En République kirghize, le secteur de la société civile est l'un des plus dynamiques d'Asie centrale. En effet, environ 3 500 organisations de la société civile (OSC) et organisations communautaires kirghizes sont actives dans divers domaines, dont le perfectionnement professionnel, la santé, l'environnement et l'éducation.
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La Fondation Aga Khan (AKF) soutient les activités de plusieurs organisations de la société civile, qui travaillent auprès de 24 000 personnes
La Fondation Aga Khan (AKF) collabore avec plus de 1 000 acteurs de la société civile locale dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'agriculture pour améliorer la qualité de vie de la population kirghize. L’AKF propose à ces différentes entités des services d’évaluation et de renforcement de l’organisation, de mise en relation avec des groupes similaires et d’autres secteurs, de création conjointe de nouvelles structures et de mise en œuvre collaborative de programmes.
L'AKF a développé un ensemble d'outils pour, entre autres, réaliser des diagnostics autogérés ou suivre des formations vidéo, afin de renforcer les capacités organisationnelles des OSC dans des domaines cruciaux dont, notamment, la collecte de fonds, la communication et le suivi et l'évaluation.
L'AKF souhaite mettre sur pied un processus structuré d'implication des citoyens dans le secteur de l'éducation. Nous contribuons ainsi au développement et au renforcement de 358 conseils d'administration scolaires pour leur permettre de se positionner comme de véritables plateformes dans le cadre desquelles les citoyens pourront s'engager et améliorer la gouvernance des écoles et la transparence budgétaire. Ce travail contribuerait ainsi à améliorer la qualité de l'éducation pour plus de 197 000 élèves. Grâce à un système de formations participatives, plus de 1 700 membres de conseils d'administration (dont 75 % de femmes) sont devenus des acteurs essentiels dans les échanges entre administrateurs, parents, élèves, enseignants et autorités gouvernementales locales autour des priorités de développement dans les écoles. Avec l'adoption de mécanismes de responsabilisation, les membres des conseils d'administration font preuve d'une plus grande transparence quant aux progrès accomplis dans la mise en place de ces priorités, ce qui les aide à se placer comme les acteurs centraux du développement des écoles. Une étude récente montre que 85 % des parents/élèves rapportent que les chaînes de planification/budgétisation et de suivi/retours d'expérience sont plus efficaces au sein de leurs écoles.
La loi kirghize encourage les organisations de la société civile à prendre part aux projets d'aménagement des villages. Afin d’encourager cette participation, l'AKF travaille dans 67 sous-districts et six villes situées dans les régions d'Osh, de Jalalabad, de Batken et de Naryn. Nous mobilisons les communautés et les gouvernements locaux afin qu'ils organisent, comprennent mieux et abordent toute une série de défis et de possibilités dans les domaines de la santé, de l’éducation, des droits des femmes ou encore de la gestion des ressources naturelles.
Cela leur permettra de collaborer plus efficacement et d'aider les OSC locales à formuler plus directement les préoccupations de leurs administrés. À terme, nous espérons que les OSC seront capables d'influencer la répartition des ressources aux enjeux qui concernent directement les communautés locales, et en particulier les jeunes.
Actuellement, plus de 352 000 personnes habitant les régions d'Osh, Naryn, Jalalabad et Batken prennent part aux activités de gouvernance participative de l'AKF.
L'Initiative pour la société civile (CSI) de l'Université d’Asie centrale (UCA), créée en 2017, enrichit les projets de développement en mettant en avant l'importance de la vie associative dans le bien-être des communautés et de la société et l'importance des organisations de la société civile, véritables porteurs de la voix de la population sur les questions de politique et de gouvernance. La CSI ainsi vise à instaurer un environnement politique et administratif plus favorable au développement de la société civile. Pour ce faire, elle met en place des mesures pour libérer le potentiel philanthropique des OSC et stimuler les dons privés en faveur de la mise en place d'activités au bénéfice de la population. La CSI axe également son travail sur l'amélioration des capacités d'organisation de nombreux groupes de la société civile et sur le renforcement des programmes de sensibilisation des citoyens sur le caractère essentiel de leur contribution à la société.
La CSI soutient les projets de recherche visant à combler les manques de connaissances par le biais de la publication « Discussion Papers ». En 2019, la CSI a également tenu une conférence régionale à Bichkek qui a été très suivie. Première du genre en Asie centrale en 10 ans, cette conférence avait pour thème principal les nouvelles voies de développement de la société civile. En 2020, la CSI a lancé le projet intitulé « COVID: A Narrative History » (Covid, une histoire à raconter), qui recense la mobilisation sans précédent de groupes de solidarité, d’organisations communautaires, de bénévoles et d’organisations de la société civile durant la pandémie.
La CSI a commencé à s’impliquer dans la politique de la République kirghize en 2017, en réponse à une requête du gouvernement kirghize. Elle a notamment mis sur pied la composante société civile du programme national de développement de 2018 du gouvernement. La CSI a également aidé la République kirghize à rejoindre le Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO), une première pour un pays d'Asie centrale. Elle a reçu un certificat de reconnaissance pour ce travail. Le Partenariat pour un gouvernement ouvert est une initiative multilatérale créée par quelque 80 pays dans le but de sceller des engagements concrets de la part des gouvernements et d’ainsi favoriser une plus grande transparence et de donner aux citoyens les moyens de renforcer la gouvernance.
La CSI a co-écrit certaines initiatives du PGO sur les données ouvertes, en particulier sur la divulgation de données concernant l'industrie minière, la propriété publique, les emprunts gouvernementaux à l'étranger et au niveau national et les marchés publics. Elle a reçu un prix de reconnaissance de la part du vice-président du Parlement pour son travail.
Pour favoriser la philanthropie à l’échelle locale, la CSI a collaboré avec le Centre international pour le droit des associations à but non lucratif afin d'encourager les Ministères de la justice, de l'économie et d'autres agences à rédiger des projets de loi relatifs aux organisations caritatives. Ce projet est en cours d'examen au Parlement.
La CSI et le Conseil gouvernemental pour le développement des entreprises et des investissements ont organisé un forum auquel ont participé des associations d'entreprises. L’événement avait pour thème le rôle du gouvernement ouvert dans la croissance du secteur privé et la création d'emplois.
La CSI a renforcé les capacités des organisations de la société civile par le biais de plusieurs activités :
La CSI a en outre organisé des séminaires au Kazakhstan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan avec le concours d’organisations nationales de la société civile et des représentants des gouvernements sur la gouvernance collaborative et l'engagement de la société civile. L’objectif était d'identifier les priorités et les activités potentielles de la CSI à mettre en place dans ces pays.