Pakistan · 27 mars 2022 · 2 min
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) entraînent une hausse des températures et des phénomènes météorologiques extrêmes dont les répercussions sur la santé humaine sont particulièrement graves et se traduisent notamment par une augmentation des maladies et des décès dus à des pathologies respiratoires et cardiovasculaires, des blessures, de la malnutrition, des maladies infectieuses et des maladies à transmission vectorielle. Bien souvent, ce sont les personnes les plus démunies, en particulier les femmes, qui en souffrent le plus.
« Il y a là une vraie injustice, car ceux qui contribuent le moins au changement climatique font souvent partie des plus touchés », a déclaré le prince Rahim Aga Khan dans son discours prononcé à l’occasion du séminaire inaugural de l’Institut pour la santé mondiale et le développement de l’Université Aga Khan (AKU).
Alors que la situation est déjà critique, le secteur de la santé, dont les services sont inaccessibles pour la moitié de la population de la planète selon la Banque mondiale et l’OMS, entraîne l’émission de deux gigatonnes de CO2 chaque année, soit environ 4 à 5 % des émissions nettes mondiales. S’il s’agissait d’un pays, il serait le 5e émetteur mondial de gaz à effet de serre, selon un rapport publié en 2019 par Health Care Without Harm.
À un tel rythme, il est légitime de se demander si nous ne courons pas le risque d’aggraver les maladies et d’affecter la résilience environnementale en visant à atteindre une couverture de santé universelle.
Heureusement, les hôpitaux et les laboratoires s’efforcent de plus en plus de protéger la planète autant que leurs patients. La mise en place de systèmes photovoltaïques, le renforcement des programmes de recyclage ou encore l’achat de produits plus respectueux de l’environnement ne sont que quelques-unes des nombreuses solutions durables en matière de gestion de l’énergie et des déchets qui peuvent contribuer à décarboniser le secteur de la santé et à compenser (et non accroître) l’empreinte carbone mondiale.
Les hôpitaux et centres de santé du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), qui travaillent auprès de certaines des communautés les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Ils encouragent des mesures qui permettent à la fois de fournir des services de santé de qualité et de protéger l’environnement.
Les Services de santé Aga Khan (AKHS) et l’AKU ont même démontré que les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et améliorer la santé de leur population tout en réalisant des économies. En effet, selon les résultats de leurs travaux, publiés dans le British Medical Journal en novembre 2021, « les mesures visant à atténuer les émissions de carbone peuvent permettre de réaliser des économies (par exemple, par la mise en place de dispositifs écoénergétiques), d’obtenir de meilleurs résultats à court terme en matière de santé publique (par exemple, par la réduction de la pollution atmosphérique) et d’améliorer l’accès aux soins (par exemple, par la mise en place de systèmes de télésanté) ».
« Il ne fait aucun doute que nous évoluons actuellement dans un contexte alarmant, que ce soit au regard de l’impact du changement climatique sur la santé humaine ou de celui des systèmes de santé sur le changement climatique lui-même... Les relations entre ces deux éléments méritent d’être étudiées et de faire l’objet d’un examen politique minutieux », a déclaré le prince Rahim Aga Khan. « Nous souhaitons nous assurer que, face au changement climatique, les populations ne se contentent pas de survivre, mais qu’elles s’épanouissent. »