet de recherche sur les systèmes alimentaires en République kirghize, au Tadjikistan et en Afghanistan.
Les habitants de la région de haute montagne du Pamir, au Tadjikistan, ont toujours dépendu des ressources naturelles pour assurer leur subsistance, notamment au travers de l’élevage nomade, dont les pratiques se sont développées au fil des siècles. Toutefois, au cours des dernières décennies, les structures traditionnelles de gestion et de gouvernance durables ont connu plusieurs transformations en raison de l’évolution de la situation sociopolitique à l’échelle régionale et internationale.
Une étude régionale comparative a été menée sur la période 2016-2017 afin d’analyser l’état des prairies et de déterminer les effets des systèmes d’élevage de bétail et de l’utilisation de la faune sauvage sur la qualité et la fertilité des pâturages près du lac Zorkul et du cours supérieur du Piandj (également connu sous le nom d’Amou-Daria et dans l’antiquité sous le nom d’Oxus). L’étude a mis en évidence des similarités et quelques différences entre les pratiques d’élevage de deux sous-communautés pastorales, qui se démarquaient principalement par les mouvements saisonniers du bétail et la rotation des pâturages. Une dégradation plus importante des pâturages et davantage de problèmes de santé chez le bétail ont été remarqués dans les zones où il n’existe aucune institution de gestion des pâturages.
À l’inverse, des mécanismes facilitant la coordination des parties prenantes, comme les associations pastorales, permettent une meilleure mobilisation des communautés et garantissent de multiples avantages pour les bénéficiaires. Ces résultats viennent renforcer l’importance de reconnaître et de soutenir les efforts que les communautés mettent en œuvre pour adopter des pratiques durables d’utilisation des terres, la résilience des systèmes alimentaires intégrés dans les écosystèmes arides et fragiles reposant presque toujours sur des éléments socioculturels et environnementaux.
Le MSRI prévoit de poursuivre son programme de recherche en développement sur les systèmes alimentaires. Les futures recherches porteront notamment sur la documentation, la protection, le renforcement et l’utilisation de l’agrobiodiversité, mais aussi des connaissances et pratiques traditionnelles de manière plus générale. Tous ces processus seront mis en œuvre dans le cadre de collaborations intersectorielles et de vastes partenariats conclus avec les communautés des régions de montagne, d’autres institutions de recherche et des acteurs du secteur privé afin de promouvoir des systèmes alimentaires plus durables dans les montagnes d’Asie centrale.
As part of its research on mountain societies, the University of Central Asia's (UCA) Mountain Societies Research Institute (MSRI) studies the need for greater food security.
AKDN / Christopher Wilton-Steer