Cycle de récompense : Cycle 2017-2019
Statut : Lauréat
Pays d'origine : Bangladesh
Localisation : Kanarchor du Sud, Bangladesh
Client : Maleka Welfare Trust, Dhaka, Bangladesh
Architecte : Saif Ul Haque Sthapati, Dhaka, Bangladesh
Conception : 2012-2014
Superficie : 486 m²
Achevé : 2016
Après avoir enseigné pendant une quarantaine d’années au Royaume-Uni, Razia Alam, présidente de Maleka Welfare Trust, retourne dans son pays d’origine le Bangladesh, où elle décide de fonder une école pour enfants défavorisés.
Suite à l’expiration du bail de l’école maternelle déjà dirigée par Maleka Welfare Trust, l’organisation philanthropique privée décide d’acheter un terrain. Le budget limité a restreint le choix à des espaces moins propices au développement de l’école et la création de différentes autres infrastructures sociales comme un foyer pour femmes célibataires et un centre de formation. Souhaitant que le site soit proche de l’eau, le choix s’est donc porté sur une parcelle en bord de rivière, inondée un tiers de l’année par les moussons.
Plutôt que d’utiliser les méthodes conventionnelles de surélévation du terrain avec du sable ou de construction sur pilotis, ce qui aurait été trop haut durant la saison sèche, l’architecte a opté pour une structure modulaire amphibie, à la fois ancrée dans le sol et capable de flotter. Le bâtiment est nivelé par un mur de soutènement composé de sacs de sable, de terre, de briques locales et de matériaux recyclés tels que des pneus usagés pour amortir les chocs. Pour les fondations, des poteaux de bambou sont enfoncés à deux mètres sous terre, servant de point d’ancrage aux différentes structures. L’école comprend trois volumes de forme rectangulaire aux fonctions polyvalentes, dont l’accès se fait par un seul et même corridor. Accueillant à la fois les salles de classe, le bureau, une plate-forme à ciel ouvert, des toilette/salle de bain, la fosse septique et le réservoir d'eau, les espaces sont construits en différentes variétés de bambou et maintenus à flot par un système de flotteurs faits de tonneaux d’aciers d’environ 115 litres, et maintenus par une armature également en bambou.
Léger et durable, le bambou, matériau local, a été acheté dans les villages voisins et transportés le long de la rivière jusqu’au site. La variété utilisée pour la structure et les fondations et le toit a été traitée afin d’éviter les moisissures. Tous les autres éléments de construction ont été imperméabilisés avec une préparation locale à base de « gaab » bouilli, une méthode traditionnelle du Bangladesh. Plutôt que le fil d’acier, une technique de cordage est employée pour réaliser les joints.
Un système de voûtes, également en bambou, a permis de renforcer la toiture des salles de classe. Hormis l’usage de quelques perceuses à piles, tout a été réalisé à la main. L’ouvrage a été supervisé par un charpentier installé à proximité.