Pakistan · 26 janvier 2021 · 2 min
Avant même la pandémie de COVID-19, les experts ont observé à l’échelle mondiale un changement dans la prévalence des maladies transmissibles et des maladies non transmissibles, lesquelles sont désormais majoritaires. Ce virage a conduit à l’augmentation des taux de mortalité dans le monde en développement. La situation est d’autant plus inquiétante dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire en raison des importantes limitations auxquelles sont confrontés les systèmes de santé nationaux. Le Pakistan fait partie de ces pays, et une large partie de sa population souffre d’hypertension, de dyslipidémie, de maladies cardiovasculaires et de diabète, à un tel point qu’il est estimé que 2 000 personnes y meurent chaque jour d’un accident cardiovasculaire. En 2010, l’étude Global Burden of Disease prévoyait la mort de plus de trois millions de personnes d’une maladie cardiovasculaire d’ici 2025.
En collaboration avec le service de médecine de l’Université Aga Khan (AKU), le Centre de ressources en télésanté du Réseau Aga Khan de développement (AKDN dHRC) a conçu et développé la plateforme Meri Shifa (« Ma santé » en ourdou) dans le cadre d’une étude pilote de faisabilité financée par le George Institute for global Health.
Meri Shifa se décline en deux interfaces, une application mobile et un portail web, et aide les professionnels de la santé dans la détection précoce et la prise en charge des maladies cardiovasculaires chez les personnes à risques en facilitant la mise en place de services de dépistage, d’orientation, de traitement et d’amélioration du mode de vie. L’application permet une gestion pratique des patients et la création de rapports en temps réel. Fonctionnant en ligne et hors-ligne, elle peut être utilisée à n’importe quel moment.
L’étude pilote est menée par le Conseil syndical du district de Malir, à Karachi. L’AKDN dHRC a également développé un service de SMS et d’appels automatisés basé sur les contenus du service de médecine de l’AKU afin d'inviter davantage de volontaires à prendre part à l’étude.
L’application mobile propose plusieurs questionnaires et, selon les réponses, un système intégré d’intelligence artificielle catégorise les participants selon le risque qu’ils présentent : risque faible, risque modéré ou risque important. Toutes les informations sont stockées hors-ligne et synchronisées avec le serveur central lorsque l’appareil utilisé est connecté à Internet. Les personnes présentant des risques modérés à importants font l’objet d’observations cliniques complémentaires et sont invitées à téléconsulter un médecin directement depuis l’application. Enfin, tous les participants reçoivent des messages réguliers qui les encouragent à adopter un mode de vie plus sain.
Menée avec l’un des plus grands systèmes de santé du Pakistan, cette étude pilote a pour objectif de mettre en lumière et d’exploiter le potentiel de la télésanté et d’ainsi élaborer un programme de soins de santé préventifs pouvant éclairer les politiques et les pratiques à l’échelle nationale. Le projet pilote qui sera mis en œuvre par la suite s’appuiera sur un réseau de 270 laboratoires et de 16 centres médicaux intégrés dans tout le Pakistan.