par Feu Son Altesse le Prince Karim Aga Khan IV, Genève, Suisse · 24 novembre 2020 · 3 min
Discours prononcé par Mme Sheherazade Hirji, représentante diplomatique du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) en Afghanistan, au nom de Son Altesse l’Aga Khan.
Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim (Au nom de Dieu, le Compatissant, le Miséricordieux)
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaite tout d’abord remercier les gouvernements d’Afghanistan et de Finlande, ainsi que les Nations Unies, pour l’organisation de cet événement qui rassemble la communauté internationale à un moment charnière pour l’Afghanistan et son peuple.
Aujourd’hui, nous nous réunissons en effet avec l’immense espoir de voir la paix se dessiner dans un avenir proche. Nous gardons cependant également à l’esprit que l’Afghanistan vit actuellement une période délicate.
Après presque 20 ans de collaboration, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour saisir cette occasion. C’est pourquoi l’imamat ismaili et le Réseau Aga Khan de développement souhaitent réaffirmer leur engagement constant et profond en faveur du peuple afghan et d’un Afghanistan pacifique et pluraliste.
Si l’AKDN a appris une leçon grâce au travail qu’il mène à travers le monde, c’est que la diversité et le pluralisme sont incontournables dans notre approche. Traditionnellement, les différences ont toujours été considérées comme des signes de division, mais nous savons qu’elles peuvent également être sources d'une force positive. Actuellement, les Afghans réfléchissent à la manière d’instaurer un climat de paix durable dans leur pays, une paix qui rassemble toutes les opinions et tous les points de vue et reconnaisse et respecte son immense diversité. Dans ce processus, le Centre mondial du pluralisme, institution fondée en partenariat avec le gouvernement canadien et dont je préside le conseil d’administration, peut être un allié précieux, et je peux affirmer qu’il se tient prêt à accompagner toutes les parties dans la poursuite de cet objectif.
Alors que le pays entame une nouvelle période de transition, il va avoir besoin de la contribution de tous ses concitoyens, femmes et hommes, de toutes les régions du pays, pour faire face aux défis qu’entraînent l’augmentation de la pauvreté, le dérèglement climatique et l’impitoyable pandémie (n.t.d de COVID-19). Il faudra fédérer l’ensemble de leurs talents, mais également améliorer l’éducation, accroître les connaissances et intensifier les initiatives privées afin de bâtir un avenir inclusif qui ouvrira de nombreuses opportunités pour les Afghans. À cet effet, l’AKDN est, et restera, un partenaire loyal de l’Afghanistan.
Nous devons avant tout veiller à ce que les promesses que nous réaffirmons ici se traduisent par des actions concrètes là-bas, notamment à l’échelle communautaire. Permettre aux gens de travailler ensemble dans un objectif précis, avec des résultats tangibles à la clé, c’est permettre aux Afghans de toutes origines de prendre conscience du pouvoir de la paix à changer leur vie.
C’est la raison pour laquelle l’AKDN poursuivra l’ensemble de ses activités dans le pays. Nous continuerons de travailler activement dans le secteur de l’éducation et de soutenir les enseignants et les élèves, notamment les jeunes filles, dans des centaines d’écoles. Nous continuerons de travailler au renforcement du système de santé grâce à nos partenariats avec la province de Bâmiyân et la région du Badakhshan ou avec l’Institut médical français pour la Mère et l’Enfant et grâce au travail de chacune de nos agences, qui contribue de manière significative à la lutte contre la pandémie dans le pays. Dans le domaine de la culture, l’AKDN a restauré environ 150 sites patrimoniaux, des symboles de la force qui émane des liens entre l’Afghanistan et le reste du monde. La transformation de la Citadelle de Bala Hissar en un parc archéologique en est l’exemple le plus récent.
Pour soutenir tous ces projets, il est toutefois nécessaire d’améliorer les perspectives économiques de tous les Afghans. Pour ce faire, l’AKDN a toujours insisté sur le rôle crucial des voisins du pays pour assurer sa prospérité. Ainsi, depuis plusieurs décennies, le Réseau investit dans la connectivité et la coopération régionales et a contribué aux avancées effectuées dans les énergies renouvelables, les services financiers, les infrastructures et les télécommunications, autant de secteurs qui permettent aux Afghans de gagner leur vie et soutiennent la création d’emplois. Nous sommes heureux de nous être vus confier la production, l’acheminement et la livraison d’énergie pour tout le Badakhchan par l’intermédiaire de Badakhshon Energy, un partenariat public privé novateur pour le pays. Nous continuerons également de renforcer les capacités des ressources humaines dans toute l’Asie centrale et nous efforcerons de relier l’Afghanistan à ses frères et sœurs par le biais de l’éducation et de la santé, ainsi que de l’Université Aga Khan et de l’Université d’Asie centrale.
Au cours de ses 25 années de travail en Afghanistan, l’AKDN s’est laissé guider par la conviction profonde que la clé de l’avenir du pays réside dans une société civile dynamique, méritocratique et pluraliste – avec les contributions du peuple afghan et des organes institutionnels durablement ancrés à l’intérêt général. Pour conclure, je souhaite réaffirmer notre engagement auprès de ces acteurs, du gouvernement afghan et de tous nos partenaires internationaux afin d’ouvrir la voie à un Afghanistan pacifique, pluraliste et dynamique.
Je vous remercie.