Kyrgyz Republic · 11 janvier 2022 · 2 min
Existe-t-il un lien entre l’égalité des genres et le déneigement des villes en hiver ? Visiblement, à Naryn, en République kirghize, oui. Lorsque la ville se couvre de neige, les hommes prennent généralement leur voiture pour se rendre à leur travail, tandis que les femmes circulent à pied alors qu’elles accompagnent les enfants à l’école, emmènent un parent âgé à un rendez-vous médical ou font une course rapide. Ainsi, les hommes se déplacent d’un point A à un point B en suivant un tracé direct, et les femmes, elles, suivent plus souvent un tracé en zigzag. En outre, ces dernières étant plus susceptibles d’emprunter les voies piétonnes au regard des tâches qu’elles ont à accomplir, elles ont plus de risques de se blesser en glissant. Au regard de ce contexte, le plan d’urbanisme local donne actuellement, et peut-être involontairement, la priorité aux besoins des conducteurs sur ceux des pétions, et donc aux besoins des hommes sur ceux des femmes.
Voilà le type de sujets qu’amène à la table des discussions l’École pour la promotion de l’égalité des genres (SAGE) de l’Université d’Asie centrale (UCA), un nouvel établissement lancé par l’Initiative pour la société civile (CSI) de l’UCA au début de l’année académique 2021-2022.
Selon Dinara Musabekova, directrice de la CSI, la SAGE se donne pour mission d’aider les organisations dont l’objectif est de faire progresser l’égalité des genres dans la région à mener des actions de sensibilisation à plusieurs niveaux. Ce travail facilitera l’intégration d’aspects liés au genre dans le plan d’urbanisme, dans les programmes politiques, mais également dans la législation.
Au cours de l’année 2022, les personnes inscrites à la SAGE suivront un cours avancé sur la défense des intérêts et participeront à des voyages éducatifs. Elles auront à mettre en œuvre un projet de sensibilisation et devront en présenter les résultats lors du forum régional organisé par l’École. Les diplômés qui auront obtenu les meilleurs résultats recevront en outre de petites subventions pour s’attaquer aux problèmes liés au genre au sein de leurs communautés.
La SAGE a organisé son premier atelier virtuel du 7 au 9 décembre 2021. L’événement a rassemblé soixante personnes de République kirghize et du Tadjikistan, deux pays où les femmes souffrent d’inégalités vis-à-vis de l’accès à l’emploi formel et de la répartition des revenus. Originaires de milieux divers, les participants, dont faisaient partie des représentants d’ONG urbaines et rurales de femmes et de médias, ont été invités à contribuer à la lutte contre ces inégalités.
La SAGE est financée par le gouvernement du Canada par l’intermédiaire de l’initiative Faire progresser l’égalité entre les genres par la société civile (AGECS) dans le cadre du programme Fondations pour la santé et l’autonomisation (F4HE). L’AGECS a versé 500 000 dollars canadiens (393 275 dollars américains) en vue d’aider les organisations de la société civile, les groupes de femmes et les chefs de communautés à contribuer à l’amélioration de certains aspects de la vie publique, en particulier l’égalité des genres, de l’accès aux soins de santé et de la protection des enfants en République kirghize et au Tadjikistan.